Les Yéménites réclament que la levée du siège de Taïz soit incluse dans le plan de paix

Des combattants de la résistance occupent une position lors d'affrontements avec des milices houthies, Taïz, Yémen, 11 mars 2016. (Photo, AFP)
Des combattants de la résistance occupent une position lors d'affrontements avec des milices houthies, Taïz, Yémen, 11 mars 2016. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 17 juin 2021

Les Yéménites réclament que la levée du siège de Taïz soit incluse dans le plan de paix

  • Les habitants de la ville assiégée de Taïz, dans le sud du Yémen, et des militants des droits de l’homme ont déclaré que les Houthis devraient cesser leurs opérations militaires ainsi que leurs bombardements de la ville
  • L'activiste yéménite Abdellah Al-Sharabe : La fin inconditionnelle du siège de Taïz est la revendication de tous les Yéménites, et personne ne s'oppose à cette aspiration humaine à l'exception des Houthis

ALEXANDRIE : Des militants des droits de l’homme, des politiciens, des journalistes et des habitants de Taïz exigent que le gouvernement et les médiateurs internationaux incluent la levée du siège houthi dans toute initiative de paix au Yémen.

Craignant d'être exclus de l'actuelle initiative de paix, négociée par l'ONU et largement axée sur Sanaa, les habitants de la ville assiégée du sud du Yémen et les militants des droits de l’homme affirment que les Houthis soutenus par l'Iran devraient cesser leurs opérations militaires. Ils réclament également la fin des bombardements des quartiers densément peuplés de la ville dans tout éventuel accord.

Dans une campagne en ligne qui vise à attirer l'attention du monde sur le siège de Taïz, le militant yéménite Abdullah Al-Sharabe a tweeté que «Mettre fin au siège de Taïz sans condition est la revendication de tous les Yéménites, et personne ne s'oppose à cette aspiration humaine, à l'exception des criminels houthis (…)».

Selon des responsables yéménites et de l'ONU, ainsi que des diplomates occidentaux, l'initiative de paix négociée par l'ONU appelle à un cessez-le-feu national immédiat. Elle préconise aussi la réouverture de l'aéroport de Sanaa, la levée des restrictions sur le port de Hodeidah, ainsi qu’une reprise des pourparlers de paix entre le gouvernement yéménite et les Houthis.

Mais les habitants de Taïz se désolent de l’accent mis sur l'assouplissement des restrictions dans les zones contrôlées par les Houthis, alors que le siège de Taïz par les Houthis devrait figurer sur les conditions de paix.

La porte-parole de l'émissaire de l'ONU au Yémen, Ismini Palla, affirme toutefois à Arab News que les Houthis vont lever leur siège dès que les factions belligérantes mettent en place un cessez-le-feu.

«Le cessez-le-feu national proposé en vertu de ce plan a pour but, non seulement de mettre fin à tous les combats sans exception, mais également à entraîner l'ouverture de routes principales reliant le pays du nord au sud, notamment Taïz, pour la libre circulation des civils, des marchandises commerciales et de l'aide humanitaire», elle a ajouté.

De son côté, le gouvernement yéménite souligne qu'il n'acceptera aucun plan de paix qui ne comprenne pas la levée du siège de Taïz, en plus de la suppression des points de contrôle Houthis à travers les villes yéménites.  

«Ouvrir des routes, garantir la liberté de circulation des citoyens et lever le siège des villes, en particulier Taïz, sont toutes des questions fondamentales priorisées par le gouvernement», affirme le ministère yéménite des Affaires étrangères.

Face à une forte résistance des troupes de l'armée et des combattants de la résistance dans la ville, les Houthis ont imposé un siège à Taïz, la troisième plus grande ville du Yémen, depuis le début de 2015, perturbant ainsi la distribution d'une aide humanitaire et médicale vitale à des milliers d'habitants affamés et faisant la sourde oreille aux appels internationaux pour lever ce blocus. 

La milice Houthie aurait de plus simultanément déployé des tireurs d'élite près de ses points de contrôle, pour tirer sur les résidents qui tentent d'entrer ou de quitter les zones contrôlées par le gouvernement.

