BRUXELLES: Russie, Chine, nouvelles menaces, Afghanistan, coopération avec l'UE: voici les principales conclusions adoptées lors du sommet de l'Otan lundi à Bruxelles.
Renforcement militaire russe
"Le renforcement militaire croissant de la Russie, sa posture plus affirmée, ses nouvelles capacités militaires innovantes et ses activités provocatrices, notamment à proximité des frontières de l'Otan (...) constituent une menace grandissante pour la sécurité de la zone euro-atlantique et contribuent à l'instabilité le long des frontières de l'Otan et au-delà".
"La stratégie nucléaire de la Russie ainsi que son programme complet de modernisation, de diversification et d'expansion de ses systèmes d'armes nucléaires - y compris l'augmentation du nombre de ses armes nucléaires non stratégiques et leur perfectionnement – contribuent toujours davantage à une posture d'intimidation stratégique se faisant plus agressive".
Les alliés dénoncent par ailleurs "l'intensification des activités hybrides", notamment "des tentatives d'ingérence dans les élections et les processus démocratiques des pays de l'Alliance", "des campagnes de désinformation à grande échelle" et des "actes de cybermalveillance qui ciblent et perturbent le fonctionnement des infrastructures critiques des pays de l'Otan".
"Tant que la Russie ne montre pas qu'elle respecte le droit international et qu'elle honore ses obligations et responsabilités internationales, il ne peut y avoir de retour à la normale".
Ambitions de la Chine
Les alliés sont "préoccupés" par "les ambitions déclarées et le comportement affirmé de la Chine" qui constituent "des défis systémiques pour l'ordre international fondé sur des règles et dans des domaines revêtant de l'importance pour la sécurité de l'Alliance".
"La Chine accroît rapidement son arsenal nucléaire, se dotant d'un plus grand nombre d'ogives et de vecteurs sophistiqués pour établir une triade nucléaire", souligne la déclaration.
"Elle coopère aussi militairement avec la Russie, notamment en participant aux exercices russes dans la zone euro-atlantique".
Les Alliés veulent maintenir un "dialogue constructif" avec Pékin "lorsque cela est possible" et appellent la Chine à "respecter ses engagements internationaux et à agir de manière responsable dans les milieux spatial, cyber et maritime, en conformité avec son rôle de grande puissance".
Nouvelles menaces
"Le terrorisme, sous toutes ses formes et manifestations, reste une menace persistante pour nous tous. Des acteurs étatiques et non étatiques remettent en question l'ordre international fondé sur des règles et cherchent à saper la démocratie dans le monde entier".
"L'instabilité au-delà de nos frontières contribue également à la migration irrégulière et au trafic d'êtres humains".
"Nous sommes de plus en plus confrontés à des menaces cybernétiques, hybrides et autres menaces asymétriques, y compris des campagnes de désinformation, et à l'utilisation malveillante de technologies émergentes et perturbatrices de plus en plus sophistiquées. Les avancées rapides dans le domaine spatial affectent notre sécurité".
Les Alliés considèrent que des cyberattaques et des attaques dans l'espace peuvent "conduire à invoquer l'article 5 du Traité" qui leur impose de venir en aide au pays attaqué.
Défense européenne
"L'Otan reconnaît l'importance d'une défense européenne plus forte et plus performante. Le développement de capacités de défense cohérentes, complémentaires et interopérables, en évitant les doubles emplois inutiles, est essentiel dans nos efforts conjoints pour rendre la zone euro-atlantique plus sûre".
"Ces efforts, y compris les développements récents, conduiront à une Otan plus forte, aideront à renforcer notre sécurité commune, contribueront au partage de la charge, faciliteront la mise à disposition des capacités nécessaires, et soutiendront une augmentation globale des dépenses de défense".
Mais "l'Otan reste le cadre transatlantique d'une défense collective forte et le forum essentiel pour les consultations et les décisions de sécurité entre Alliés".
Afghanistan
"Le retrait de nos troupes ne signifie pas la fin de nos relations avec l'Afghanistan".
"L'Otan continuera de fournir une formation et un soutien financier aux forces de défense et de sécurité nationales afghanes, notamment par le biais du fonds d'affectation spéciale pour l'armée nationale afghane".
"L'Otan conservera un bureau du haut représentant civil à Kaboul afin de poursuivre l'engagement diplomatique et de renforcer notre partenariat avec l'Afghanistan".
"Consciente que l'aéroport international Hamid Karzaï est important pour qu'une présence diplomatique et internationale soit maintenue et pour que l'Afghanistan soit relié au reste du monde, l'Otan fournira un financement transitoire de manière à assurer la continuité des activités de cet aéroport.".