A Mossoul, la coalition anti-EI reconnaît avoir tué des civils. Mais après?

Abdallah Khalil a perdu sa jambe lorsqu'un immeuble de la vieille ville de Mossoul s'est effondré sur lui après avoir été touché par une frappe aérienne de la coalition dirigée par les États-Unis en 2017 (Fichier, AFP)
Abdallah Khalil a perdu sa jambe lorsqu'un immeuble de la vieille ville de Mossoul s'est effondré sur lui après avoir été touché par une frappe aérienne de la coalition dirigée par les États-Unis en 2017 (Fichier, AFP)
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Publié le Mercredi 07 juillet 2021

A Mossoul, la coalition anti-EI reconnaît avoir tué des civils. Mais après?

Abdallah Khalil a perdu sa jambe lorsqu'un immeuble de la vieille ville de Mossoul s'est effondré sur lui après avoir été touché par une frappe aérienne de la coalition dirigée par les États-Unis en 2017 (Fichier, AFP)
  • En sept ans de guerre contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis a reconnu avoir tué plus de 1 000 civils en Irak et en Syrie
  • Pour le sénateur américain Patrick Leahy, il faut que cet argent puisse arriver jusqu'aux victimes en Irak, en Afghanistan ou ailleurs

MOSSOUL: Ce 17 mars 2017, les troupes antidjihadistes progressent dans Mossoul. Mais si les militaires se congratulent, le monde plonge dans l'horreur des "dommages collatéraux": plus de 100 civils tués par un avion de la coalition. Leurs proches attendent toujours explications et compensations.  

En sept ans de guerre contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis a reconnu avoir tué plus de 1 000 civils en Irak et en Syrie - et pour la première fois elle révèle aujourd'hui le nombre de dédommagements aux Irakiens: 14.   

Jusqu'ici, les victimes des raids de la coalition anti-EI et leurs familles se sont heurtées à un système où parfois l'on reconnaît ses torts mais dont l'opacité semble avoir été pensée pour les empêcher d'accéder à l'étape suivante: les compensations financières.  

Ainsi, quatre ans après le carnage du 17 mars dont il est miraculeusement sorti vivant avec son fils, Abdallah Khalil, la jambe amputée à hauteur du genou et le dos zébré de brûlures, attend toujours qu'on lui explique où et comment réclamer un dédommagement.  

"Avec toute notre expertise, on comprend à peine comment faire", confirme Sarah Holewinski de Human Rights Watch (HRW). "Je n'arrive même pas à imaginer ce que c'est pour une Irakienne ayant perdu sa mère ou son mari ..."  

Elle souligne notamment l'impossibilité "de trouver un responsable américain pour réussir à lui faire admettre que c'était bien l'une de ses bombes la responsable". Car dans cette guerre-là - principalement menée depuis les airs - il n'y a pas eu, comme dans d'autres opérations occidentales, des commandants sur le terrain pour dédommager "le prix du sang".  

Vendredi, 08H10 à Mossoul  

C'est justement l'une de ces bombes américaines qui fait basculer la vie d'Abdallah Khalil, ancien chauffeur routier, le vendredi 17 mars 2017 "à 08H10 exactement", à Mossoul al-Jadida, le "nouveau Mossoul" en arabe, dans le nord du pays.  

"Ils ont bombardé et je me suis retrouvé sous les gravats" jusque "vers 11H00 quand j'ai entendu les secours", raconte cet Irakien de 51 ans.  

L'effondrement de l'immeuble où il s'était réfugié avec des dizaines de femmes, d'hommes et d'enfants s'est conclu par le plus lourd bilan civil de la guerre contre l'EI.  

"Au minimum 105 et au maximum 141 non combattants", selon l'ONG Airwars, qui recense les civils tués dans des bombardements à travers le monde.  

Pour les Irakiens, le choc est immense. Mais il est rapidement balayé par le chaos.  