S'adressant à Arab News de Taïz, Aqmar, une femme au foyer, raconte que les gens ont été contraints d'emprunter des routes dangereuses et non pavées pour acheminer de la nourriture et des médicaments dans la ville. Le siège des Houthis a mené à une hausse des tarifs des transports en communs et ajouté aux souffrances de la population.

«Nous ne prenons les bus qu’en cas de force majeur, car les tarifs se situent entre 10 000 rials yéménites (40 $) et 15 000 rials par passager», se désole-t-elle. 

Aqmar explique aussi qu'au fil du temps, les Houthis ont restreint les libertés de mouvement. Elle confie que sa grand-mère malade, qui vivait dans une zone rurale dans la périphérie de Taïz, est décédée alors qu'elle se rendait en ville pour recevoir un traitement médical. 

Des groupes locaux de défense des droits affirment que les bombardements houthis de la ville ont tué et blessé des milliers de civils au cours des six dernières années. Le Centre des droits de l'homme de Taïz chiffre le nombre de civils tués par les tirs de missiles et d'artillerie Houthis à 1 462, dont 443 enfants et 180 femmes, en plus de 8 996 personnes blessées.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël cesse de fournir de l'électricité à Gaza, avant de nouvelles négociations sur la trêve

L'unique ligne électrique entre Israël et Gaza alimente la principale usine de dessalement d'eau du territoire, qui dessert plus de 600.000 personnes. Les Gazaouis dépendent principalement de panneaux solaires et générateurs à essence pour s'approvisionner en électricité. (AFP)
L'unique ligne électrique entre Israël et Gaza alimente la principale usine de dessalement d'eau du territoire, qui dessert plus de 600.000 personnes. Les Gazaouis dépendent principalement de panneaux solaires et générateurs à essence pour s'approvisionner en électricité. (AFP)
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  • Le Hamas a dénoncé un "chantage inacceptable", condamnant "fermement la décision (d'Israël) de couper l'électricité à Gaza, après l'avoir privée de nourriture, médicaments et eau", selon un communiqué d'Izzat al-Rishq
  • L'unique ligne électrique entre Israël et Gaza alimente la principale usine de dessalement d'eau du territoire, qui dessert plus de 600.000 personnes

JERUSALEM: Israël a annoncé dimanche qu'il cessait de fournir de l'électricité à Gaza, à la veille de nouvelles négociations indirectes prévues au Qatar sur les modalités de la poursuite de la trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministre de l'Energie, Eli Cohen, a annoncé avoir signé "l'ordre d'arrêter immédiatement de fournir de l'électricité à la bande de Gaza", une semaine après le blocage de l'acheminement de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé.

"Nous allons utiliser tous les outils à notre disposition pour ramener tous les otages et assurer que le Hamas ne soit plus à Gaza le jour d'après" la guerre, a-t-il ajouté.

Le Hamas a dénoncé un "chantage inacceptable", condamnant "fermement la décision (d'Israël) de couper l'électricité à Gaza, après l'avoir privée de nourriture, médicaments et eau", selon un communiqué d'Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du mouvement.

L'unique ligne électrique entre Israël et Gaza alimente la principale usine de dessalement d'eau du territoire, qui dessert plus de 600.000 personnes. Les Gazaouis dépendent principalement de panneaux solaires et générateurs à essence pour s'approvisionner en électricité.

Cette décision israélienne intervient alors que de nouvelles négociations indirectes sur les modalités de la poursuite du cessez-le-feu doivent s'engager  au Qatar.

Après plusieurs réunions au Caire, une délégation du Hamas menée par Mohammed Darwish s'est rendue dimanche à Doha, a dit à l'AFP un responsable du mouvement palestinien.

Israël a également annoncé l'envoi lundi d'une délégation à Doha, à "l'invitation des médiateurs soutenus par les Etats-Unis", afin de "faire avancer les négociations".

Selon des médias locaux, le cabinet de sécurité doit établir dimanche soir le cadre du mandat de cette délégation.

L'armée israélienne a mené dimanche une frappe aérienne contre des combattants palestiniens qui "tentaient de cacher un engin explosif" dans le nord de Gaza, selon elle, et un nombre indéterminé de "terroristes" ont été tués.

