Paris salue le «cessez-le-feu verbal» avec la Turquie, attend désormais des «actes»

Dans cette photo publiée par le bureau de presse du président turc, le président Recep Tayyip Erdogan rencontre Emmanuel Macron lors d'une réunion bilatérale, en marge du sommet de l'OTAN, à Bruxelles, le 14 juin 2021. (Service de presse présidentiel Turc/AFP)
Dans cette photo publiée par le bureau de presse du président turc, le président Recep Tayyip Erdogan rencontre Emmanuel Macron lors d'une réunion bilatérale, en marge du sommet de l'OTAN, à Bruxelles, le 14 juin 2021. (Service de presse présidentiel Turc/AFP)
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

Paris salue le «cessez-le-feu verbal» avec la Turquie, attend désormais des «actes»

Dans cette photo publiée par le bureau de presse du président turc, le président Recep Tayyip Erdogan rencontre Emmanuel Macron lors d'une réunion bilatérale, en marge du sommet de l'OTAN, à Bruxelles, le 14 juin 2021. (Service de presse présidentiel Turc/AFP)
  • "On va voir si le président Erdogan a changé plus que dans les mots, s'il a changé dans les actes", a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian
  • Après des mois de tension, le président français Emmanuel Macron et son homologue turc se sont rencontrés lundi à Bruxelles dans "un climat apaisé"

PARIS : Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian s'est félicité vendredi d'un "cessez-le-feu verbal" entre Paris et Ankara, mais a aussi réclamé des gestes concrets du président turc Recep Tayyip Erdogan sur une série de contentieux.

"Il y a une espèce de cessez-le-feu verbal. C'est déjà pas mal mais ce n'est pas suffisant", a-t-il déclaré sur la chaîne BFM TV, estimant que la relation bilatérale était désormais "dans une phase de convalescence".

"Le cesse-le-feu verbal, ça ne veut pas dire des actes et nous attendons de la Turquie des actes sur des sujets sensibles", notamment en Libye et en Syrie, mais aussi en Méditerranée orientale et sur la question de Chypre, a-t-il ajouté. "On va voir si le président Erdogan a changé plus que dans les mots, s'il a changé dans les actes".

Après des mois de tension, le président français Emmanuel Macron et son homologue turc se sont rencontrés lundi à Bruxelles dans "un climat apaisé", s'engageant notamment à "travailler ensemble" sur la Libye et la Syrie, selon Paris.

La France et de nombreux pays réclament le départ des militaires étrangers et mercenaires - estimés à 20.000 fin 2020 par l'ONU - déployés en Libye afin de conforter les espoirs de paix qui se sont esquissés ces derniers mois dans ce pays.

Il s'agit notamment de troupes turques et de mercenaires syriens déployés par la Turquie, ainsi que des mercenaires du groupe privé russe Wagner.

"Là il y a eu un peu d'ouverture. Nous allons commencer à travailler avec les Turcs sur la question libyenne, en particulier sur les milices parce qu'ils sont quand même des adeptes de la diffusion des milices en Libye", a relevé M. Le Drian.

En Méditerranée orientale, où un incident a opposé des bâtiments turc et français en juin 2020, Paris a soutenu Athènes face aux ambitions gazières d'Ankara.

En octobre dernier, M. Erdogan avait aussi mis en cause la "santé mentale" de M. Macron, l'accusant de mener une "campagne de haine" contre l'islam, parce qu'il avait défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet et pour son discours contre le "séparatisme" islamiste en France.

La Turquie multiplie depuis le début de l'année les gestes envers ses alliés occidentaux et régionaux pour sortir de son isolement croissant sur les scènes régionale et internationale.

