DJEDDAH: La durabilité, la diversité et l'inclusion, l'entrepreneuriat et les solutions innovantes dans l'industrie mondiale de la mode sont les points forts de la deuxième initiative Fashion Futures du ministère saoudien de la Culture.
La Commission de la mode du ministère de la Culture a organisé jeudi un événement en ligne à travers un modèle hybride qui a réuni des leaders du monde de la mode mondial et régional dans des studios à Riyad et à New York, et virtuellement du monde entier pour discuter des questions liées à l'avenir de l'industrie et des moyens de construire un bon écosystème en la matière.
« Notre mission est de permettre le développement de (l') industrie de la mode saoudienne florissante, (la rendre) durable et inclusive, en capitalisant sur les talents, les expériences et les compétences locales et cela grâce à des initiatives dont notre événement phare, Fashion Futures fait partie», déclare la princesse Noura bent Faisal Al-Saud, directrice du développement du secteur à la Fashion Commission, dans son discours d'ouverture.
Le programme "Fashion Futures: Moving Towards Sustainability, Diversity & Innovation" est le résultat d'une collaboration avec Fashinnovation, une plateforme multimédia basée aux États-Unis, axée sur l'innovation et l'entrepreneuriat en matière de durabilité, dirigée par Jordana Guimaraes.
Chantal Line Carpentier, chef de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), déclare que les industries créatives, telles que le secteur de la mode, valent plus que ses 2 500 milliards de dollars dans le monde. Le marché des produits de mode pourrait entraîner la création de nombreux emplois dans les pays en développement et pour les petites et moyennes entreprises, ainsi que pour de nombreuses femmes et jeunes entrepreneurs.
Cependant, l'industrie responsable de 8 à 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et de 20 % de la pollution des eaux usées industrielles dans le monde laisse de grandes empreintes environnementales.
L'entrepreneur et mannequin saoudien Bandar Hawsawi, la créatrice de mode américaine Elle B. Mambetov et le designer saoudien Yousef Akbar assistent à la réunion.
Carpentier a discuté du potentiel de la mode pour le développement durable et la croissance économique. Elle déclare que la proclamation de 2021 Année internationale de l'économie créative pour le développement durable est l’occasion de sensibiliser et de promouvoir la coopération et la mise en réseau. Cela devrait encourager le partage des meilleures pratiques et expériences pour renforcer les capacités des ressources humaines et promouvoir un environnement propice pour relever les défis et tirer parti des opportunités de l'économie créative.
La conférence était divisée en quatre parties ; l'esprit d'entreprise et l'expérimentation, la diversité des cultures et des styles, l'investissement dans de nouveaux modèles commerciaux et des solutions d'innovation et les objectifs de développement durable. Chaque partie de l'événement comportait quatre sessions différentes, y compris des allocutions et des tables rondes.
Parmi les conférenciers internationaux : Susan Rockefeller, présidente et administratrice d'Oceana, une fondation de conservation marine à but non lucratif ; Rebecca Minkoff, créatrice de mode et auteur de "Fearless: The New Rules for Unlocking Creativity, Courage, and Success" ; Oskar Metsavaht, militant écologiste et fondateur de la marque de mode Osklen ; Helen Aboah, PDG de la marque de luxe Urban Zen ; et Abrima Erwiah, co-fondatrice de Studio One Eighty-Nine, une entreprise sociale qui promeut et organise la mode africaine.
EN BREF
Le programme "Fashion Futures: Moving Towards Sustainability, Diversity & Innovation" est le résultat d'une collaboration avec Fashinnovation, une plateforme multimédia basée aux États-Unis, axée sur l'innovation durable et l'entrepreneuriat dirigée par Jordana Guimaraes.
Morten Lehmann, responsable du développement durable au Global Fashion Agenda, souligne la nécessité d'embrasser et d'encourager le changement dans l'industrie mondiale de la mode pour un modèle plus durable et surmonter les défis auxquels elle est confrontée sur le plan environnemental, social et du point de vue des droits de l'homme.
« Si nous pouvons changer la mode, qui est si complexe et si fragmentée, nous pouvons tout changer », déclare Lehmann. « Nous pouvons pousser d'autres industries à nous suivre, et nous pouvons également inspirer les citoyens à faire partie de ce mouvement. »
L'événement a réuni les principaux leaders de la mode saoudienne tels que le designer et entrepreneur Arwa Al-Ammari, le designer Youssef Akbar, l'entrepreneur et le mannequin Bandar Hawsawi et la créatrice de mode et responsable des vêtements pour femmes chez Les Benjamins, Lamia Al-Otaishan Aydin.
En plus d'aborder les questions liées à l'éducation, aux modèles commerciaux, à la mode, à la transparence et à l'autonomisation des femmes, la discussion sur la diversité et l'inclusion a été le moment fort de presque tous les discours de la conférence.
Pour Youssef Akbar, être un créateur de mode saoudien est un argument de vente unique ; cependant, démarrer son entreprise et se faire un nom a été très difficile. Néanmoins, pour les acteurs qui appartiennent à une minorité dans l'industrie mondiale de la mode comme Akbar, la diversité et l'inclusivité sont le fruit de l'instinct.
Akbar critique les présentations superficielles de la diversité. « L'ensemble de la culture de l'entreprise doit refléter ces valeurs, pas seulement les campagnes, les séances photo et les défilés. Les entreprises devraient commencer par la diversité de l'intérieur, pas de l'extérieur », dit-il.
La conférence s'est terminée par un entretien avec la princesse Reema Bandar Al-Saud, ambassadrice d'Arabie saoudite aux États-Unis, dans laquelle elle a souligné comment l'Arabie saoudite pourrait être le leader de la mode durable dans les années à venir.
"Aujourd'hui, grâce au travail de notre commission de la mode, nous sommes vraiment fiers d'avoir Burak Cakmak comme PDG car il apporte non seulement l'expérience et l'éducation de la mode, mais aussi un modèle de durabilité dans la mode", déclare-t-elle. "Et ce qu'il nous permet de faire, c'est de nous frayer un chemin à travers la durabilité et de nous propulser, essentiellement là où tout le monde a commencé parce que nous n'avons pas d'industrie de mode historique."
Les concepts de durabilité et de recyclage sont des fondements essentiels de l'état d'esprit de la commission ; cependant, ces fondements prennent aussi en compte la culture et le patrimoine saoudiens, déclare la princesse Reema.
La Fashion Commission a lancé la Fashion Future Initiative en 2019 en tant que premier événement dédié à la mode dans le Royaume, et l'a repensée en 2021 en tant que plateforme numérique de premier plan dans le domaine de la mode accessible depuis le monde entier sur https://fashionfutures.com /fr/accueil
L'un des principaux objectifs de l'initiative est de soutenir la création d'un écosystème de la mode dans le Royaume pour aboutir à un secteur de la mode plus durable à l'échelle mondiale.
La Commission de la mode est l'un des 11 organismes culturels saoudiens créés en février de l'année dernière par le ministère de la Culture pour superviser le développement et le succès de tous les secteurs culturels adjacents.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com