L'Égypte prête à faire face à tout problème posé par le Gerd

Vue du Nil Bleu alors que le réservoir du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne se remplit près de la frontière entre l'Éthiopie et le Soudan, sur cette large image spectrale prise le 6 novembre 2020 (Reuters)
Vue du Nil Bleu alors que le réservoir du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne se remplit près de la frontière entre l'Éthiopie et le Soudan, sur cette large image spectrale prise le 6 novembre 2020 (Reuters)
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Publié le Lundi 12 avril 2021

L'Égypte prête à faire face à tout problème posé par le Gerd

  • « L'intransigeance éthiopienne est la raison de l'échec des négociations »
  • « L'Éthiopie doit faire preuve de la volonté politique nécessaire pour parvenir à l’accord souhaité »

MOSCOU: Le ministre égyptien de l’Irrigation et de l’Eau, Mohamed Abdel-Aty, a confirmé que Le Caire est prêt à faire face à tous les problèmes posés par le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (Gerd).

Dans des déclarations télévisées, le ministre a souligné que l'Égypte n'est pas inquiète, même si l'Éthiopie met en œuvre la deuxième phase de remplissage du réservoir du barrage de la Renaissance.

Il déclare que l'État n'attendrait pas que des dégâts se produisent et que l'Égypte s’est préparée à tous les scénarios possibles il y a cinq ans.

M. Abdel-Aty précise que l'Égypte et le Soudan ont fait preuve d'une grande flexibilité dans les négociations sur le Gerd avec l'Éthiopie.

«L'intransigeance éthiopienne est la raison de l'échec des négociations», déclare-t-il.

Il explique que Le Caire et Khartoum sont parvenus à un accord juridique juste et contraignant qui répond aux aspirations de tous les pays en développement. Il ajoute que le ministère égyptien de l’Irrigation et de l’Eau fait de gros efforts pour faire face aux répercussions du barrage en mettant en œuvre des projets permettant d’affronter toute urgence à laquelle le système d'eau pourrait être confronté.

Mohamed Abdel-Aty  annonce que l’Égypte a rejeté la proposition de l’Éthiopie de créer un mécanisme d’échange de données sur les procédures de mise en œuvre de la deuxième phase de remplissage du Gerd.

Le ministère estime que l'offre éthiopienne était une «tentative ouverte» d'obtenir l'approbation égyptienne pour la deuxième phase de remplissage du barrage.

«L'Égypte a rejeté une proposition éthiopienne appelant à la formation d'un mécanisme d'échange de données sur les procédures de mise en œuvre de la deuxième phase de remplissage du barrage, que l'Éthiopie a annoncé avoir l'intention de mettre en œuvre au cours de la prochaine saison des pluies cet été», déclare le porte-parole du ministère, Mohamed Ghanem.

En bref

  • Le ministre égyptien de l'Irrigation et de l’Eau, Mohamed Abdel-Aty, affirme que Le Caire et Khartoum sont parvenus à un accord juridique juste et contraignant qui répond aux aspirations de tous les pays en développement.

 

  • L’Égypte a rejeté la proposition de l’Éthiopie de créer un mécanisme d’échange de données sur les procédures de mise en œuvre de la deuxième phase de remplissage du Gerd, annonce-t-il.

«Cette proposition a été formulée dans un discours que le ministre de l'Irrigation et de l’Eau, Mohamed Abdel-Aty, a reçu de son homologue éthiopien, et comporte de nombreuses inexactitudes et allégations qui ne reflètent pas la vérité des négociations de ces dernières années», ajoute-t-il.

«La proposition éthiopienne contredit les décisions des sommets africains qui se sont tenus sur la question du barrage de la Renaissance, qui ont souligné la nécessité de parvenir à un accord juridique contraignant sur le remplissage et l'exploitation du barrage de la Renaissance», poursuit le porte-parole.

«La proposition éthiopienne n'est rien de plus qu'une tentative ouverte d'obtenir une approbation égyptienne sur la deuxième étape de remplissage, que l'Éthiopie a l'intention de mettre en œuvre au cours de l'été de cette année, même si les trois pays ne sont pas parvenus à un accord sur le remplissage et l'exploitation du barrage de la Renaissance», annonce Mohamed Ghanem.

M. Ghanem déclare que Le Caire rejettera «toute mesure unilatérale prise par l'Éthiopie et n'acceptera pas de parvenir à des accords qui fournissent une couverture politique et technique aux efforts éthiopiens afin d’imposer un fait accompli aux deux pays en aval».

Il ajoute: «L'Égypte adhère à la nécessité de parvenir à un accord intégré sur le remplissage et l'exploitation du barrage de la Renaissance, en application des dispositions de l'Accord sur la déclaration de principes conclu en 2015.»

