RABAT : Sept détenus du Hirak, mouvement de protestation ayant agité le Nord du Maroc en 2016-2017, ont entamé une grève de la faim pour « demander leur libération », a-t-on appris mardi auprès d'Ahmed Zefzafi, père du leader du mouvement.
Le chef du Hirak, Nasser Zefzafi, et le numéro deux, Najib Ahemjik, ont entamé leur mouvement « il y a 19 jours, avant d'être suivis par cinq autres détenus au cours des derniers jours », selon la même source.
« Ils demandent leur libération car ils sont convaincus de leur innocence », a ajouté Zefzafi père qui publie régulièrement des informations de suivi sur son compte Facebook.
Son fils, un chômeur de 40 ans devenu le visage du mouvement social, purge une peine de 20 ans de prison ferme notamment pour « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'Etat ».
Les autres grévistes de la faim purgent depuis 2018 des peines allant de 15 à 20 ans d'emprisonnement dans trois établissements pénitentiaires.
Les protestations dans la région septentrionale et historiquement frondeuse du Rif ont été déclenchées par la mort, en octobre 2016, d'un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordures en tentant de s'opposer à la saisie de sa marchandise.
Des centaines de militants du mouvement ont été incarcérés, selon des estimations d'associations. La plupart ont toutefois purgé leur peine ou ont été graciés.
La dernière grâce a été accordée par le roi Mohammed VI à 24 prisonniers fin juillet, alors que 23 autres sont toujours en détention, selon l'association des familles des détenus du Hirak.