Arraché par les médiateurs - Etats-Unis, Qatar, Egypte - après des mois de négociations, l'accord de cessez-le-feu a fait taire les armes après 15 mois d'une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Dimanche, l'envoyé spécial américain pour les otages retenus à Gaza a évoqué un accord sur leur libération "dans les semaines à venir" et a qualifié de "très utiles" ses récentes discussions directes sans précédent avec le Hamas.

Durant la première phase de la trêve, qui s'est achevée le 1er mars, le Hamas a rendu 33 otages israéliens, dont huit morts, et Israël a libéré environ 1.800 détenus palestiniens.

Les désaccords portent sur la suite du processus, le Hamas campant sur le passage à la deuxième phase qui prévoit selon lui, aux termes de l'accord initial, un cessez-le-feu permanent, le retrait complet israélien de Gaza et la libération des otages enlevés le 7-Octobre et encore retenus - 58 dont 34 morts selon l'armée israélienne.

Réunion du cabinet de sécurité 

"Nous exhortons les médiateurs en Egypte et au Qatar, ainsi que l'administration américaine à veiller à ce que l'occupant respecte l'accord, autorise l'entrée de l'aide humanitaire et procède à la deuxième phase", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem.

Israël souhaite de son côté une extension de la première phase du cessez-le-feu jusqu'à la mi-avril. Il réclame la "démilitarisation totale" de Gaza, le départ du Hamas du territoire palestinien qu'il dirige depuis 2007, et le retour des derniers otages avant la deuxième phase.

Invoquant le refus du Hamas de se plier à ces conditions, l'armée israélienne, qui contrôle les points de passage avec Gaza, a bloqué l'entrée de l'aide humanitaire vitale pour les quelque 2,4 millions d'habitants assiégés par Israël depuis 17 mois.

"Identifier les pays" d'accueil 

Début février, le président Donald Trump a lancé l'idée d'une prise de contrôle de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient". Pour cela, ses habitants seraient déplacés vers l'Egypte et la Jordanie, deux pays voisins qui ont rejeté cette option.

Le projet "prend forme, il y a des actions en cours, en coordination avec l'administration" américaine, a affirmé dimanche le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, figure de l'extrême droite, précisant notamment qu'il fallait "identifier les pays" d'accueil.

En riposte à l'attaque du 7-Octobre, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive tous azimuts à Gaza qui a fait au moins 48.458 morts, majoritairement des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Elle a aussi provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.218 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité après leur enlèvement ce jour-là.


Syrie: le ministère de la Défense annonce la fin de l'opération militaire sur le littoral

Les combats ont fait près de 500 morts des deux bords, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Mais près d'un millier de civils en grande majorité alaouites ont été tués dans des exécutions sommaires et des "opérations de nettoyage ethnique", selon cette ONG basée au Royaume-Uni. (AFP)
Les combats ont fait près de 500 morts des deux bords, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Mais près d'un millier de civils en grande majorité alaouites ont été tués dans des exécutions sommaires et des "opérations de nettoyage ethnique", selon cette ONG basée au Royaume-Uni. (AFP)
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  • Les violences sont les plus graves en Syrie depuis la prise du pouvoir le 8 décembre par une coalition dirigée par des islamistes, qui a déposé le président Bachar al-Assad.
  • Elles ont été déclenchées par une attaque sanglante le 6 mars du partisans du régime déchu contre les forces de sécurité dans la région de Lattaquié, où se concentre la minorité alaouite dont est issu le clan Assad

DAMAS: Le ministère syrien de la Défense a annoncé lundi la fin "avec succès" de l'opération militaire dans l'ouest du pays, où des combats avec des fidèles du régime déchu et des exécutions de masse de civils ont fait des centaines de morts depuis jeudi.

"Nous annonçons la fin de l'opération militaire (..) après le succès de nos forces pour atteindre tous les objectifs fixés", a affirmé le porte-parole du ministère, Hassan Abdel Ghani, cité par l'agence officielle Sana.

Les violences sont les plus graves en Syrie depuis la prise du pouvoir le 8 décembre par une coalition dirigée par des islamistes, qui a déposé le président Bachar al-Assad.

Elles ont été déclenchées par une attaque sanglante le 6 mars du partisans du régime déchu contre les forces de sécurité dans la région de Lattaquié, où se concentre la minorité alaouite dont est issu le clan Assad.