En 72 heures, avant, durant et après cette frappe, des centaines d'autres civils sont tués à Mossoul. Et, là, il est souvent difficile de déterminer d'où sont venus les tirs: dans cette ville de plus de deux millions d'habitants où des centaines de milliers de civils servent toujours de boucliers humains aux djihadistes, les troupes irakiennes tirent à tout-va, les djihadistes répondent avec force et les avions de la coalition pilonnent sans relâche.  

Le docteur Hassan Wathiq, patron de la médecine légale de Mossoul, se rappelle du carnage: "Avec pompiers et ambulanciers, on a sorti 152 corps des décombres" de l'immeuble où se trouvait M. Khalil et d'autres alentours.  

Et, avec les frappes qui continuent sans relâche, raconte-t-il encore, "les dix ou 15 jours suivants, on a sorti une centaine de cadavres par jour".  

Pour les Irakiens comme pour le monde entier, Mossoul est un bastion qu'il faut à tout prix reprendre. L'EI en a fait sa "capitale" et c'est ici même qu'il a autoproclamé son "califat".   

Le déluge de feu de la coalition depuis les airs est incessant. Au sol, les soldats irakiens avancent et reculent au gré des voitures et autres maisons piégées.  

Ce 17 mars 2017, cinq mois jour pour jour après le lancement de la dernière grande bataille en Irak, les troupes irakiennes tentent de progresser dans les ruelles de la Vieille ville.  

Devant elles, à l'ouest, se dresse Mossoul al-Jadida, avec sa gare ferroviaire et ses silos de pétrole. De là, des tirs fusent, apparemment de deux snipers sur les hauteurs.  

L'armée irakienne, embarquée dans la pire guérilla urbaine de l'histoire moderne, réclame une frappe de la coalition pour reprendre aux djihadistes leur "capitale" irakienne.  

Des avions américains arrivent, larguent une bombe à tête guidée. Mais il leur manque une information capitale: au sous-sol, des dizaines de civils s'entassent, priant pour que la proximité de l'hôpital al-Rahma et d'une avenue passante les protègent.  

Face au tollé, pour la première - et unique - fois, les Américains dépêchent des enquêteurs sur le terrain. Dès mai 2017, ils concluent à la mort de 105 civils et évoquent 36 disparus.  

Mais, en se basant sur des calculs théoriques, ils concluent que l'immeuble s'est écroulé à cause d'explosifs de l'EI entreposés dans les étages, écartant leur responsabilité directe.  

A Mossoul, témoins et survivants sont formels: aucun arsenal n'était stocké dans l'immeuble. 

"Erreur" 

"Pour deux snipers sur un toit, ils ont largué une bombe de plus de 220 kilos, c'était une erreur", accuse Chris Woods, directeur d'Airwars. "On ne peut pas utiliser des explosifs à large portée dans une zone urbaine sans des risques considérables pour les civils: voilà ce qu'incarne Mossoul al-Jadida." 

A l'époque, Donald Trump, depuis deux mois à la Maison Blanche, vient de promettre de "bombarder à mort" l'EI. Pour beaucoup, il donne les coudées franches à ses militaires qui assurent alors mener "la guerre la plus précise de l'histoire". 

Mais à Mossoul al-Jadida, impossible de nier l'évidence, la précision a eu ses limites. Le Pentagone reconnait finalement sa responsabilité - indirecte: une bombe américaine a bien touché l'immeuble mais, affirme-t-il, les explosifs de l'EI y ont bien causé une "explosion secondaire".  

Quand son portable sonne à l'automne 2017, Abdallah Khalil se réjouit. "Un traducteur m'a affirmé que j'étais en ligne avec le commandant militaire de la coalition pour le nord de l'Irak", raconte-t-il à l'AFP. "Il s'est excusé au nom de la coalition et a promis de venir me voir, mais il ne l'a jamais fait." 