 


En plein réchauffement franco-britannique, Macron et Starmer «main dans la main» sur l'Ukraine

Keir Starmer, 62 ans, et Emmanuel Macron, 47 ans, se sont rapidement alliés pour s'assurer que tout accord mettant fin à ce conflit respecte les intérêts de l'Ukraine et la sécurité de l'Europe. (AFP)
Keir Starmer, 62 ans, et Emmanuel Macron, 47 ans, se sont rapidement alliés pour s'assurer que tout accord mettant fin à ce conflit respecte les intérêts de l'Ukraine et la sécurité de l'Europe. (AFP)
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  • Le travailliste Keir Starmer est arrivé en juillet à Downing Street avec la promesse de "réinitialiser" les relations avec ses alliés européens
  • "Avant même d'arriver aux affaires, Keir Starmer a donné la priorité à l'établissement d'une relation solide avec le président Macron", explique une source à Downing Street, sous couvert d'anonymat

LONDRES: Après les tensions des années Brexit, les relations franco-britanniques se sont considérablement réchauffées avec le duo formé par Keir Starmer et Emmanuel Macron, qui oeuvrent à mobiliser les Européens derrière l'Ukraine face au tumultueux retour de Donald Trump à Washington.

Les relations entre les voisins étaient tombées très bas sous les successifs gouvernements conservateurs britanniques, après le vote choc de 2016 signant la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

Le travailliste Keir Starmer est arrivé en juillet à Downing Street avec la promesse de "réinitialiser" les relations avec ses alliés européens.

"Avant même d'arriver aux affaires, Keir Starmer a donné la priorité à l'établissement d'une relation solide avec le président Macron", explique une source à Downing Street, sous couvert d'anonymat.

"Il est clair qu'ils entretiennent une relation personnelle chaleureuse et ont des compétences complémentaires", selon cette source. "Il y a un immense respect des deux côtés, qui s'est construit en amont du défi actuel et qui est maintenant inestimable".

Le "défi" en question est apparu au grand jour le mois dernier, quand Donald Trump a sorti Vladimir Poutine de l'isolement diplomatique en ouvrant unilatéralement des négociations avec Moscou pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

Keir Starmer, 62 ans, et Emmanuel Macron, 47 ans, se sont rapidement alliés pour s'assurer que tout accord mettant fin à ce conflit respecte les intérêts de l'Ukraine et la sécurité de l'Europe.

Intermédiaires

Le duo a réuni des dirigeants européens et d'autres partenaires lors de sommets à Paris puis à Londres. Ils oeuvrent, depuis deux semaines, à la constitution d'une "coalition de (pays) volontaires", disposés à défendre un éventuel cessez-le-feu.

Starmer et Macron se disent prêts à déployer des troupes en Ukraine, avec un soutien des Etats-Unis, pour dissuader Vladimir Poutine de violer un accord de trêve.

Le Premier ministre britannique a encore réuni samedi une trentaine de dirigeants alliés pour préciser leur contribution, militaire ou logistique, lors d'une réunion virtuelle.

"Les équipes travaillent main dans la main", dit la source à Downing Street.

Le Royaume-Uni et la France jouent un important rôle d'intermédiaires entre l'Ukraine et l'administration Trump.

Des conseillers à la sécurité nationale des deux pays, ainsi que celui de l'Allemagne, ont rencontré Andriy Yermak - le chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky - et son équipe à Varsovie cette semaine.

Des tensions demeurent

Historiquement, les relations entre les deux pays ont connu des hauts et des bas.

Des siècles de conflit se sont achevés avec la signature en 1904 de "L'Entente cordiale", une série d'accords resserrant les liens entre Londres et Paris, qui en ont célébré l'an dernier le 120ème anniversaire.

A l'Elysée, on estime que le contact est immédiatement bien passé entre Macron et Starmer, qui avait été reçu par le président français en septembre 2023 en tant que chef de l'opposition britannique.

Depuis son arrivée à Downing Street, et encore plus avec le retour de Trump à la Maison Blanche, les relations se sont intensifiées. L'entourage d'Emmanuel Macron décrit des échanges permanents entre les deux hommes.