Mohamed Ghanem conclut que l'Égypte a «fait preuve d'une grande souplesse afin de parvenir à un accord sur le barrage de la Renaissance qui tienne compte des intérêts et des droits des trois pays», ajoutant que «l'Éthiopie doit faire preuve de la volonté politique nécessaire pour parvenir à l’accord souhaité».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Turquie: la reconquête d'Istanbul, obsession d'Erdogan

En 2019, après un scrutin annulé puis reprogrammé, Ekrem Imamoglu, candidat d'une coalition de partis d'opposition, avait remporté la ville, infligeant son pire revers électoral au chef de l'Etat, qui tenait la capitale économique de la Turquie dans son escarcelle depuis 1994. (AFP).
En 2019, après un scrutin annulé puis reprogrammé, Ekrem Imamoglu, candidat d'une coalition de partis d'opposition, avait remporté la ville, infligeant son pire revers électoral au chef de l'Etat, qui tenait la capitale économique de la Turquie dans son escarcelle depuis 1994. (AFP).
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  • En 2019, après un scrutin annulé puis reprogrammé, Ekrem Imamoglu, candidat d'une coalition de partis d'opposition, avait remporté la ville
  • "Istanbul est le joyau, le trésor, la prunelle des yeux de notre nation", a déclaréM. Erdogan lors d'un meeting dans la ville à sept jours des élections municipales du 31 mars

ISTANBUL: Reconquérir Istanbul, "le joyau de la nation" qui l'a fait roi, obsède le président turc Recep Tayyip Erdogan qui en fut le maire dans les années 1990 et assigne trente ans plus tard à son parti la mission de l'arracher dimanche à l'opposition.

En 2019, après un scrutin annulé puis reprogrammé, Ekrem Imamoglu, candidat d'une coalition de partis d'opposition, avait remporté la ville, infligeant son pire revers électoral au chef de l'Etat, qui tenait la capitale économique de la Turquie dans son escarcelle depuis 1994.

"Istanbul est le joyau, le trésor, la prunelle des yeux de notre nation", a déclaré M. Erdogan lors d'un meeting dans la ville à sept jours des élections municipales du 31 mars.

Au soir de sa réélection à la tête de la Turquie en mai dernier, le "Reis" ("Chef"), surnom qui remonte à ses années de maire d'Istanbul (1994-1998), avait dès son discours de victoire lancé la campagne des municipales.

"Sommes-nous prêts à remporter Istanbul ?", avait-il demandé à une foule enthousiaste, juché sur un bus devant sa résidence sur la rive asiatique de la ville.

A deux jours du scrutin, la reconquête d'Istanbul par son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) apparaît comme l'enjeu ultradominant de ces municipales.

Le sondeur Erman Bakirci, de l'institut Konda, résume en un dicton l'importance de la ville, sise de part et d'autre du Bosphore, et qui représente à elle seule 30% du PIB du pays: "L'hiver n'arrive en Turquie que lorsqu'il neige à Istanbul", dit-il, rappelant la formule du président Erdogan selon laquelle "qui remporte Istanbul remporte la Turquie".

"Lorsque vous gouvernez Istanbul, vous servez et touchez près de seize millions de personnes, dont onze millions d'électeurs", développe-t-il. "Cela vous offre une opportunité politique énorme."


Offensive à Gaza, la CIJ ordonne à Israël d'assurer une aide «  d'urgence »

Dans la bande de Gaza, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de "dizaines de morts" lors de combats et de raids aériens notamment à Rafah (sud), ville considérée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas et où s'entassent 1,5 million de Palestiniens. (AFP).
Dans la bande de Gaza, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de "dizaines de morts" lors de combats et de raids aériens notamment à Rafah (sud), ville considérée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas et où s'entassent 1,5 million de Palestiniens. (AFP).
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  • Dans la bande de Gaza, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de "dizaines de morts" lors de combats et de raids aériens notamment à Rafah
  • "Il n'y a pas un autre endroit dans le monde où un aussi grand nombre de personnes font face à une famine imminente", a résumé sur X le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies

TERRITOIRES PALESTINIENS: L'offensive militaire israélienne contre le mouvement islamiste palestinien Hamas se poursuit vendredi dans la bande de Gaza alors que la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël d'assurer "une aide humanitaire de toute urgence" à la population civile sur place, menacée de famine.

Les affrontements des derniers mois ont aussi exacerbé les tensions régionales entre Israël et "l'axe de la résistance", rassemblement de mouvements armés soutenus par son ennemi iranien et comprenant notamment le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais et les Houthis yéménites.

Au moins 36 militaires syriens ont été tués dans une frappe israélienne qui a visé vendredi à l'aube la région d'Alep, dans le nord de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

D'après cette ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, la frappe a notamment visé "des dépôts de missiles relevant du Hezbollah libanais", qui combat aux côtés du régime syrien. Contactée par l'AFP depuis Jérusalem, l'armée israélienne a répondu "ne pas commenter" ces informations.