Walid Khaled a perdu son frère et sa belle-soeur à Mossoul al-Jadida. Ce père de deux enfants âgé de 31 ans a bien reçu la visite des enquêteurs de la coalition. "Ils ont pris des photos et nos déclarations, et rien n'a été fait pour nous verser des dédommagements" pourtant précieux dans une ville encore en ruines faute de fonds pour reconstruire, affirme-t-il. 

Selon Daniel Mahanty, de l'ONG Center for civilians in conflict (CIVIC), "si l'armée américaine reconnaît publiquement qu'elle a causé des torts (...), elle n'a jamais créé de système qui permettrait à une famille de présenter une demande formelle de compensation". 

Washington "ne veut pas mettre en place une politique qui ouvrirait la porte à un nombre énorme de plaintes impossible à gérer", affirme ce militant basé aux Etats-Unis. 

Echapper aux paiements 

Pour que son frère et sa belle-soeur ne soient pas oubliés, Walid Khaled a continué à frapper à toutes les portes: il s'est plaint auprès de la coalition, de la Commission gouvernementale irakienne des droits humains, de la Commission provinciale des dédommagements de Mossoul. 

Mais avant même de lancer leur campagne contre des djihadistes qui tenaient un tiers de l'Irak, de larges pans de la Syrie et attaquaient jusqu'au coeur de l'Europe, les 75 Etats de la coalition internationale avaient fait des choix.   

Contrairement à l'invasion de l'Irak en 2003 ou à la guerre en Afghanistan, la coalition anti-EI "a été forgée de telle sorte qu'il n'y ait pas de structure compensatoire", explique à l'AFP Belkis Wille, chargée de l'Irak à HRW.  

Donc, poursuit-elle, "si quelqu'un veut des dédommagements, il doit parvenir à déterminer quel pays a mené chaque frappe et comment il peut être saisi pour réclamer des dommages". 

De 2014 jusqu'au 15 février 2017, la coalition indiquait chaque jour quels pays avaient mené des frappes. Après cette date, alors que le bilan civil grimpait, ces précisions ont disparu. 

A Mossoul al-Jadida, les Américains ont reconnu avoir frappé seuls. Pour le porte-parole de la coalition, le colonel américain Wayne Marotto, "la loi américaine et le droit de la guerre n'obligent pas les Etats-Unis à assumer des compensations pour des blessures ou des dégâts causés par des opérations de combat légales" . 

De ce fait, explique-t-il, depuis mars 2015, "la coalition a versé cinq paiements +perte civile+ et un sixième est en cours, ainsi que huit paiements de ‘condoléances’" en Irak. Washington refuse de lever le secret sur la date, le lieu et la nature de chacun de ces incidents, mais tous ces paiements sont des compensations pour des dégâts qui peuvent être humains comme matériels.  

C'est très peu par rapport à l'Afghanistan par exemple, où des troupes américaines sont déployées au sol. Sur la seule année 2019, les Américains ont ainsi effectué six versements en Irak pour un total de 24 000 dollars; contre 605 versements pour 1 520 116 dollars en Afghanistan.  

Pourtant, le Congrès a voté une enveloppe de trois millions de dollars par an jusqu'en 2022 pour ces dédommagements - inscrits au budget sous l'appellation "opération et maintenance - armée". 

Compensation et reconstruction  

Pour le sénateur américain Patrick Leahy, il faut que cet argent puisse arriver jusqu'aux victimes en Irak, en Afghanistan ou ailleurs. Et c'est là que le bât blesse", a-t-il écrit récemment au chef du Pentagone Lloyd Austin.  

"Il faut en faire beaucoup plus pour aider les familles à déposer des demandes (...) et ensuite les traiter", affirme le patron démocrate du Comité des crédits.  

"Si l'armée américaine n'arrive pas à enquêter, trouvons d'autres acteurs pour le faire."  

Depuis 2014, selon Airwars, entre 8 311 et 13 188 civils, dont quelque 2 000 enfants, ont vraisemblablement été tués par la coalition en Irak et en Syrie.  

