L'Etat iranien s'excuse pour de nouvelles pannes de courant

«Nous regrettons les problèmes que la population a subis ces derniers jours», a déclaré mercredi le président Hassan Rouhani. (Photo, AFP)
«Nous regrettons les problèmes que la population a subis ces derniers jours», a déclaré mercredi le président Hassan Rouhani. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 08 juillet 2021

L'Etat iranien s'excuse pour de nouvelles pannes de courant

  • Depuis près d'une semaine, Téhéran et de nombreuses villes d'Iran subissent des pannes de courant à répétition
  • Sur les réseaux sociaux circulent depuis plusieurs jours des vidéos montrant des manifestations de protestation contre ces coupures

TÉHÉRAN: Le gouvernement iranien a présenté ses excuses à la population mercredi pour une nouvelle vague de coupures d'électricité à l'échelle nationale qui pourraient durer jusqu'à la fin du mois et qui ont provoqué des manifestations dans plusieurs villes du pays.

Les autorités ont attribué la surcharge du réseau principalement à une grave sécheresse qui aurait pratiquement tari les lacs de retenue alimentant les nombreux barrages hydroélectriques du pays, ainsi qu'à des pics de chaleur qui entraînent une forte demande d'énergie.

Depuis près d'une semaine, Téhéran et de nombreuses villes d'Iran subissent des pannes de courant à répétition. Le gouvernement qui exhorte la population à être patiente à limiter sa consommation a déjà prévenu que les coupures pourraient se poursuivre jusqu'à fin juillet.

"Nous regrettons les problèmes que la population a subis ces derniers jours", a déclaré mercredi le président Hassan Rouhani lors d'un conseil des ministres retransmis à la télévision.

Sur les réseaux sociaux circulent depuis plusieurs jours des vidéos montrant des manifestations de protestation contre ces coupures dans plusieurs villes parmi lesquelles Téhéran, Chiraz et Kazéroun (Sud), ainsi qu'Amol et Kordkouy (Nord).

"Il y a deux ou trois jours, nous avons été privés de courant deux fois, pendant quatre heures" en tout, témoigne Madjid, étudiant: "L'Iran est une puissance régionale, pas vrai? Tout le monde doit se moquer de nous en entendant que nous n'avons pas de courant."

"Il fait une chaleur à crever et on a vraiment besoin de la clim. Cela nous transforme, nous met en colère et nous rend fous à la maison: on veut juste avoir du frais", se plaint Azam, patronne d'un salon de coiffure de la capitale.

"La responsabilité incombe certainement au gouvernement, car son devoir est de fournir l'essentiel à la population, c'est-à-dire l'eau et l'électricité", ajoute-t-elle, critiquant un pouvoir qui "se contente de demander aux gens d'être patients et de subir."

Mais pour M. Rouhani, les responsables s'appellent sécheresse et chaleur.

51° C jusqu'à dimanche

"D'une part notre production (d'électricité) a baissé en raison de l'état des centrales hydroélectriques, et d'autre part la consommation a augmenté", a-t-il déclaré.

Le président a attribué cette hausse des besoins en électricité à une "croissance de l'activité industrielle", à la "chaleur extrême" et à des activités énergivores de minage informatique de cryptomonnaies.

En mai, alors que le réseau électrique du pays était déjà saturé, le gouvernement avait interdit l'extraction de cryptomonnaies jusqu'à la fin de l'été.

Toutefois, selon des médias, la police effectue régulièrement des descentes pour fermer des centres de minage "illégaux" qui, selon les autorités, utilisent de grandes quantités d'électricité subventionnée.

M. Rouhani avait déclaré mardi que l'Iran faisait face à une "sécheresse sans précédent" avec des précipitations moyennes "en baisse de 52%" par rapport à l'année précédente, portant la production des barrages hydroélectriques à "presque" zéro.

Plusieurs responsables politiques, y compris M. Rouhani, accusent aussi les sanctions américaines pesant sur l'Iran, qui rendent selon eux très difficiles l'entretien des infrastructures de production de courant et du réseau électrique.

Le ministère de l'Énergie, Réza Ardakanian, s'est pour sa part excusé auprès des Iraniens, déclarant que toutes les administrations seraient désormais fermées les jeudis, premier jour de la fin de semaine iranienne, jusqu'à fin août, en vue d'économiser de l'énergie.

Les délestages ne sont pas rares en Iran, pays aride, lors des pics de chaleur des mois d'été.

La météorologie nationale prévoit une température quotidienne maximale de 41 degrés Celsius pour Téhéran jusqu'à vendredi, et d'environ 51 degrés à Ahvaz (sud-ouest) jusqu'à dimanche.

Depuis plusieurs jours, les médias iraniens font part de l'inquiétude de nombre de responsables du système de santé pour qui les coupures à répétitions sont une menace notamment pour les services de réanimation du pays, surchargés alors que l'Iran, pays du Moyen-Orient le plus touché par la Covid-19, fait face à une "cinquième vague" de l'épidémie, qui a déjà fait au moins 85 000 morts.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".