LONDRES : Jeudi, l'acteur britannique Riz Ahmed a lancé une initiative visant à améliorer la manière dont les musulmans sont représentés dans les films. Cette initiative intervient après qu'une étude a révélé que les musulmans sont à peine présents dans les films ou qu'ils sont présentés sous un jour négatif lorsqu'ils le sont.
Ahmed, la star du film « Sound of Metal » et le premier musulman à être nommé dans la catégorie « meilleur acteur » aux Oscars, précise que le Blueprint for Muslim Inclusion (ou Programme pour l'inclusion des musulmans ) prévoit un financement et un encadrement pour les narrateurs musulmans en début de carrière.
« La façon dont les musulmans sont représentés à l'écran détermine quelles politiques sont adoptées, quelles personnes sont tuées et quels pays sont envahis », a déclaré M. Ahmed dans un communiqué.
« Les statistiques ne mentent pas. Cette étude vient souligner l'ampleur de ce problème dans le cinéma populaire, problème qui entraîne des pertes de potentiel et de vies », ajoute-t-il.
L'étude menée par l'Annenberg Inclusion Initiative porte le titre de « Missing and Maligned » (Absents et dénigrés). Elle constate que moins de 10 % des films les plus rentables sortis entre 2017 et 2019 aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle-Zélande comprenaient au moins un personnage musulman qui prend la parole.
Lorsque ceux-ci parlent, ils sont présentés comme marginaux, dangereux ou soumis, selon l'étude. Environ un tiers des personnages musulmans dans les films sont responsables d'actes de violence et plus de la moitié d'entre eux sont des victimes de violence.
« Les musulmans sont présents aux quatre coins du monde, mais l'audience ne voit dans les films qu'un portrait étriqué de cette communauté, au lieu de voir les musulmans pour ce qu'ils sont : des propriétaires d'entreprises, des amis et des voisins qui font partie de la vie moderne », explique Al-Baab Khan, l'un des responsables du rapport.
Agé de 38 ans, Ahmed est né à Londres de parents pakistanais. Pour lui, cette bourse permettrait de changer la donne et d’introduire un plus grand nombre d'acteurs, de scénaristes et de producteurs musulmans dans le monde du cinéma et de la télévision.
« Sans la bourse d'études et la donation privée qui m'ont été accordées, je n'aurais pas pu suivre une formation en art dramatique », dit-il.
Les bourses à hauteur de 25 000 dollars destinées aux jeunes artistes musulmans seront décernées par un comité consultatif qui comprend les acteurs Mahershala Ali et Ramy Youssef et le comédien Hasan Minhaj.