La coalition en reconnaît dix fois moins: "Les Etats-Unis ont reconnu plus de 1 300 civils tués dans leurs opérations", relève M. Woods. Quant à Londres et Paris, deuxième contingent de la coalition après les Etats-Unis, ils font encore moins bien que Washington: en neuf mois de pilonnage à Mossoul, "ils n'ont pas reconnu un seul mort civil", ajoute-t-il.   

Les Néerlandais, eux, ont dédommagé un Mossouliote qui avait perdu sa femme, sa fille, son frère et son neveu dans un bombardement aérien en 2015. Un million d'euros auraient été versés selon la presse néerlandaise, mais la victime, elle, est silencieuse.   

Amsterdam a surtout, notent les défenseurs des droits humains, reconnu "son" Mossoul al-Jadida.    

A Hawija, dans le centre de l'Irak, en juin 2015, ils ont bombardé une ligne de production d'explosifs de l'EI. Les détonations en cascade ont tué plus de 70 civils et ravagé des pans entiers de la ville.   

Le gouvernement n'a payé aucune famille mais "a débloqué cinq millions d'euros pour aider à la reconstruction de Hawija", relève M. Woods.   

Ni formulaire, ni mail ni téléphone  

A Mossoul, où la reconstruction est estimée à des milliards de dollars, une telle initiative serait la bienvenue. Mais les autorités irakiennes elles-mêmes ont mis longtemps à parler des morts et des ruines --dont elles continuent pourtant à sortir des corps jusqu'aujourd'hui.  

En mars 2019, le Premier ministre de l'époque Haider al-Abadi allait jusqu'à assurer que seuls "huit femmes et enfants" avaient été tués à Mossoul.  

Le patron de la Commission des droits humains de Mossoul, Yasser Dhiaa, affirme avoir saisi le ministère des Affaires étrangères. Jusqu'ici en vain.  

Pourtant, ailleurs, l'armée américaine a fini par se rendre accessible. En Somalie, où Airwars recense une centaine de civils tués en 14 ans, le commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom), propose, dès sa page d'accueil, un formulaire en ligne et une adresse postale pour enregistrer des victimes civiles.  

Sur celui de Centcom, le commandement américain au Moyen-Orient, ni formulaire ni adresse, ni mail, ni téléphone.  

On y trouve en revanche toujours le communiqué du 17 mars 2017 qui évoque "quatre frappes" à Mossoul ayant détruit une série de véhicules, d'armes et même... "un bâtiment tenu par l'EI".  

Ce jour-là, l'AFP rapportait qu'au sol les troupes irakiennes avaient repris une mosquée et un marché du Vieux Mossoul. Quatre mois plus tard, la ville était libérée et l'EI mise en déroute.    

Abdallah Khalil apprenait tout juste à ajuster sa prothèse. Aujourd'hui encore, il peine à vivre avec. 


Découverte d'un écosystème inhabituel dans les récifs coralliens de la mer Rouge : étude KAUST-NCW

Malgré la faible teneur en oxygène et l'acidité élevée des eaux profondes de Difat Farasan, les coraux, les poissons et d'autres animaux se sont révélés prospères. (Photo KAUST)
Malgré la faible teneur en oxygène et l'acidité élevée des eaux profondes de Difat Farasan, les coraux, les poissons et d'autres animaux se sont révélés prospères. (Photo KAUST)
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  • Malgré la faible teneur en oxygène et l'acidité élevée des eaux profondes, les animaux marins se sont révélés prospères, selon une étude.
  • Un écosystème inattendu a été découvert à Difat Farasan, près de la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen.

RIYAD : Des scientifiques marins ont découvert des créatures prospérant dans les eaux profondes de la mer Rouge, où elles ne sont pas censées survivre, a annoncé l'Université du roi Abdallah pour la science et la technologie.

