ALGER : Le parti au pouvoir en Algérie, le Front de libération nationale (FLN), a remporté les législatives organisées samedi, dans un contexte d'abstention historiquement forte et de crise politique, a annoncé mardi l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).
Sa victoire constitue une surprise car le FLN était considéré comme moribond, en raison de sa compromission avec le président déchu Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en 2019 par un mouvement de contestation inédit, même si le parti bénéficie d'une implantation ancienne et étendue.
Le FLN est en tête avec 105 sièges sur 407, suivi des candidats indépendants avec 78 sièges. La principale formation islamiste du pays, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui avait revendiqué la victoire à l'issue du scrutin, arrive troisième avec 64 sièges, a indiqué déclaré à la presse Mohamed Chorfi, président de l'ANIE.
Ex-parti unique et principale formation du Parlement sortant, le FLN a néanmoins enregistré un important recul en nombre de sièges, selon les premiers chiffres officiels provisoires.
Il perd plus de 50 sièges et contrôle un quart des élus de la nouvelle assemblée.
Le Rassemblement national démocratique (RND), avec lequel le FLN s'est traditionnellement allié, a remporté quand à lui 57 sièges (14%).
« Les fondations de ce Parlement ont été construites en toute liberté et transparence par le peuple », a dit Mohamed Chorfi.
L'ANIE a fait état de 5,6 millions de votants sur plus de 24 millions d'électeurs, sans donner de nouveau chiffre de participation, mais celui-ci devrait être revu nettement à la baisse, au vu de ce score.
PARTICIPATION HISTORIQUEMENT BASSE, À 23%
Le taux de participation lors des législatives de samedi en Algérie a atteint un niveau historiquement bas, à 23,03%, selon les chiffres officiels provisoires annoncés mardi par l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).
Sur plus de 24 millions d'électeurs, l'ANIE a fait état de 5,6 millions de votants, dont plus d'un million de bulletins nuls.
Le mouvement contestataire du Hirak et une partie de l'opposition avaient appelé au boycott du scrutin.
En dépit d'un nombre très élevé de candidats indépendants, l'abstention a été encore plus élevée que lors de la présidentielle de 2019 et du référendum constitutionnel de 2020, marqués par une abstention record (60% et 76% respectivement).