DUBAÏ: Les militants houthis ont profité de l'accord de Stockholm de 2018 avec le gouvernement yéménite pour poursuivre leurs activités terroristes dans ce pays en proie à des conflits, a déclaré le ministre de l'Information du Yémen, Mouammar al-Eryani.
Samedi, Al-Eryani a fait état de l’échec d’une tentative d’attaque terroriste du groupe soutenu par l'Iran à Hodeidah, perpétrée au moyen de deux bateaux chargés d'explosifs. «L'utilisation par la milice des ports [de la mer Rouge] de Hodeidah, Al-Salif et Ras Issa pour équiper des bateaux chargés de bombes et télécommandées confirme que les Houthis ont utilisé l'accord de Stockholm pour servir leurs activités terroristes», a précisé Al-Eryani, selon un rapport de l’agence de presse officielle Saba
Ces attaques qui ont échoué «montrent à nouveau le grave danger que le contrôle continu des Houthis sur certaines parties des côtes de Hodeidah fait peser sur la sécurité des navires commerciaux, des pétroliers, et des voies maritimes internationales», a-t-il ajouté.
L'accord de Stockholm, négocié par Martin Griffiths, l'envoyé spécial des Nations unies à cette période, devait donner une impulsion au processus de paix au Yémen, et soutenir la stabilité dans le pays.
L'accord comportait des clauses comprenant trois éléments clés – l'échange de prisonniers, les villes d’Hodeidah et Taëz – qui n'ont en grande partie pas été respectées.
Par ailleurs, le Comité national d'aide humanitaire d'urgence du Yémen a accusé le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) de fournir une assistance aux Houthis.
Abdallah al-Hashidi, président du bureau du comité à Al-Jawf, et vice-gouverneur de la province du nord, a affirmé que le bureau de l'ONU versait une aide en espèces à des combattants militants, selon un registre houthi des personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI).
«Bien qu’il soit connu que les Houthis [en 2020] ont forcé les habitants d'Al-Jawf à fuir vers Marib, où ils se sont installés comme déplacés internes, «le Comité a été surpris de constater que l'Ocha consultait un registre [houthi] sur les prétendus 1, 255 millions de déplacés internes venus à Al-Jawf, depuis les provinces de Saadah, Amran et Marib», a affirmé Al-Hashidi.
En se basant sur ce rapport, l'Ocha «a versé une aide en espèces aux militants houthis soutenus par l'Iran», a-t-il indiqué.
Ce responsable yéménite a appelé à une enquête internationale pour mettre fin au détournement de l'aide de l'ONU en faveur des combattants des milices, et au retour de l'aide aux déplacés vivant dans des camps depuis l'invasion par les Houthis de la capitale provinciale d'Al-Jawf, en mars 2020.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com