Cet écosystème inhabituel a été découvert à Difat Farasan, près de la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen, et a fait l'objet d'un article dans la revue scientifique PNAS Nexus par une équipe de scientifiques de la KAUST et du Saudi National Center for Wildlife (NCW), a indiqué la KAUST dans un communiqué de presse publié sur son site web.

Également connu sous le nom de Farasan Bank, Difat Farasan est situé sous le troisième plus grand système de récifs coralliens du monde et le plus grand de la mer Rouge.

Malgré la faible teneur en oxygène et l'acidité élevée des eaux de Difat Farasan, les coraux, les poissons et d'autres animaux prospèrent. 

« Plusieurs créatures ont montré des stratégies d'adaptation inattendues à cet environnement extrême. Les poissons nagent plus lentement et les coraux sont en bonne santé dans des conditions qui empêchent normalement la calcification de leur squelette », indique le communiqué, qui précise que la calcification est nécessaire à la croissance et à la survie des coraux.

« La capacité de ces animaux à vivre dans des zones chaudes et appauvries en oxygène suggère qu'ils réduisent de manière inhabituelle la quantité d'oxygène dont ils ont besoin pour vivre. Cette découverte souligne la nécessité d'une exploration plus poussée des zones côtières tropicales profondes, car elles peuvent abriter des écosystèmes inattendus », a déclaré le Dr Shannon Klein, chercheur à la KAUST, qui a dirigé l'étude.

L'étude note également que si les récifs coralliens se trouvent généralement dans des eaux peu profondes, des dépressions de plus de 200 mètres de profondeur ont été découvertes dans le système de récifs coralliens du banc Farasan.  

« Étant donné que l'appauvrissement de l'oxygène dans la mer est l'une des conséquences de l'augmentation des températures, une étude plus approfondie de la façon dont ces créatures vivent dans la mer pourrait nous aider à comprendre comment la vie marine peut résister aux défis du changement climatique », indique l'étude. 

« Cette recherche souligne l'importance de la mer Rouge en tant que laboratoire naturel pour l'étude de la résilience marine. La découverte d'écosystèmes qui prospèrent dans des conditions extrêmes nous permet de mieux comprendre comment la vie marine s'adapte et souligne la nécessité de poursuivre l'exploration et la conservation de ces habitats uniques », a déclaré Mohammad Qurban, PDG du National Center for Wildlife et contributeur à l'étude. 

Froukje van der Zwan, professeure adjointe à la KAUST, Francesca Benzoni, professeure associée, et Carlos Duarte, professeur distingué de la KAUST Ibn Sina, ont également contribué à l'étude. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


La Semaine de l'environnement met en lumière la vision de l'Arabie saoudite en matière de développement durable

Le ministère saoudien de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, sur le thème « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable. (SPA)
Le ministère saoudien de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, sur le thème « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable. (SPA)
Le ministère saoudien de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, sur le thème « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable. (SPA)
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  • Un nouvel indice national a été créé pour surveiller la santé environnementale du Royaume et orienter les décisions politiques.
  • Le nouvel indice, que M. Al-Fadhli a qualifié d'essentiel pour une prise de décision éclairée, permettra de suivre des paramètres environnementaux tels que la qualité de l'air, la conservation de l'eau et la biodiversité.

RIYAD : Le ministère saoudien de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, dont le thème est « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable.

L'un des temps forts de cette semaine a été le lancement de l'indice national de performance environnementale, un outil stratégique permettant de suivre les progrès en la matière et d'orienter les politiques.

Inauguré par le ministre Abdulrahman Al-Fadhli à Riyad, cet événement rassemble des agences gouvernementales, des entreprises, des organisations à but non lucratif et des communautés locales afin de promouvoir les pratiques écologiques et la responsabilité collective.

Adel Al-Jubeir, ministre d'État aux affaires étrangères et envoyé spécial pour le climat, était également présent. Des présentations sur l'environnement, des signatures d'accords et des spectacles pour enfants ont été organisés pour encourager les comportements positifs en matière d'environnement. 

