GERD : l’Égypte défendra ses citoyens par «tous les moyens disponibles»

M. Choukri a exhorté les membres du Conseil à adopter un projet de résolution tunisien qui appelle à la reprise des pourparlers en vue d’un accord juridiquement contraignant sur le barrage controversé. (Fichier, AFP)
M. Choukri a exhorté les membres du Conseil à adopter un projet de résolution tunisien qui appelle à la reprise des pourparlers en vue d’un accord juridiquement contraignant sur le barrage controversé. (Fichier, AFP)
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Publié le Samedi 10 juillet 2021

GERD : l’Égypte défendra ses citoyens par «tous les moyens disponibles»

  • L’Égypte et le Soudan ont demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d’intervenir dans le différend qui les oppose depuis dix ans au sujet du barrage éthiopien de la Renaissance
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères a exhorté les membres du Conseil à adopter un projet de résolution tunisien qui appelle à la reprise des pourparlers en vue d’un accord juridiquement contraignant sur le barrage

NEW YORK: Jeudi, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a déclaré que son pays, «une nation de 100 millions d’âmes», était confronté à une menace existentielle liée au grand barrage de la Renaissance éthiopienne (Gerd) sur le Nil.

Même si l’Égypte est attachée aux principes des Nations unies, continue à faire preuve de souplesse, et à soutenir le processus de négociation, M. Choukri a averti que si les intérêts et les moyens de subsistance de ses citoyens étaient menacés, le Caire les défendrait «par tous les moyens possibles».

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, M. Choukri a décrit le massif barrage hydroélectrique comme «un colossal mur de fer et d’acier qui a été construit le long des rives d’un grand et ancien fleuve, et a jeté une ombre longue et sombre sur l’avenir et le destin du peuple égyptien».

Cette réunion a eu lieu quelques jours après qu’Addis-Abeba a entamé la deuxième phase du remplissage du réservoir situé derrière le barrage.

Les pays en aval, l’Égypte et le Soudan, ont porté le différend, qui dure depuis dix ans, devant le Conseil de sécurité. M. Choukri a demandé à l’organe de 15 membres «d’intervenir rapidement et efficacement pour empêcher une escalade des tensions, et remédier à la situation qui pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales».

«Nous sommes réunis aujourd’hui en raison d’une foi indéfectible dans le droit international, et d’une croyance inébranlable dans la vertu du multilatéralisme comme moyen de promouvoir la paix, et de prévenir les conflits et les troubles», a-t-il affirmé.

L’Éthiopie s’oppose à toute implication des Nations unies dans le conflit relatif à l’eau, et insiste pour que les pourparlers ne reprennent que sous les auspices de l’Union africaine (UA). Le ministre éthiopien de l’Irrigation et des Ressources en eau a qualifié la session de «perte de temps pour le Conseil de sécurité».

L’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a affirmé au Conseil que la solution au différend devait commencer par la reprise urgente des négociations «sous la direction de l’Union africaine, l’organe le plus approprié pour régler ce différend».

Toutefois, M. Choukri a expliqué aux diplomates que les pourparlers menés depuis un an sous l’égide de l’UA avaient échoué. Il a qualifié le remplissage du réservoir par l’Éthiopie d’«acte unilatéral flagrant, qui constitue non seulement une manifestation de l’irresponsabilité de l’Éthiopie et de son indifférence totale aux dommages que ce barrage pourrait infliger à l’Égypte et au Soudan, mais illustre également la mauvaise foi de l’Éthiopie, et sa tentative d’imposer un fait accompli au mépris de la volonté collective de la communauté internationale».

Le ministre égyptien des Affaires étrangères a demandé aux membres du Conseil d’étudier la question «non pas sous le prisme étroit des intérêts nationaux, mais à la lumière de la responsabilité collective de la communauté internationale pour préserver la paix et défendre les principes d’équité et de justice».

Il a exhorté les membres du Conseil à adopter le projet de résolution tunisien qui appelle à la reprise des pourparlers entre l’Éthiopie et le Soudan, sous l’égide du président de l’UA et du secrétaire général des Nations unies, en vue de finaliser un accord juridiquement contraignant sur le remplissage du réservoir et l’exploitation du barrage.