Le temps où, en 2021, le conservateur Boris Johnson, alors Premier ministre, lâchait à Emmanuel Macron "Donnez-moi un break" ("Laissez-moi souffler"), en pleine crise diplomatique, semble loin.

En 2022, Liz Truss, alors candidate pour devenir Première ministre, avait botté en touche quand elle avait été interrogée pour savoir si Macron était un ami ou un rival.

"Les relations entre le Royaume-Uni et la France n'avaient pas été aussi fortes depuis des années", dit à l'AFP Mujtaba Rahman, directeur pour l'Europe au sein du cabinet de conseil en risques politiques Eurasia Group.

"C'est une très bonne chose" pour les deux seules puissances nucléaires européennes, souligne-t-il.

Les relations ne sont toutefois pas dénuées de compétition.

Le président français, qui a voulu devancer le Premier ministre britannique à Washington auprès de Donald Trump, revendique une "bonne relation" avec le milliardaire républicain, fort des liens noués lors de son premier mandat, et estime donc être mieux placé pour lui passer des messages.

A Paris, une certaine méfiance plane toujours à l'égard des Britanniques, jugés encore très dépendants des Etats-Unis et susceptibles de mettre en avant leurs intérêts nationaux auprès de Washington.

Des tensions entre les deux pays demeurent par ailleurs sur le Brexit, notamment sur les droits de pêche. La relation est "beaucoup plus compliquée dans le contexte de l'UE", estime Anand Menon, directeur du groupe de réflexion "UK in a Changing Europe". "Il y a des problèmes persistants".

Pour Patrick Chevallereau, ancien attaché de défense à l'ambassade de France au Royaume-Uni, "il y a un gros progrès" dans la relation, mais "il y a encore une marge de progression".

 


La Grande mosquée de Paris prise dans la brouille diplomatique franco-algérienne

En janvier, l'institution a été accusée d'avoir organisé, avec l'appui des autorités algériennes, un très rentable système monopolistique de certification halal pour les produits européens destinés à l'Algérie. (AFP)
En janvier, l'institution a été accusée d'avoir organisé, avec l'appui des autorités algériennes, un très rentable système monopolistique de certification halal pour les produits européens destinés à l'Algérie. (AFP)
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  • En janvier, l'institution a été accusée d'avoir organisé, avec l'appui des autorités algériennes, un très rentable système monopolistique de certification halal pour les produits européens destinés à l'Algérie
  • Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot est annoncé à ce repas de rupture de jeune du ramadan, mais pas Bruno Retailleau, alors que le précédent ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin répondait à l'invitation depuis 2022

PARIS: La brouille diplomatique franco-algérienne place en position inconfortable la Grande mosquée de Paris, attaquée plus ou moins directement sur son lien avec Alger, et qui organise mardi son quatrième "iftar des ambassadeurs".

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot est annoncé à ce repas de rupture de jeune du ramadan, mais pas Bruno Retailleau, alors que le précédent ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin répondait à l'invitation depuis 2022.

L'institution doit composer avec d'autres changements, en cette période de ramadan qui voit traditionnellement l'envoi, en renfort temporaire, d'environ 80 "imams psalmodieurs" algériens. Cette année, aucun n'est venu: "le consulat n'a pas reçu de demande de visa" de la part d'Alger, explique une source gouvernementale.

"La situation est compliquée", soupire le recteur de la Grande mosquée Chems-eddine Hafiz.

Pour le sociologue et chercheur au CNRS Franck Frégosi, "la Grande mosquée de Paris fait les frais de la détérioration des relations franco-algériennes".

En janvier, l'institution a été accusée d'avoir organisé, avec l'appui des autorités algériennes, un très rentable système monopolistique de certification halal pour les produits européens destinés à l'Algérie.