Les activités comprennent des expositions nationales, des ateliers sur la biodiversité et les énergies renouvelables, ainsi que des forums sur les innovations vertes.

Le nouvel indice, que M. Al-Fadhli a qualifié d'essentiel pour une prise de décision éclairée, permettra de suivre des paramètres environnementaux tels que la qualité de l'air, la conservation de l'eau et la biodiversité.

Il vise à aligner le développement national sur les priorités écologiques, renforçant ainsi l'engagement du pays en faveur d'une croissance durable.

M. Al-Fadhli a souligné le rôle de chef de file du Royaume en matière de durabilité, en mettant en avant la protection des ressources naturelles et la responsabilité sociétale. Il a ajouté que cet indice garantit la responsabilité et le progrès à mesure que le pays construit un avenir plus vert.

M. Al-Fadhli a visité l'exposition, qui comprend des sections sur la couverture végétale, le contrôle de la désertification, la biodiversité, la gestion des déchets, la météorologie et la conformité environnementale. 

L'exposition comprend également des ateliers qui soulignent le rôle de l'Arabie saoudite dans la promotion de la coopération environnementale, la sensibilisation, l'encouragement des investissements du secteur privé dans des projets durables et la promotion de la technologie.

Le ministère a souligné que l'indice nouvellement introduit sert d'outil de suivi à l'échelle nationale, et a été développé en collaboration avec le Programme des Nations unies pour l'environnement.

Il est conçu pour s'aligner sur les organismes gouvernementaux, les organisations environnementales et les centres nationaux, afin de garantir la cohérence avec les priorités écologiques de l'Arabie saoudite.

Les principaux objectifs sont l'évaluation de la santé environnementale, l'identification des facteurs de changement et la mise en place d'un système de détection précoce des défis et des progrès en matière de durabilité. 

En suivant les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs environnementaux, le ministère a noté que l'indice permet d'identifier les lacunes nécessitant une action urgente et d'ajuster les politiques en fonction des données recueillies.

La première phase se concentre sur cinq domaines clés liés à la stratégie nationale pour l'environnement et à la Saudi Vision 2030 : la conservation de la faune et de la flore, l'expansion des espaces verts, l'efficacité de la gestion des déchets, la pollution de l'air, du sol et de l'eau, ainsi que la précision des prévisions météorologiques.

La deuxième phase portera sur les nouvelles priorités, telles que les mesures du changement climatique, compte tenu de leur importance dans la planification environnementale à long terme.

Le ministère a souligné que l'indice fournira aux décideurs politiques des informations exploitables leur permettant d'améliorer la résilience écologique, la santé publique et la qualité de vie des citoyens saoudiens.

Le Centre national de développement de la pêche a participé aux célébrations de la Semaine saoudienne de l'environnement. 

Riyadh Al-Fageeh, directeur général du centre, a déclaré : « Notre participation souligne l'importance de la préservation de l'environnement, de la sensibilisation et du renforcement des objectifs de qualité de vie. Nous voulons souligner le rôle des institutions et des individus dans le maintien de l'équilibre écologique, conformément à la Vision 2030. »

Il a ajouté : « La Semaine saoudienne de l'environnement réaffirme l'engagement du Royaume à protéger les ressources naturelles et à mener les efforts régionaux en matière de durabilité. Nous encourageons tous les citoyens et résidents à participer activement et à contribuer à un avenir plus propre et plus vert. » 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


l'Arabie saoudite lutte pour protéger la santé du foie

Protéger la santé du foie, c'est prévenir les complications à long terme et améliorer la qualité de vie de millions de personnes. (SPA)
Protéger la santé du foie, c'est prévenir les complications à long terme et améliorer la qualité de vie de millions de personnes. (SPA)
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  • « Prenez soin de votre foie maintenant, et il prendra soin de vous toute votre vie », déclare à Arab News le vice-ministre de la Santé et de la Population.
  • Le ministère saoudien de la Santé met l'accent sur les mesures de lutte contre les maladies du foie.