Selon le projet de résolution, consulté par Arab News, l’accord doit garantir la capacité de l’Éthiopie à produire de l’énergie hydroélectrique sans porter atteinte à la sécurité hydrique de l’Égypte et du Soudan. Il appelle l’Éthiopie à «s’abstenir de continuer à remplir unilatéralement» le réservoir du barrage, et demande aux trois pays de s’abstenir de faire des déclarations provocantes ou de prendre toute mesure «susceptible de compromettre le processus de négociation».

M. Choukri a assuré que l’Égypte demeurait «attachée à la stabilité et à la prospérité de l’Éthiopie», mais a souligné que tout accord juridiquement contraignant devait «inclure des dispositions visant à atténuer les effets négatifs de ce barrage, en particulier pendant les périodes de sécheresse. Il doit éviter d’infliger des dommages importants aux intérêts des pays riverains, tels que l’Égypte et le Soudan, et doit garantir que la sécurité de l’eau de l’Égypte ne soit pas mise en péril».

Cela n’est ni «insurmontable, ni hors de portée».
 


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre saoudien des Affaires étrangères discute des derniers développements à Rafah avec le Premier ministre palestinien

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, jeudi, à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, jeudi, à Riyad. (SPA)
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  • Lors d’une réunion à Riyad, les deux responsables ont notamment évoqué le renforcement de la coopération entre leurs pays
  • Selon des habitants, l’armée israélienne a déployé des chars et elle a ouvert le feu à proximité des zones urbanisées de Rafah jeudi

RIYAD: Jeudi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a discuté avec le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, des derniers développements dans la ville de Rafah, située à Gaza.

Lors d’une réunion à Riyad, les deux responsables ont également évoqué le renforcement de la coopération entre leurs pays ainsi que les priorités et le programme de travail du gouvernement palestinien.

Selon des habitants, l’armée israélienne a déployé des chars et elle a ouvert le feu à proximité des zones urbanisées de Rafah jeudi, après que le président américain, Joe Biden, a promis de ne pas fournir d’armes à Israël si ses forces envahissaient cette ville du sud de Gaza.

Israël est allé à l’encontre des objections internationales en envoyant des chars et en menant des «frappes ciblées» dans la ville frontalière, où se sont réfugiés de nombreux civils palestiniens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Saudia dévoile son plan pour la saison du Hajj 2024

Saudia mettra plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume. (X/@SaudiAirlinesEn)
Saudia mettra plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume. (X/@SaudiAirlinesEn)
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  • La compagnie aérienne nationale du Royaume possède plus de cent cinquante avions dans sa flotte et s’est engagée à fournir «les meilleurs services» aux pèlerins durant la saison du Hajj
  • Plus de 11 000 employés de première ligne et techniciens d’entretien d’aéronefs travailleront tout au long de la saison

RIYAD: Saudia a dévoilé son plan opérationnel pour la saison du Hajj de cette année. Elle a annoncé qu’elle mettrait plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume.

La compagnie aérienne nationale du Royaume possède plus de cent cinquante avions dans sa flotte et elle s’est engagée à fournir «les meilleurs services» aux pèlerins durant la saison du Hajj, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

La période opérationnelle de la compagnie pour la saison du Hajj dure soixante-quatorze jours, à partir du 9 mai. Elle comprend à la fois les arrivées et les retours.

Saudia a formé des équipes spécialisées afin de superviser le suivi du rendement, les opérations dans les salons VIP, la coordination avec les autres secteurs ainsi que l’élaboration d’un plan d’urgence en collaboration avec les parties prenantes concernées.

Des simulations ont été menées dans les aéroports internationaux de Djeddah et de Médine afin de se préparer pour la période du Hajj.

Saudia va accueillir les pèlerins de la Grande Mosquée dans cinq aéroports nationaux: Djeddah, Médine, Riyad, Dammam et Yanbu, précise la SPA.

Plus de 11 000 employés de première ligne et techniciens d’entretien d’aéronefs travailleront tout au long de la saison. L’initiative intitulée «Route de la Mecque» permettra d’accueillir plus de 120 000 pèlerins, et le service du «Hajj sans bagages» sera également mis en place.

La compagnie aérienne prévoit de transporter 270 000 valises et 240 000 bouteilles d’eau de Zamzam pendant la saison du Hajj.

Amer Alkhushail, PDG de Saudia Hajj and Umrah, a affirmé que la compagnie aérienne nationale était «honorée» de jouer un rôle essentiel auprès des pèlerins, conformément aux objectifs de la Vision 2030 du Royaume.

Saudia a acquis une «expérience inestimable» lors des précédentes saisons du Hajj, contribuant au développement et à la mise en œuvre d’initiatives stratégiques, a-t-il ajouté.

«Dans le cadre de nos préparatifs pour la prochaine saison du Hajj, le groupe Saudia s’est engagé à conclure des accords avec les délégations gouvernementales et les agences de voyages. Nous sommes déterminés à assurer une capacité de sièges adéquate et à étendre nos services pour répondre à la demande dans plus de cent destinations sur quatre continents», a confié M. Alkhushail.

«De plus, nous facilitons les réservations et l’émission des billets par voie électronique et par le biais des bureaux du groupe Saudia. Nous menons également des campagnes de sensibilisation pour informer les pèlerins sur les exigences en matière de bagages, notamment les dimensions, le poids et les objets interdits en avion.»

«Nous sommes prêts à soutenir la mise en place de vols dans le cadre de l’initiative Route de la Mecque.»

Grâce à son personnel, Saudia peut communiquer en trente langues différentes avec les pèlerins du monde entier, a-t-il ajouté.

Les repas à bord sont adaptés aux diverses exigences, a assuré M. Alkhushail avant d’évoquer les divertissements à bord de Saudia. En effet, la compagnie offre aux pèlerins un riche contenu éducatif et d’orientation élaboré en collaboration avec le ministère saoudien du Hajj et de l’Omra.

Saudia propose aussi des services de collecte des bagages aux lieux de résidence des pèlerins, ce qui facilite le voyage après l’accomplissement des rituels du Hajj, a-t-il précisé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Plus de la moitié des installations d’eau de Gaza ont été détruites, selon une enquête de la BBC

Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées. (Photo AFP)
Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées. (Photo AFP)
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  • Plus de la moitié des usines de dessalement et des systèmes de forage ont été endommagés ou détruits
  • La destruction des stations d’épuration des eaux usées a provoqué une explosion des maladies transmises par l’eau

LONDRES: Une enquête menée par la BBC révèle que la moitié des installations d’eau et d’assainissement de Gaza ont été détruites depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Des images satellites examinées par BBC Verify montrent qu’un peu plus de la moitié des six cent trois usines de dessalement et des systèmes de forage utilisés pour fournir de l’eau à Gaza ont été endommagés ou détruits. C’est également le cas de quatre des six stations d’épuration des eaux usées.

Selon une organisation humanitaire citée par la BBC, les deux autres stations d’épuration ont été fermées par manque de carburant ou d’approvisionnement. Les efforts de réparation ont été fortement perturbés en raison des dégâts qu’un important dépôt a subis.

La destruction de ces installations a provoqué une explosion des maladies transmises par l’eau, ce qui présente de graves risques pour la santé de la population, en particulier pour les enfants et les femmes enceintes.

Le nombre de cas de diarrhée, d’hépatite A et même de choléra est monté en flèche.

Selon la Dr Natalie Roberts, directrice générale de Médecins sans frontières UK, la destruction des installations d’eau et d’assainissement a entraîné «des conséquences sanitaires désastreuses pour la population», ce qui a causé des décès.

Elle note que Rafah et la frontière sud de la région font partie des zones les plus touchées.

La BBC explique que, dans la mesure où l’état exact de chaque installation n’a pu être déterminé, aucune distinction ne peut être faite entre les installations «détruites» et celles qui sont «endommagées».

Elle souligne en outre que tous les dégâts ne sont pas visibles sur les images satellite – principalement dans le nord de Gaza ou dans la zone qui entoure la ville méridionale de Khan Younès –, de sorte que certaines installations touchées ont pu passer inaperçues.

La situation a été aggravée par les dégâts subis par le Service des eaux des municipalités côtières de Gaza et par le principal dépôt de services de l’Unicef, ce qui rend les réparations difficiles.

Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées.

D’après Leila Sadat, ancienne conseillère spéciale sur les crimes contre l’humanité à la Cour pénale internationale, ces destructions témoignent soit d’une «approche imprudente» des infrastructures civiles, soit d’un ciblage intentionnel.

Elle ajoute qu’il est possible que «ces destructions ne soient pas toutes des erreurs».

En réponse aux conclusions de la BBC, l’armée israélienne indique que le Hamas a utilisé des infrastructures civiles à des fins militaires, y entreposant des armes et des munitions.

Elle soutient que les installations d’approvisionnement en eau ont été principalement touchées lors de frappes aériennes qui visaient les combattants du Hamas et nie avoir intentionnellement ciblé des infrastructures civiles.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com