Un groupe d'experts qualifie Raïssi de «criminel international»

Le président iranien élu Ebrahim Raïssi s'exprime lors d'une conférence de presse à Téhéran, en Iran, le 21 juin 2021. (Photo, Reuters)
Le président iranien élu Ebrahim Raïssi s'exprime lors d'une conférence de presse à Téhéran, en Iran, le 21 juin 2021. (Photo, Reuters)
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Publié le Vendredi 25 juin 2021

Un groupe d'experts qualifie Raïssi de «criminel international»

  • Un panel organisé jeudi par le Conseil national de la Résistance iranienne a réuni des diplomates et des experts des droits de l'homme à Londres
  • Le groupe d'experts prévient qu’en tant que criminel contre l’Humanité, Raïssi pourrait être arrêté s'il quitte le pays, en plus d’être empêché d'assister aux assemblées de l'ONU

LONDRES : L'Iran a désormais un «criminel international» comme président, selon un groupe d'experts qui prévient que ceci pourrait mener à son arrestation d'être s'il quitte le pays, en plus de l’empêcher de d'assister aux assemblées de l'ONU.

Lors d'un panel organisé jeudi par le Conseil national de la Résistance iranienne et auquel a assisté Arab News, des diplomates et des experts des droits de l'homme ont affirmé que le rôle d'Ebrahim Raïssi dans le massacre des prisonniers politiques en 1988 le rend coupable de crimes contre l'humanité. Une étiquette qui pourrait sérieusement nuire à sa position diplomatique au sein de la communauté internationale.

«Nous avons aujourd’hui un criminel international comme président... Il s’est rendu coupable de crimes contre l'humanité, vers la fin de 1988, à travers le massacre de milliers de prisonniers», martèle Geoffrey Robertson, anciennement juge d'appel à l'ONU et président du tribunal des crimes de guerre à Sierra Leone.

Robertson, qui a mené une enquête approfondie sur les massacres de 1988, explique que Raïssi et ses assistants du ministère de la Justice ont envoyé des prisonniers à la mort en «deux vagues».

Les premières victimes, révèle Robertson, étaient des membres, des alliés et des sympathisants des Moudjahidine du peuple (MEK). Ce groupe politique a participé à la révolution en 1979, mais le régime s’est plus tard retourné contre lui à la suite d'un désaccord politique, ajoute-t-il.

«La plupart d'entre eux avaient en fait déjà purgé leurs peines, mais ont quand même été exécutés sans pitié», se désole le magistrat.

«La deuxième vague se composait de dissidents théocratiques : des communistes, des athées et des gauchistes. Ils ont été exécutés pour s'être opposés à l'état théocratique de l'ayatollah (Rouhollah) Khomeini. (C’est ce cas) qui constitue un crime contre l'humanité».

La plupart des personnes tuées ont été détenues pour avoir participé à des manifestations au début des années 1980, selon Robertson. Ils ont ensuite été soumis à ce qu'Amnesty International qualifie de «commissions de la mort», au cours desquelles des responsables judiciaires dirigés par Raïssi, alors procureur à Téhéran, leur posaient des questions d’apparence anodines.

«Ces détenus ignoraient complètement les conséquences de leurs répliques, alors que leurs vies dépendaient de leurs réponses», dit-il. Ceux qui avouaient leur affiliation au MEK ou se disaient athées se voyaient bander les yeux et recevaient l’ordre «de rejoindre les prisonniers dans le couloir de la salle d’exécution», a-t-il ajouté.

«Ils ont été pendus des grues par groupes de quatre … Certains ont même été emmenés la nuit dans des casernes de l'armée où ils étaient sommés de rédiger leurs testaments, avant d’être abattus par un peloton d'exécution».

L'implication directe de Raïssi dans ces crimes pourrait se retourner contre l'Iran de manière inattendue, a averti Robertson.

«L'ONU devra faire face au fait qu'un de ses états membres est dirigé par un criminel international», a-t-il ajouté.

«Si jamais Raïssi quitte (le territoire iranien), tout pays démocratique aurait le droit, en vertu de sa loi – la compétence universelle comme nous l'appelons – de l'arrêter et le traduire en justice», déclare Robertson.

Nick Fluck, président émérite du Barreau d'Angleterre et du Pays de Galles, souligne que Raïssi a avoué lors de conférences de presse être «fier» de son rôle dans les massacres de 1988.

C’est une indication importante «que nous ne pouvons pas simplement observer en silence sans agir. Le silence et l'inaction ne produisent pas de changement, et dans ce cas, il est clair que le changement est devenu indispensable», a déclaré Fluck.

«C’est un leader qui sera largement, je l’espère, boudé. Tous ses futurs propos vont manquer de crédibilité», poursuit-il.

Fluck a de plus déclaré que la légitimité nationale de Raïssi fait aussi gravement défaut, à la suite d'une élection qui a vu une forte implication de l'État. Des centaines de candidats ont été empêchés de se présenter, et des millions d'Iraniens ont boycotté le scrutin.

«Les dissidents et les réformistes ont exhorté les électeurs à boycotter les élections. C'est peut-être pourquoi, bien qu’il ait inévitablement remporté les élections, il l'a fait avec un très faible taux de participation», a ajouté Fluck.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.