Les combats ont fait près de 500 morts des deux bords, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Mais près d'un millier de civils en grande majorité alaouites ont été tués dans des exécutions sommaires et des "opérations de nettoyage ethnique", selon cette ONG basée au Royaume-Uni.

Le porte-parole du ministère syrien a assuré que les forces de sécurité avaient pu "contenir les attaques contre ce qui reste du régime déchu", "les éloigner des centres vitaux et sécuriser les principales routes".


La KAUST développe un système robotique pour améliorer la récolte des palmiers dattiers.

La KAUST met au point un nouveau système robotique destiné à automatiser la récolte des palmiers dattiers. (Photo Fournie)
La KAUST met au point un nouveau système robotique destiné à automatiser la récolte des palmiers dattiers. (Photo Fournie)
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  • En fonctionnant et en collectant des données, les robots amélioreront leur productivité en renforçant leurs capacités pour de nombreuses tâches associées à la culture des dattes.
  • Les essais sur le terrain devraient débuter au cours de la saison de récolte 2025, et la capacité opérationnelle totale devrait être atteinte d'ici trois ans.

RIYAD : l'Université des sciences et technologies du roi Abdallah met au point un nouveau système robotique conçu pour automatiser la récolte des palmiers dattiers.

La recherche connexe, dirigée par le professeur adjoint Shinkyu Park de la KAUST, se concentre sur l'automatisation des processus clés de la culture des dattes, tels que la récolte, la pollinisation et l'entretien des arbres, grâce à une robotique alimentée par l'intelligence artificielle. Elle promet de produire des rendements plus importants de dattes plus nutritives.

Dans un communiqué de presse, M. Park a déclaré que l'étude prévoit que les robots commencent par être des apprentis et qu'ils perfectionnent progressivement leurs compétences dans les routines de la culture des dattes, pour devenir rapidement des experts.

M. Park souhaite que ses robots agricoles puissent traiter des dattes de tailles et de fermeté différentes tout en maximisant le taux de récolte.

En fonctionnant et en recueillant des données, les robots amélioreront leur productivité en renforçant leurs capacités pour de nombreuses tâches associées à la culture des dattes.

Les essais sur le terrain devraient débuter au cours de la saison de récolte 2025, et la capacité opérationnelle totale devrait être atteinte d'ici trois ans.

M. Park a suggéré qu'un modèle commercial de robots en tant que service, dans lequel les entreprises proposent l'utilisation de leurs robots sur la base d'un contrat d'abonnement, pourrait permettre aux petits agriculteurs de bénéficier de la technologie sans avoir à acheter les robots.

« Nous développons des technologies robotiques au service de la nation. Nos solutions d'automatisation rentables pour l'industrie du palmier-dattier n'en sont qu'un exemple », a ajouté M. Park.

Selon le communiqué de presse, les bras robotisés du système seront capables de se déplacer aussi rapidement qu'un agriculteur humain, tout en cueillant avec précision chaque datte, sans l'endommager ni le fruit. En les équipant de capteurs visuels de haute précision, les agriculteurs robotisés peuvent distinguer les dattes, les fleurs et les structures des arbres afin d'exécuter diverses tâches agricoles telles que la récolte, la pulvérisation et l'élagage. Cela permet de garantir la santé, la productivité et la longévité des arbres, mais aussi de réduire le risque d'infestations parasitaires et de maladies.

Les dattes sont au cœur de l'alimentation saoudienne depuis des milliers d'années. Il s'agit d'un produit alimentaire majeur, la valeur des exportations de dattes du Royaume ayant augmenté de 10 % entre 2023 et 2024 et de 10 % supplémentaires entre 2023 et 2024, selon le communiqué de presse.

Ce projet n'est qu'un des nombreux projets de la KAUST qui bénéficieront à la culture des dattes et à la sécurité alimentaire. À la fin de l'année 2024, le Centre national des palmiers et des dattes a signé un accord pour financer à hauteur de 100 millions de SR (25 millions de dollars) la KAUST pour des innovations dans le secteur des données
« Je suis ravi que cette initiative aille au-delà des solutions d'ingénierie et cultive des opportunités de recherche et de développement pour les talents locaux, contribuant ainsi à la croissance éducative et économique durable à long terme du Royaume », a déclaré M. Park.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com