AL-MUKALLA : Des centaines de migrants africains seraient morts lundi après un naufrage au large de la province occidentale de Lahj au Yémen, d’après les autorités et les médias du pays.
Un responsable local confie à Arab News que les pêcheurs de Ras Alara à Lahj ont retrouvé au moins 25 corps, et que d'autres ont été repérés.
«Nous ignorons ce qui leur est arrivé» explique-t-il, ajoutant que ce sont les pêcheurs locaux qui ont fait la macabre découverte.
Un officier des Gardes-côtières yéménites a déclaré plus tard à Arab News que plus de 300 personnes ont perdu la vie. Les habitants se seraient empressés d’enterrer les corps repêchés, selon lui.
À Aden, le journal Al-Ayyam parlent de près de 150 migrants morts noyés après une collision entre leur embarcation et un navire. Venu de la Corne de l'Afrique, d’après le quotidien, le bateau transportait quelque 400 migrants et se dirigeait vers la côte yéménite.
Quatre Yéménites figurent parmi les morts, précise Al-Ayyam.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’agence onusienne chargée des dossiers migratoires, affirme dans un tweet avoir pris connaissance de l'incident, sans préciser le nombre de décès.
CONTEXTE
Des milliers de migrants africains arrivent au Yémen chaque année, malgré la guerre qui fait rage et la pandémie du coronavirus à l’origine de la Covid-19.
«L'OIM confirme (…) qu’un navire en provenance de la Corne de l'Afrique et qui transportait un grand nombre de migrants aurait coulé au large des côtes du Yémen», a tweeté l’agence. « Les équipes de l'OIM se trouvent sur le terrain et sont prêtes à subvenir aux besoins des survivants», ajoute-t-elle.
Des milliers de migrants africains débarquent au Yémen chaque année, malgré la guerre qui fait rage et la pandémie du coronavirus à l’origine de la Covid-19.
Tout comme la côte de la province méridionale de Shabwa, Ras Alara constitue une plaque tournante majeure pour les migrants qui tentent se rendre en Arabie saoudite.
En mars, des dizaines d’entre eux ont péri à Sanaa, brûlés vifs dans un incendie déclenché par les Houthis dans un centre de détention surpeuplé qu’ils contrôlent.
Les miliciens ont plus tard rassemblé des centaines de migrants et les ont expulsés vers des zones contrôlées par le gouvernement dans le sud du Yémen.
Selon l'OIM, des centaines de familles yéménites ont été contraintes de fuir leurs maisons depuis le début de l’année en raison de l’intensification des combats dans un nombre de provinces. L’agence précise que 36 726 personnes, soit 6 121 familles, ont été déplacées au moins une fois entre le 1er janvier et 12 juin.
Ces événements se sont majoritairement produits dans la province centrale de Marib et celle méridionale de Taïz, où les forces gouvernementales mènent une guerre féroce contre les Houthis.
À Marib, 2 520 familles ont été contraintes de quitter leur domicile, et 1 702 à Taïz.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com