Dans la bande de Gaza, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de "dizaines de morts" lors de combats et de raids aériens notamment à Rafah (sud), ville considérée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas et où s'entassent 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité déplacés par les hostilités.

« Famine imminente »

Outre le bilan humain et ces destructions, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien assiégé, où la majorité des 2,4 millions d'habitants sont désormais menacés de famine selon l'ONU qui déplore une aide insuffisante pour répondre aux besoins de la population.

"Il n'y a pas un autre endroit dans le monde où un aussi grand nombre de personnes font face à une famine imminente", a résumé sur X le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies.

Israël doit "veiller sans délai" à ce que soit assurée "sans restriction et à grande échelle, la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l'aide humanitaire requis de toute urgence", a déclaré jeudi la Cour internationale de justice (CIJ) basée à La Haye.

Saisie par l'Afrique du Sud, la juridiction avait ordonné en janvier à Israël de faire tout son possible pour empêcher un "génocide" dans le territoire palestinien, Israël jugeant "scandaleuses" de telles accusations.

Dans la nuit, le Hamas s'est félicité de la décision de la CIJ et a demandé sa "mise en œuvre immédiate" afin qu'elle ne devienne pas "lettre morte".


Syrie: au moins 42 soldats syriens tués dans une frappe israélienne près d'Alep

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  • La frappe a notamment visé "des dépôts de missiles relevant du Hezbollah libanais"
  • Il s'agit du bilan le plus lourd pour l'armée syrienne dans des frappes israéliennes depuis le début de la guerre à Gaza il y a près de six mois

BEYROUTH: Au moins 42 militaires syriens ont été tués dans une frappe israélienne qui a visé vendredi à l'aube la région d'Alep, dans le nord de la Syrie, selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Selon cette ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, la frappe a notamment visé "des dépôts de missiles relevant du Hezbollah libanais", qui combat aux côtés du régime syrien.

Au moins 42 soldats syriens et combattants du Hezbollah libanais ont été tués dans des frappes israéliennes vendredi à Alep, dans le nord de la Syrie, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Selon cette ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, six combattants du Hezbollah et 42 soldats syriens ont été tués dans les frappes qui ont visé à l'aube des dépôts d'armes du mouvement libanais pro-iranien.

Il s'agit du bilan le plus lourd pour l'armée syrienne dans des frappes israéliennes depuis le début de la guerre à Gaza il y a près de six mois, selon l'OSDH.

De son côté, une source militaire citée par l'agence officielle syrienne Sana a fait état de "plusieurs tués et blessés parmi des civils et des soldats" dans les frappes.

"L'ennemi israélien a lancé une attaque aérienne contre différents sites à Athriya, au sud-est d'Alep", a affirmé cette source.

Les frappes ont également visé des usines qui relèvent du ministère syrien de la Défense à Safira près d'Alep mais sont actuellement sous le contrôle de groupes pro-iraniens, selon l'OSDH.

Contactée par l'AFP depuis Jérusalem, l'armée israélienne a répondu "ne pas commenter" ces informations de presse.

L'armée israélienne a mené des centaines de frappes aériennes en Syrie depuis le début de la guerre dans ce pays voisin, ciblant en particulier les groupes pro-iraniens.

Elle a intensifié ses frappes depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023 entre Israël et le Hamas palestinien.

Parallèlement, Israël et le Hezbollah se livrent à des échanges de tirs quotidiens le long de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre à Gaza.

Deux morts près de Damas 

La guerre en Syrie a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le pays.

Le conflit a débuté en 2011 par un soulèvement contre le président Bachar el-Assad. Il s'est rapidement transformé en guerre civile après que le régime, soutenu par l'Iran, a lancé une répression féroce contre les dissidents.

Le Hezbollah libanais a envoyé des combattants en Syrie pour soutenir son allié et protéger ses lignes d’approvisionnement avec l'Iran, et a continué à opérer dans le pays depuis lors.

L'Iran nie avoir envoyé des troupes combattre aux côtés du régime de Bachar al-Assad, affirmant que sa présence s'y limite à celle de conseillers militaires.

Une frappe aérienne avait déjà visé jeudi un immeuble résidentiel dans la banlieue de Damas, faisant deux tués civils, selon l'agence de presse officielle syrienne Sana, qui a imputé l'attaque à Israël.

La zone ciblée, Sayyida Zeinab, est considérée comme un bastion des groupes pro-iraniens en Syrie.

Le 19 mars, des raids israéliens avaient déjà visé des dépôts d'armes du Hezbollah dans les environs de Damas.

L'armée israélienne avait annoncé en mars avoir atteint "environ 4.500 cibles du Hezbollah" au Liban et en Syrie, dont "plus de 1.200" par des frappes aériennes, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza.