Barrage de la Renaissance: l'ONU et Washington mettent en garde contre toute action unilatérale

Une vue du nord-ouest de l'Éthiopie qui montre l'état actuel du grand barrage de la Renaissance et du Nil Bleu. (Photo, AFP/ Archives/ Image satellite ©2020 Maxar Technologies)
Une vue du nord-ouest de l'Éthiopie qui montre l'état actuel du grand barrage de la Renaissance et du Nil Bleu. (Photo, AFP/ Archives/ Image satellite ©2020 Maxar Technologies)
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Publié le Jeudi 08 juillet 2021

Barrage de la Renaissance: l'ONU et Washington mettent en garde contre toute action unilatérale

  • L’ONU exhorte l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan à s’engager à nouveau dans des pourparlers
  • Le Conseil de sécurité se réunit jeudi pour discuter du projet qui inquiète Le Caire et Khartoum

LONDRES : Les États-Unis ont exhorté mardi toutes les parties impliquées dans le différend autour du grand barrage de la Renaissance à s'abstenir de toute action unilatérale susceptible d’alimenter les tensions, un appel survenu le lendemain du début des opérations de remplissage du réservoir en Éthiopie.

Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, estime que l'annonce d’Addis-Abeba risque d’ajouter aux tensions.

«Nous comprenons, bien sûr, l'importance des eaux du Nil pour ces trois pays. Nous continuons d'encourager la reprise d'un dialogue que nous espérons productif, fructueux, et axé sur le fond du problème», affirme Price.

Les États-Unis continuent de soutenir les efforts de collaboration entre les parties concernées afin de parvenir à un accord durable, ajoute-t-il.

Le porte-parole souligne par ailleurs que les États-Unis offrent leur soutien au processus chapeauté par l'Union africaine, et qui vise à réduire les tensions et faciliter des négociations productives afin de renforcer la coopération régionale.

«Nous appelons toutes les parties à s'abstenir de toute action unilatérale susceptible d’ajouter à ces tensions et d’élargir le fossé entre la situation actuelle et une résolution pacifique et fructueuse. Nous exhortons toutes les parties à s'engager en faveur d'une solution négociée acceptable pour toutes les parties», a ajouté Price.

Les Nations unies ont appelé mardi l'Éthiopie, le Soudan et l'Égypte à reprendre des pourparlers sur l'exploitation de l’immense barrage hydroélectrique, et les ont également exhortés à éviter les actions unilatérales.

Le Conseil de sécurité de l'ONU va sans doute se pencher sur la question du grand barrage éthiopien de la Renaissance cette semaine, à la suite d’une demande adressée par les pays arabes aux quinze.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, soutient le rôle de l'Union africaine dans la médiation entre les pays, rappelle son porte-parole, Stéphane Dujarric, aux journalistes à New York.

«Ce qui est aussi important, c'est qu'il n'y ait pas d'action unilatérale qui sape la recherche de solutions. Il est donc important que les gens s'engagent à nouveau et avec bonne foi dans un processus véritable», a signalé Dujarric mardi.

Selon l'Éthiopie, le barrage sur le Nil Bleu est crucial pour son développement économique et pour fournir de l'électricité à sa population.

L'Égypte considère la structure comme une grave menace pour son approvisionnement en eau du Nil, dont elle dépend presque entièrement. Le Soudan, un autre pays en aval, se dit préoccupé par la sécurité du barrage et l'impact sur ses propres barrages et stations d'eau.

«Les solutions à ce problème doivent être inspirées par des exemples... par des solutions trouvées pour d'autres pays qui partagent des voies navigables, qui partagent des rivières. Ceci doit être basé sur le principe d'une utilisation équitable et raisonnable de l’eau, et sur l'obligation de ne pas causer de dommages importants», estime Dujarric.

Le ministre égyptien de l'irrigation a révélé lundi avoir reçu un avis officiel d’Addis-Abeba qui indique le début du remplissage du réservoir derrière le barrage pour une deuxième année consécutive. Le Caire a réitéré son objection, car c’est une menace pour la stabilité régionale selon lui.

La Tunisie a soumis un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU qui somme l'Éthiopie de cesser le remplissage, d’après des sources diplomatiques.

Une fois achevé, l'immense barrage serait le plus grand projet hydroélectrique en Afrique.

Le projet de résolution appelle «l'Égypte, l'Éthiopie et le Soudan à reprendre les négociations à l'invitation conjointe du Président de l'Union africaine et du Secrétaire général des Nations Unies pour finaliser, dans un délai de six mois, le texte d'un accord contraignant sur le remplissage et le fonctionnement du GERD». GERD est un acronyme communément utilisé pour désigner le barrage.

La résolution ajoute que l'accord devrait «garantir la capacité de l'Éthiopie à produire de l'hydroélectricité à partir du GERD tout en empêchant des dommages importants à la sécurité de l'eau des deux États en aval, l’Égypte et le soudan».

La résolution exhorte ainsi les «trois pays à s'abstenir de faire des déclarations ou de prendre des mesures susceptibles de compromettre le processus de négociation, et appelle l'Éthiopie à cesser de continuer à remplir unilatéralement le réservoir du GERD».

Aucune date n'a été fixée pour un vote sur le projet de résolution. Des sources diplomatiques indiquent qu'il est peu probable que ce projet de résolution soit soumis à un vote lors de la réunion de jeudi.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.