JÉRUSALEM: Des colons juifs ont accepté de quitter un avant-poste éloigné devenu un terrain d’affrontement avec les Palestiniens, qui revendiquent également le terrain, ont déclaré les autorités, dans le cadre d’un accord qui fait figure de délicat test politique pour le nouveau gouvernement israélien.
En vertu de l’accord conclu avec le Premier ministre, Naftali Bennett, les colons quitteront l’avant-poste de Givat Eviatar en Cisjordanie, région occupée par Israël.
Toutefois, il semble probable que certains des nouveaux bâtiments de l’avant-poste resteront sous surveillance militaire. De quoi susciter la colère des manifestants palestiniens qui exigent qu’ils soient démolis.
L’avant-poste, situé au sommet d’une colline près de la ville palestinienne de Naplouse, a été installé sans autorisation du gouvernement israélien en mai, et abrite désormais plus de cinquante familles de colons.
L’armée israélienne a ordonné son évacuation, ce qui constitue un premier défi pour le nouveau Premier ministre. Avant de prendre son poste, M. Bennett était leader d’un mouvement des colons, et dirige un parti qui leur est favorable. Cette décision pourrait le mettre en désaccord avec une partie de sa propre base électorale, si les colons étaient expulsés par la force.
Cependant, sa coalition au pouvoir ne peut survivre qu’avec le soutien des partis arabes de gauche et islamistes, ce qui rend difficiles les décisions politiques sensibles sur le conflit israélo-palestinien.
Un responsable du ministère israélien de la Défense, qui administre les colonies, a déclaré que les familles de Givat Eviatar avaient accepté de quitter les lieux volontairement ces prochains jours.
L’armée restera sur place et une étude foncière sera menée pour déterminer s’il est possible d’établir une colonie soutenue par le gouvernement à cet endroit, a expliqué le responsable à Reuters.
Le chef des colons, Yossi Dagan, a annoncé que les familles partiraient vendredi, conformément à l’accord. Les structures qui leur servent de maison seront verrouillées, a-t-il indiqué, laissant entendre qu’elles ne seront pas détruites. Le responsable du ministère de la Défense n’a pas confirmé ces propos.
Mercredi, Moussa Hamayel, maire adjoint du village palestinien voisin de Beita, a affirmé maintenir la pression: «Nous poursuivrons nos activités populaires jusqu’à ce que la colonie soit retirée, et que nos terres nous soient rendues». Les habitants de Beita revendiquent la propriété de la zone sur laquelle se trouve Givat Eviatar.
La plupart des puissances mondiales considèrent que toutes les colonies, construites sur des terres qu’Israël a conquises et occupées lors de la guerre de 1967 au Moyen-Orient, sont illégales. Israël invoque des liens historiques avec ces terres, et fait valoir ses besoins en matière de sécurité.
Depuis l’installation de l’avant-poste, les soldats israéliens ont abattu cinq Palestiniens lors de manifestations au cours desquelles des pierres ont été lancées. L’armée n’a pas fait de commentaire sur ces décès, mais a précisé que les militaires n’utilisaient les tirs réels qu’en dernier recours.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com