Tête à tête «apaisé» entre Macron et Erdogan, d'accord pour «travailler ensemble»

Le président turc Tayyip Erdogan rencontre son homologue français Emmanuel Macron en marge du sommet de l'OTAN (Reuters)
Le président turc Tayyip Erdogan rencontre son homologue français Emmanuel Macron en marge du sommet de l'OTAN (Reuters)
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Publié le Lundi 14 juin 2021

Tête à tête «apaisé» entre Macron et Erdogan, d'accord pour «travailler ensemble»

Le président turc Tayyip Erdogan rencontre son homologue français Emmanuel Macron en marge du sommet de l'OTAN (Reuters)
  • Les sujets de désaccord s'étaient notamment cristallisés en Méditerranée orientale, où Paris a soutenu Athènes face aux ambitions gazières d'Ankara et où un incident a opposé des bâtiments turc et français en juin 2020
  • Sur tous les sujets de contentieux, «il était important de d'avancer», a résumé Emmanuel Macron devant la presse

BRUXELLES: Après des mois de tension, les présidents français Emmanuel Macron et turc Recep Tayyip Erdogan se sont rencontrés lundi à Bruxelles dans « un climat apaisé », s'engageant à « travailler ensemble » sur la Libye et la Syrie, selon le chef de l'Etat français. 

Les deux dirigeants ont également abordé le cas de Fabien Azoulay, un Français condamné à 16 ans de prison par la justice turque pour détention de stupéfiants en 2017. « Les conditions de son transfèrement rapide (vers la France) avancent », a indiqué Emmanuel Macron, en espérant que cette procédure aboutisse « dans les meilleurs délais ». 

Sur tous les sujets de contentieux, « il était important de d'avancer », a résumé Emmanuel Macron devant la presse après ce tête à tête de 45 minutes au siège de l'Otan en marge du sommet de l'Alliance. 

Ce rendez-vous a permis « l'apaisement », « la clarification » et « le travail concret sur les questions humanitaires en Syrie et sur la Libye », a-t-il ajouté. « Compte tenu des enjeux », « nous avons l'un et l'autre acté qu'il était nécessaire de tout faire pour pouvoir travailler ensemble », selon lui. 

Les relations entre les deux présidents se sont apaisées ces derniers mois après s'être fortement dégradées en 2020, notamment à l'automne lorsque M. Erdogan avait mis en cause la « santé mentale » de son homologue. 

Les sujets de désaccord s'étaient notamment cristallisés en Méditerranée orientale, où Paris a soutenu Athènes face aux ambitions gazières d'Ankara et où un incident a opposé des bâtiments turc et français en juin 2020. 

Concernant le conflit en Libye, la France et la Turquie vont « travailler ensemble » dans « les prochaines semaines » pour que « les mercenaires et milices venus de l'étranger qui opèrent sur le sol libyen, puissent quitter celui-ci le plus rapidement possible », a affirmé Emmanuel Macron.  

La France et de nombreux pays réclament le départ des militaires étrangers et mercenaires --estimés à 20.000 fin 2020 par l'ONU-- afin de conforter les espoirs de paix qui se sont esquissés ces derniers mois. Il s'agit notamment de troupes turques et de mercenaires syriens déployés par la Turquie, ainsi que des mercenaires du groupe privé russe Wagner. 

Sur la Libye, MM. Macron et Erdogan ont également « trouvé des points de convergence claire » pour « préserver le cessez-le-feu » et  « l'objectif » d'organiser des élections le 24 décembre afin d'« accompagner » le gouvernement d'unité nationale formé sous l'égide de l'ONU. 

Au cours de l'entretien, le président français a en outre « apporté des clarifications » sur la place de l'islam en France, un sujet qui avait « donné lieu à des malentendus ou des attaques » de la part de la Turquie et d'autres pays musulmans l'an dernier. « La politique de la France n'était pas de s'attaquer à une religion » mais de « renforcer la lutte contre des groupes extrémistes qui utilisent et déforment » l'islam, a-t-il expliqué au président turc. 

En octobre, M. Erdogan avait accusé M. Macron de mener une « campagne de haine » contre l'islam, parce qu'il avait défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet et pour son discours contre le « séparatisme » islamiste en France. 

Au cours de l'entretien, a été abordé le cas de Fabien Azoulay, 43 ans, qui avait été arrêté, lors d'un court voyage en 2017 à Istanbul pour réaliser des implants capillaires, après avoir acheté sur internet du GBL. Ses proches se sont récemment déclarés inquiets pour sa sécurité alors qu'il est détenu dans une prison de Giresun, sur les bords de la mer noire, à 800 km d'Istanbul. 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.