DJEDDAH : Le foie joue un rôle central dans la santé de l'organisme. Il filtre les toxines, favorise la digestion, stocke l'énergie et les nutriments essentiels, et aide l'organisme à lutter contre les infections.

Le principal problème des maladies du foie est qu'elles sont souvent silencieuses. La progression est très graduelle et la plupart des patients ne présentent aucun symptôme, ce qui les laisse dans l'ignorance de leur état. C'est pourquoi la sensibilisation et le dépistage précoce sont essentiels.

C'est une priorité nationale pour le ministère saoudien de la Santé, qui met l'accent sur les soins préventifs. ***

Protéger la santé du foie signifie prévenir les complications à long terme et améliorer la qualité de vie de millions de personnes, contribuant ainsi aux objectifs du ministère visant à améliorer l'espérance de vie en bonne santé, conformément à l'objectif de Vision 2030 qui consiste à créer une société dynamique.

Dans une interview exclusive accordée à l'occasion de la Journée mondiale du foie, le Dr Abdullah Assiri, vice-ministre de la Santé de la population, a déclaré que l'hépatite virale, en particulier l'hépatite B et l'hépatite C, est une préoccupation de longue date et qu'elle est responsable de nombreux cas de maladie chronique du foie, de cirrhose et de cancer du foie.

Il a ajouté : « En Arabie saoudite, l'hépatite virale est un problème de longue date : « C'est le virus de l'hépatite C qui a provoqué le plus de cirrhoses, de cirrhoses décompensées et de greffes de foie. »

L'hépatite est essentiellement une inflammation du foie causée par différents virus (A, B, C, D et E) qui diffèrent tous par leur mode de propagation, leur gravité et les moyens de les prévenir. 

M. Assiri a ajouté : « Le problème avec l'hépatite, c'est que jusqu'à 95 % des personnes infectées dans le monde ne le savent pas, car la maladie peut rester silencieuse pendant des années.

« Les signes précurseurs peuvent être assez vagues, comme la fatigue, des maux de ventre ou une légère jaunisse, mais il n'y a souvent aucun symptôme jusqu'à ce que la maladie soit à un stade avancé ».

Assiri a expliqué que la principale raison pour laquelle les affections hépatiques ne sont pas diagnostiquées jusqu'à un stade avancé est que le foie est un organe remarquablement résistant.

Il continue à bien fonctionner, même lorsqu'il est partiellement endommagé. Malheureusement, lorsque des symptômes tels que le gonflement, la jaunisse ou des problèmes digestifs apparaissent, la maladie peut déjà avoir évolué vers une cirrhose ou une insuffisance hépatique.

Il a déclaré : « Une détection tardive peut avoir de graves conséquences, notamment une cicatrisation irréversible du foie, un cancer du foie et des complications potentiellement mortelles.

« C'est pourquoi nous recommandons vivement à toutes les personnes, en particulier à celles qui présentent des facteurs de risque tels que l'obésité, le diabète ou des antécédents familiaux de maladie du foie, de se soumettre à des examens et à des dépistages réguliers.

Le mode de vie a un impact déterminant sur la santé du foie. Une mauvaise alimentation, le manque d'activité physique et le tabagisme sont autant de facteurs qui exercent une pression supplémentaire sur le foie.

Bien que les maladies du foie liées à l'alcool soient moins répandues au Royaume-Uni, d'autres facteurs liés au mode de vie, comme les mauvaises habitudes alimentaires et l'hépatite virale, jouent un rôle plus important.

Il a déclaré : « La bonne nouvelle, c'est que le foie n'a pas de problème de santé. » Il a ajouté : « La bonne nouvelle, c'est que le foie a une capacité exceptionnelle à guérir s'il reçoit les soins appropriés. Même les lésions à un stade précoce peuvent souvent être inversées grâce à des changements de mode de vie. J'ai personnellement vu des patients transformer leur état de santé en adoptant de meilleures habitudes ». 