Le lien de M. Hafiz avec l'Algérie a aussi été questionné, notamment par l'ancien ambassadeur de France à Alger Xavier Driencourt qui l'a invité début janvier sur CNews à s'occuper "de religion et non de politique", n'étant "pas l'ambassadeur officieux de l'Algérie".

Le recteur, qui a dénoncé des "attaques totalement mensongères", défend son institution. "La Grande mosquée de Paris ne s'est jamais cachée d'avoir une relation (construite) entre l'Algérie et la France. Nous sommes une passerelle vertueuse entre les deux. Ce n'est pas une question d'influence ou de quoi que ce soit", affirmait-il début mars à des journalistes.

Inaugurée en 1926, la Grande moquée bénéficie depuis le début des années 1980 d'un financement annuel de l'Etat algérien d'environ 2 millions d'euros.

L'institution a été montrée du doigt après le refus du recteur de participer à la manifestation contre l'antisémitisme du 12 novembre 2023, pour ne pas défiler aux côtés du Rassemblement national.

Un "tournant" pour Chems-eddine Hafiz: "avant, j'étais le musulman qu'il fallait fréquenter à tout prix. Après je deviens le pire des antisémites".

"Laxisme" 

La Grande mosquée "avait jusqu'à présent été présentée comme le bon soldat de la République, un peu comme le modèle du bon islam républicain", note Franck Fregosi, auteur d'un récent ouvrage "Gouverner l'islam en France" (Ed. Seuil).

Au point d'apparaître comme l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, après la disgrâce en 2021 du Conseil français du culte musulman (CFCM), représentant de l'islam de France depuis 2003.

En 2022, entre les deux tours de la présidentielle, M. Hafiz avait même organisé un "iftar républicain de soutien à la réélection d’Emmanuel Macron", en présence de l'ancien ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

"La Grande mosquée de Paris s'est sentie pointée du doigt par un ministère qui avait plutôt été bienveillant à son égard", explique M. Fregosi, en soulignant la stratégie de fermeté de Bruno Retailleau, qui "veut apparaître comme celui qui a réussi ce que les autres n'ont jamais osé faire" sur la structuration de l'islam en France.

La crise diplomatique entre Paris et Alger, née de la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental fin juillet 2024, s'est enflammée autour de l'emprisonnement de l'écrivain Boualem Sansal, arrêté le 16 novembre 2024 à Alger. Dans ce contexte le recteur s'est aussi vu reprocher de ne pas avoir appelé à sa libération.

"Le regarde laxiste qu'on portait sur la Grande mosquée de Paris ne peut plus être le même depuis l'affaire Sansal", estime un bon connaisseur du dossier, qui voit l'institution "prise dans ses ambiguïtés".

La crise a aussi un volet migratoire, et Bruno Retailleau a menacé samedi de démissionner si Paris cédait sur le renvoi de ressortissants algériens en situation irrégulière.

Dans un billet très politique début mars, M. Hafiz avait lui dénoncé les "faiseurs de peurs" qui dans la classe politique et les médias nourrissent "une éternelle mise en procès" de l'immigration algérienne.

 


La France échappe à une dégradation de sa note par Fitch

Cette photo prise le 17 janvier 2012 à Paris montre un gros plan d'une page du site de l'agence de notation Fitch. Le 14 mars 2025, Fitch a maintenu la note souveraine "AA-" de la France, qu'elle avait assortie d'une "perspective négative" en octobre. (AFP)
Cette photo prise le 17 janvier 2012 à Paris montre un gros plan d'une page du site de l'agence de notation Fitch. Le 14 mars 2025, Fitch a maintenu la note souveraine "AA-" de la France, qu'elle avait assortie d'une "perspective négative" en octobre. (AFP)
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  • L'agence de notation Fitch a maintenu vendredi soir la note souveraine "AA-" de la France, qu'elle avait assortie en octobre d'une "perspective négative"
  • La perspective négative attribuée le 11 octobre était une menace d'abaissement de la note qui ne s'est pas concrétisée cette fois

PARIS: L'agence de notation Fitch a maintenu vendredi soir la note souveraine "AA-" de la France, qu'elle avait assortie en octobre d'une "perspective négative", le gouvernement se disant aussitôt "déterminé" à poursuivre le redressement des finances publiques.

