Depuis l’indépendance, l’économie tunisienne est dépendante dans une large mesure de l’étranger et particulièrement des pays de l’Union européenne. La coopération économique entre la Tunisie et ces pays ne se fait donc pas d’égal à égal. La supériorité est toujours détenue par les pays qui sont les plus avancés dans le domaine technologique, qui ont un tissu industriel plus développé et plus performant. Certes, le taux de dépendance s’est réduit faiblement au cours des dernières années mais l’industrie, l’agriculture et l’énergie ont grandement besoin des apports étrangers car on n’a pas pu développer des produits intégrés à 100% en Tunisie.
Or, pour qu’un pays puisse se développer et prendre des mesures en toute souveraineté, il ne doit pas dépendre de l’étranger surtout au niveau financier. En effet, on sait que les bailleurs de fonds internationaux comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international imposent des mesures à tout pays qui veut contracter un crédit. Ces mesures sont souvent impopulaires et ne sont pas en faveur des couches vulnérables ou à revenu limité. En outre, les entreprises industrielles tunisiennes ont grand besoin des matières premières et des produits semi-finis provenant de l’étranger et vendus au prix fort, et ce, pour qu’ils puissent fonctionner et créer des richesses.
Même les machines utilisées par les unités de production proviennent des grandes puissances et leur réparation ou entretien nécessite souvent le recours aux sociétés spécialisées installées hors de nos frontières. Au niveau du secteur agricole aussi, l’apport étranger est précieux ne serait-ce que pour importer régulièrement des quantités de céréales, question de compenser le manque enregistré par la production nationale.