Dévaluation de la livre : le calme avant la tempête ?

L’ensemble des dépôts dans les banques libanaises, en dollars et en livres (à la parité de 1 500 livres pour un dollar), s’élève aujourd’hui à environ 150 milliards de dollars (Photo, AFP/Joseph Aid).
L’ensemble des dépôts dans les banques libanaises, en dollars et en livres (à la parité de 1 500 livres pour un dollar), s’élève aujourd’hui à environ 150 milliards de dollars (Photo, AFP/Joseph Aid).
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Publié le Dimanche 30 août 2020

Dévaluation de la livre : le calme avant la tempête ?

  • Le secteur bancaire et la Banque du Liban (BDL) pourraient être contraints de convertir et payer les dépôts en livres libanaises
  • Si tous les dépôts devaient être payés d’un coup en dollars, la BDL serait en pratique contrainte de convertir tous ces dépôts en livres

Depuis le début de l’été 2020, la livre libanaise semble avoir atteint un niveau relativement stable vis-à-vis du dollar américain, poussant certains à penser que la monnaie nationale pourrait se rétablir progressivement. Mais si le pays ne procède pas à des changements rapides, la livre pourrait au contraire connaître une dégringolade accélérée, synonyme de graves conséquences sociales.

Quelle devrait être, aujourd’hui, la parité de la livre vis-à-vis du dollar ? La réponse est très difficile, car elle dépend du contexte et de la méthode utilisée (rapprochement des flux de capitaux entrants et sortants ; compétitivité, cherté de la vie et taux de change effectif réel ; anticipations du marché, confiance dans l’économie et dans la solidité du secteur bancaire).

Adoptons, pour l’exemple, une méthode « statique », basée sur un principe similaire aux currency boards (mis en place dans nombre de pays ayant des problèmes de balance des paiements et connaissant des crises de confiance comme le Liban), consistant à dire que pour garantir la parité de la livre, la banque centrale devrait disposer de réserves en dollars équivalant à chaque livre en circulation et à chaque dollar déposé au Liban.

Ce dernier point est essentiel, car si les dollars déposés dans les banques libanaises n’ont pas de contrepartie (auprès de ces banques, de leurs correspondants ou de la banque centrale), ils risquent de ne pas être remboursés ; le secteur bancaire et la Banque du Liban (BDL) pourraient alors être contraints de convertir et payer les dépôts en livres libanaises (ce qui donne lieu à un vaste débat entre ceux qui affirment qu’une telle manœuvre est légitime au regard du droit et ceux qui disent qu’elle est illégale).

L’ensemble des dépôts dans les banques libanaises, en dollars et en livres (à la parité de 1 500 livres pour un dollar), s’élève aujourd’hui à environ 150 milliards de dollars. En face, le total des réserves en devises de la banque centrale serait, lui, d’environ 20 milliards de dollars.

Si l’on adopte donc une méthode « statique » (faisant pour l’instant l’impasse sur les flux financiers réels entrants et sortants) et l’on suppose que tous les déposants se présentent immédiatement pour exiger leurs dépôts (ce qui correspond au cas de panique actuelle sur le marché libanais), il devient évident que les autorités ne pourraient les rembourser et devraient convertir ces avoirs en livres (ce qui, en pratique, est fait aujourd’hui, puisque les banques permettent aux déposants de retirer leurs dépôts en dollars, en les payant en livres, mais seulement au compte-gouttes et avec un plafond strict).

Si tous les dépôts devaient être payés d’un coup en dollars, la BDL serait en pratique contrainte de convertir tous ces dépôts en livres (au taux de 1 500 livres pour un dollar) puis de céder ensuite aux déposants tous les dollars « frais » qu’elle a en réserve contre ces livres.

Le taux de change d’équilibre serait alors de 11 250 livres pour un dollar (150 milliards multipliés par 1 500 livres pour un dollar, divisés par 20 milliards). Ce taux est totalement théorique. Si la banque centrale doit garder par exemple la moitié de ses réserves pour subvenir aux besoins immédiats de la population (électricité, essence, mazout, produits pharmaceutiques, farine et produits alimentaires) pendant deux à trois ans, il n’y aurait que 10 milliards à disposition, et le taux de change d’équilibre serait alors à 22 500 livres pour un dollar ; voire beaucoup plus, dépendamment du niveau de devises réellement disponibles.

En réalité, à ce stade, les chiffres ne comptent plus, l’essentiel est de savoir que si les choses se poursuivent telles quelles, la tendance de la livre ne pourrait être que négative. Rien que l’évocation par le gouverneur de la banque centrale d’une levée (totale ou partielle?) des subventions sur les biens de première nécessité d’ici la fin de l’année risque de provoquer des achats de dollars en anticipation, et donc induire - involontairement - une chute de la monnaie nationale.

