Plastiques alimentaires: l'industrie prend date sur le recyclage du polystyrène

«Le postulat de départ est de créer une filière française de recyclage des emballages alimentaires en polystyrène avec retour au contact alimentaire». (Photo, AFP)
«Le postulat de départ est de créer une filière française de recyclage des emballages alimentaires en polystyrène avec retour au contact alimentaire». (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 17 juin 2021

Plastiques alimentaires: l'industrie prend date sur le recyclage du polystyrène

  • Le premier projet est porté par Michelin; il prévoit une usine pilote opérationnelle en 2021, avec son partenaire Pyrowaven
  • L'objectif est de réutiliser les milliers de tonnes d'emballages en polystyrène à usage unique jetés chaque année, qui vont à l'enfouissement ou à l'incinération

PARIS : Les industriels des emballages alimentaires, de la plasturgie et les acteurs du recyclage se sont engagés mercredi, sous la pression du gouvernement, à créer ensemble une filière de recyclage opérationnelle à 100% en France en 2025.

Pots de yaourt ou barquettes en polystyrène usagés, même triés, ne sont quasi jamais recyclés (pas plus de 3 à 4% selon le ministère de la Transition écologique), et beaucoup finissent dans les océans.

L'objectif est de réutiliser les milliers de tonnes d'emballages en polystyrène à usage unique jetés chaque année, qui vont à l'enfouissement ou à l'incinération, même s'ils sont bien triés dans le bac jaune, ou dans la nature.

"Le postulat de départ est de créer une filière française de recyclage des emballages alimentaires en polystyrène avec retour au contact alimentaire" a indiqué un responsable de Syndifrais (produits laitiers frais). 

En clair, des pots de yaourt redeviendraient des pots de yaourt.

Pour y parvenir, trois projets se fondant sur du recyclage chimique sont en route en France. Ce procédé implique la décomposition du plastique avec retour à la cellule de base, le monomère, pour réassembler et fabriquer ensuite de nouveaux polymères.

Le premier projet est porté par Michelin; il prévoit une usine pilote opérationnelle en 2021, avec son partenaire Pyrowaven et le démarrage d'une unité industrielle "d'ici fin 2023" indique-t-il dans un communiqué.

Le deuxième est porté par Ineos Styrolution et Trinseo au Royaume-Uni et prévoit une usine exploitée par Ineos "entre 2023 et 2025" sur son site français à Wingles.

Enfin, l'unité de recyclage chimique de Total à Grandpuits se dit capable d'intégrer "jusqu'à 20% de polystyrène recyclé en 2023".

Le ministère de la Transition écologique a pris acte de la charte d'engagement signée le 14 juin par les industriels. 

Au total, selon le ministère, "ce sont 2,2 millions de tonnes d'emballages en plastique ménager, industriels ou commerciaux qui sont mis sur le marché en France, le polystyrène représentant à lui seul plus de 350 000 tonnes par an, soit 7% des matériaux utilisés tous secteurs confondus".

Côté industriel, on planche plutôt sur un "gisement" de "100 000 tonnes" par an à recycler.  Chacune des trois unités prévues devant permettre de traiter entre 10 et 15 000 tonnes par an, il faudra d'autres unités pour tenir l'objectif.

Le secteur a été poussé par la loi Climat en discussion au Sénat, et par la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), votée en février 2020, qui impose de tendre vers 100% de recyclage des emballages en plastique à usage unique d'ici 2025.

L'industrie se réserve néanmoins encore une porte de sortie fin 2021 en cas de non-viabilité du projet. "Mais dans ce cas, les industriels s'engagent à éliminer le polystyrène de leurs emballages", a indiqué une source industrielle mercredi soir.

L'industrie du plastique s'était récemment émue du "plastic bashing" et des injonctions contradictoires qu'elle disait subir de la part des pouvoirs publics, l'Assemblée nationale ayant voté dans le cadre de la loi Climat l'interdiction pure et simple de tout emballage en polystyrène, alors que la loi AGEC imposait leur recyclage.

"Ceci nous interdisait d'avancer sur nos projets de recyclage" a dit l'un d'entre eux. Mardi soir, un amendement voté au Sénat a repris le texte en interdisant les emballages en polystyrène "qui ne seraient pas recyclés", "ce qui nous permet d'aller de l'avant avec notre filière de recyclage", a indiqué la même source industrielle.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.