PARIS : La France va inaugurer à l'automne la Villa Albertine, lieu de résidence et de création pour des artistes français aux États-Unis, dans la tradition de la prestigieuse Villa Médicis à Rome.
Avec une innovation majeure : cette nouvelle vitrine de la culture française ne sera plus concentrée en un lieu unique mais déclinée dans dix grandes villes américaines, de la Côte Est à la Californie.
"La Villa Albertine, c'est d'abord le pari de porter le nouvel élan transatlantique jusque dans le domaine de la culture et des idées", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, en dévoilant le projet vendredi au Quai d'Orsay.
"Ce pari audacieux vise à la fois à peser sur la manière dont notre culture est perçue aux Etats-Unis et à apporter aux acteurs culturels français le soutien qu'ils attendent pour explorer les réalités américaines', a-t-il ajouté.
"De plus en plus le public américain se tourne vers d'autres horizons (...) Nous devons lui montrer que la scène culturelle française n'a rien perdu de sa vitalité et qu'elle porte les échos du monde francophone tout entier", a-t-il souligné.
Carrefour du "renouveau transatlantique" porté par le président Joe Biden, la Villa Albertine sera aussi une des "têtes de pont de la nouvelle stratégie d'influence française", a expliqué le chef de la diplomatie française.
Plus de trois siècles après la création de l'Académie de France à Rome, devenue depuis la Villa Médicis, la Villa Albertine (référence à l'une des "jeunes filles en fleur" de Proust) va offrir un nouveau havre pour de jeunes artistes, en prise directe avec la culture américaine et l'ère des "industries créatives".
La France, pionnière en la matière, crée ainsi sa quatrième résidence artistique à l'étranger, après la Villa Médicis en 1666, la Casa Velazquez en 1928 à Madrid et la Villa Kujoyama en 1992 à Kyoto.
La Villa Albertine sera présente dans dix lieux symbolisant la diversité des États-Unis : New York, Washington, Boston, Miami, Atlanta, La Nouvelle Orléans, Chicago, Houston, Los Angeles et San Francisco.
Six premiers résidents, écrivain, auteur de bande dessinée, artiste plasticienne, chanteuse, cinéaste et photographe, seront accueillis à partir de novembre.
Ils seront 60 à terme, pour des séjours d'un à trois mois, d'un coût moyen de 20.000 euros, soit un budget de 1,2 million par an, cofinancé par du mécénat privé comme la Fodation Bettencourt Schueller et la Fondation Art Explora.