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Augmentation des superficies emblavées et amélioration du niveau des précipitations

Le secteur de l’agriculture bénificie d’une attention particulière des pouvoirs publics. (Photo : D. R.)
Le secteur de l’agriculture bénificie d’une attention particulière des pouvoirs publics. (Photo : D. R.)
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  • La production s’annonce en hausse par rapport à la saison 2022/2023
  • Ce qui était prévisible eu égard à l’augmentation des superficies emblavées et à l’amélioration du niveau des précipitations comparativement à la campagne 2022/2023

D’emblée, on annonce que la récolte de cette saison sera supérieure de 320 000 quintaux à celle de la saison précédente qui avait connu la production de 210 000 quintaux, et ce, conséquemment à l’extension des superficies emblavées qui ont dépassé 63 000 hectares contre 54 000 hectares la saison précédente. Soit une augmentation de 16%.

Les premières estimations de la récolte céréalière pour l’année 2023/2024 commencent à tomber. La production s’annonce en hausse par rapport à la saison 2022/2023. Ce qui était prévisible eu égard à l’augmentation des superficies emblavées et à l’amélioration du niveau des précipitations comparativement à la campagne 2022/2023.

Deux semaines après le lancement précoce de la campagne moissons-battage au sud du pays, la production prévisionnelle s’annonce importante dans certaines wilayas à la lumière des chiffres rendus publics par les directions des services agricoles (DSA). C’est le cas notamment à El Meniaâ où une production de plus de 850 000 quintaux (qx) de céréales est attendue.

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NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, renvoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.


«Marrakech fait son cirque» : des spectacles vivants du 22 au 25 mai

«Marrakech fait son cirque» débutera mercredi 22 mai à 16 h 30 avec la «Parade Les éléphants», par le Théâtre Nomade, qui sillonnera la ville du Palais des congrès (quartier de l’Hivernage) jusqu’au parc de la Jeunesse. (Le Matin)
«Marrakech fait son cirque» débutera mercredi 22 mai à 16 h 30 avec la «Parade Les éléphants», par le Théâtre Nomade, qui sillonnera la ville du Palais des congrès (quartier de l’Hivernage) jusqu’au parc de la Jeunesse. (Le Matin)
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  • «Marrakech fait son cirque» met en exergue le patrimoine marocain et la tradition des arts vivants, sa modernité avec du cirque contemporain et son ouverture sur l’international
  • L’événement se tiendra du 22 au 25 mai 2024

À la faveur de «Marrakech, capitale de la culture dans le monde islamique pour l’année 2024», le collectif Éclats de Lune initie le retour de l’événement «Marrakech fait son cirque» dans la ville ocre, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication. L’événement se tiendra du 22 au 25 mai 2024.

«Marrakech fait son cirque» met en exergue le patrimoine marocain et la tradition des arts vivants, sa modernité avec du cirque contemporain, son ouverture sur l’international avec des spectacles venus d’autres horizons et son éternelle valeur de partage qui prévaut depuis des siècles dans cette ville d’échange, de culture, d’évasion...

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Brouillage de langage

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  • Le bourreau de Gaza (Netanyahou) ne bronche pas, ne lâche rien, il renie tout, en vrac et en détail 
  • Désormais, son terrain de chasse est situé dans l’enclave de Rafah ; la tragédie la plus épouvantable des Gazaouis ne trouve donc pas d’issue, ni de fin

Il y a à peine une semaine, l’opinion internationale était accrochée à un dénouement des négociations entamées au Caire qu’on désignait «de dernière chance» ; depuis des mois, les principaux intéressés, le Qatar, le Hamas, Israël et l’Egypte, sous la houlette des Etat-Unis, soufflaient le chaud et le froid, ils consacraient toute leur énergie à tenter de trouver une trêve même de courte durée pour arrêter les massacres. Vainement.

Le fragile ouvrage édifié à coups de calculs, d’enchères et de surenchères s’est effondré comme un château de sable. Le bourreau de Gaza (Netanyahou) ne bronche pas, ne lâche rien, il renie tout, en vrac et en détail ; son armée continue à tuer les gazaouis là où ils se trouvent, dessinant une spirale destructrice jamais imaginée depuis la Seconde Guerre mondiale. Plus de 35 mille civils tués sont recensés jusqu’à ce jour et des dizaines de milliers de blessés.   

Désormais, son terrain de chasse est situé dans l’enclave de Rafah ; la tragédie la plus épouvantable des Gazaouis ne trouve donc pas d’issue, ni de fin, ils ont été chassés du nord, abandonnant leurs foyers, leurs quartiers, leurs lieux de vie pour trouver un semblant de sécurité dans des abris de fortune dans le Sud, à Rafah, ville adossée à la frontière de l’Egypte. Ils sont près de 1,4 million entassés dans ce bout de terre où ils croyaient trouver refuge. D’autant que, et malgré les craintes de la communauté internationale pour la population civile, l’acheminement des aides est quasiment bloqué selon l’ONU depuis qu’Israël a fermé la semaine dernière le passage de Rafah, vital pour l’entrée des convois humanitaires. Le blocage est quasi total, ni vivres ni médicaments.    

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