La perspective négative attribuée le 11 octobre était une menace d'abaissement de la note qui ne s'est pas concrétisée cette fois.

Fitch observe que, malgré son "dérapage budgétaire" de 2024 - le déficit public est passé de 4,4% du PIB en 2023 à 6% du PIB - la France conserve une économie "vaste et diversifiée", avec des "institutions fortes et efficaces".

L'agence de notation relève toutefois que le déficit public reste à un niveau élevé et que sa réduction reste difficile en raison de l'incertitude politique et de l'absence de majorité du gouvernement Bayrou à l'Assemblée nationale.

Le ministère de l’Économie français a immédiatement "pris note" de la décision de Fitch "de confirmer la notation française à AA−, témoignant de la très haute qualité de la signature française, et de maintenir sa perspective négative".

- "Bonne qualité" -

"Le gouvernement, écrit Bercy dans un communiqué, est déterminé à poursuivre la mise en œuvre de sa trajectoire de consolidation des finances publiques initiée par la loi de finances 2025 et à l’inscrire dans la durée. La résorption de nos déficits est une priorité".

La note AA- désigne une dette de "bonne qualité". Un abaissement aurait fait tomber la France en A, "moyenne supérieure", avec le risque de taux d'intérêt sur les marchés plus élevés et d'une charge annuelle de la dette qui finisse par devenir le premier budget de la nation, devant l’Éducation.

Les trois grandes agences, S&P, Fitch et Moody's, classent désormais la France de la même façon, Moody's conservant toutefois une perspective stable.

Fitch prévoit un déficit public à 5,5% du PIB cette année et non 5,4% comme espéré par le gouvernement, et la croissance à 0,6% (0,9% pour le gouvernement).

"Cette baisse s'explique principalement par les risques de montée du protectionnisme international et de ralentissement de la croissance en Allemagne, premier partenaire commercial de la France", explique-t-elle.

Le président américain Donald Trump ne cesse en effet d'agiter des menaces de hausse des tarifs douaniers américains depuis son retour à la Maison Blanche en janvier

- Défense et aéronautique -

Jeudi, il s'est dit prêt à porter à 200% les droits sur les alcools européens si Bruxelles n'abandonnait pas l'idée de taxer à 50% le bourbon. Une nouvelle qui serait "particulièrement inquiétante" pour la France, selon Sylvain Bersinger, chef économiste d'Asterès, car elle est un grand producteur d'alcool.

Fitch considère néanmoins que l'impact de ces points négatifs "est quelque peu atténué par l'augmentation des dépenses de défense européennes, qui bénéficiera au secteur français de la défense et de l'aéronautique".

L'UE va en effet augmenter massivement sa capacité de dissuasion face à la Russie, les visées de la politique étrangère américaine étant devenues plus incertaines depuis janvier.

Fitch remarque aussi que l'incertitude politique en France "a diminué après l'approbation du budget 2025". "Mais la confiance des entreprises et des ménages reste faible", observe-t-elle.

La menace d'une future dégradation est toujours là. Fitch émaille sa note d'observations selon lesquelles la situation financière française est pire que celle de ses pairs classés "AA".

"L’incapacité à mettre en œuvre un plan crédible de consolidation budgétaire à moyen terme, par exemple en raison d’une opposition politique ou de pressions sociales, qui conduirait à une stabilisation de la dette à moyen terme", au lieu d'une baisse, serait un facteur de dégradation, prévient-elle.

La dette représentait 113,7% du PIB à la fin du troisième trimestre. Fitch l'anticipe au-dessus de 120% du PIB fin 2028.