En tant que professionnel de santé, Assiri recommande toujours de modifier son mode de vie en adoptant quatre piliers clés : la nutrition, le sommeil, la relaxation et l'exercice physique. Tous ces éléments sont essentiels au maintien d'un foie sain, tout comme la vaccination contre l'hépatite.

Au niveau national, le ministère de la Santé s'attaque aux maladies du foie par le biais de politiques axées sur la prévention, la détection précoce, les pratiques de contrôle des infections dans les soins de santé et un traitement efficace.

M. Assiri a déclaré : « Une étape importante a été franchie dans la lutte contre les maladies du foie : l'introduction de médicaments antiviraux à action directe en 2014, qui a marqué le début d'un effort national ambitieux visant à éliminer l'hépatite C, a constitué une étape importante de la stratégie nationale. 

« Les données montrent qu'un programme complet combinant un dépistage ciblé, un traitement agressif d'environ 8 000 patients par an et des stratégies de prévention renforcées pourrait permettre d'éradiquer la maladie en Arabie saoudite d'ici 2030, voire plus tôt.

« L'élimination de l'hépatite C permettrait de sauver environ 3 000 vies saoudiennes et d'économiser 10 milliards de SR (2,6 milliards de dollars) en coûts de santé.

Il est important de noter que ce programme d'élimination permettra également d'élargir les initiatives de dépistage d'autres maladies « tueuses silencieuses », telles que l'hépatite B, le diabète, l'hypertension, l'obésité et la dyslipidémie, et de mettre en œuvre des interventions sanitaires préventives précoces à l'échelle nationale.

Il a ajouté : « Nos progrès ont été considérables. Nous avons atteint nos objectifs de couverture thérapeutique de 80 % en 2023, nous sommes en passe de réduire la mortalité de 65 % d'ici à 2025, nous visons à diagnostiquer 90 % des cas d'ici à 2026 et nous nous efforçons de réduire les nouvelles infections par l'hépatite C de 80 % d'ici à 2030. » 

Ces chiffres témoignent d'une réponse solide en matière de santé publique et démontrent l'engagement ferme de l'Arabie saoudite à montrer l'exemple dans les efforts de contrôle des maladies à l'échelle régionale.

L'Arabie saoudite continue également d'être un leader en matière d'innovation médicale et de recherche dans ce domaine. Par exemple, la première greffe robotisée du lobe gauche du foie a été réalisée ici, démontrant l'engagement du Royaume à fournir des soins hépatiques de haute qualité.

Le ministère a lancé plusieurs initiatives. L'un des principaux programmes est le dépistage prénuptial, qui permet de tester les couples pour l'hépatite B et l'hépatite C afin de réduire le risque de transmission et de permettre une intervention précoce. 

Il étend également les campagnes de dépistage communautaire, en particulier pour les groupes à haut risque, et améliore l'accès à un traitement abordable contre l'hépatite C. En collaboration avec les centres de santé, le ministère continue de promouvoir la vaccination contre l'hépatite pour les adultes qui n'ont pas pu bénéficier d'une immunisation antérieure.

M. Assiri a déclaré : « Prenez soin de votre foie dès maintenant : il prendra soin de vous toute votre vie. Le foie est le plus grand et l'un des organes les plus vitaux de l'organisme, mais il est souvent négligé, car les symptômes de la maladie peuvent être silencieux.

J'invite chacun à mener une vie plus active : manger plus sainement, s'hydrater, dormir et se faire examiner régulièrement, surtout si l'on présente des facteurs de risque tels que le diabète ou l'obésité.

« Faites-vous vacciner et n'oubliez pas que de petits changements dans votre routine quotidienne peuvent faire une grande différence pour votre foie et votre santé en général.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com