A l'aéroport et dans l'avion, ce ne sera plus le même voyage

Ronald Fritz, chef de projet chez IBM, présente un téléphone portable avec le modèle d'un passeport de vaccination numérique (CovPass) lors d'un événement médiatique au centre de vaccination de Babelsberg à Potsdam près de Berlin, dans le nord-est de l'Allemagne, le 27 mai 2021, au milieu du nouveau coronavirus / Pandémie de covid19. (Soeren Stache / Pool / AFP)
Ronald Fritz, chef de projet chez IBM, présente un téléphone portable avec le modèle d'un passeport de vaccination numérique (CovPass) lors d'un événement médiatique au centre de vaccination de Babelsberg à Potsdam près de Berlin, dans le nord-est de l'Allemagne, le 27 mai 2021, au milieu du nouveau coronavirus / Pandémie de covid19. (Soeren Stache / Pool / AFP)
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Publié le Vendredi 11 juin 2021

A l'aéroport et dans l'avion, ce ne sera plus le même voyage

Ronald Fritz, chef de projet chez IBM, présente un téléphone portable avec le modèle d'un passeport de vaccination numérique (CovPass) lors d'un événement médiatique au centre de vaccination de Babelsberg à Potsdam près de Berlin, dans le nord-est de l'Allemagne, le 27 mai 2021, au milieu du nouveau coronavirus / Pandémie de covid19. (Soeren Stache / Pool / AFP)
  • La pandémie et ses contraintes ont accéléré la modernisation des parcours en aéroport, dans le but de les fluidifier
  • Les arrivées de la zone Schengen devraient pouvoir s'effectuer de façon relativement fluide, grâce à l'adoption du certificat sanitaire européen, mais la situation sera plus difficile pour les vols de pays considérés comme à risque

PARIS : Des masques et du désinfectant, encore moins de contacts et peut-être davantage d'attente: pour ceux qui retrouveront cet été les aéroports et les avions après un an et demi de pandémie, ce ne sera plus tout à fait le même voyage.

Avant de décoller: plus de cerbères, moins de sièges

Pour les étreintes d'adieu, restez dehors: comme depuis le début de la crise, "seules les personnes qui ont un motif de voyage ou accompagnent des personnes vulnérables" peuvent entrer dans le terminal, souligne Edward Arkwright, directeur général exécutif du gestionnaire des aéroports parisiens, le Groupe ADP.

Une fois l'étape des vigiles franchie, direction l'enregistrement et la dépose bagages, pour ceux qui n'auraient pas effectué le maximum de démarches en ligne.

L'environnement ne dépaysera pas les clients des transports et des magasins, avec des distributeurs de gel désinfectant, des marquages au sol pour la distanciation, des panneaux transparents aux guichets et des haut-parleurs rappelant l'obligation des masques.

Autres marqueurs, "la condamnation ou le démontage d'un certain nombre d'assises" et la désactivation d'écrans tactiles, explique M. Arkwright.

Ces écrans seront en revanche disponibles pour l'enregistrement et la dépose bagages automatiques, comme dans la partie du terminal T4 d'Orly (ex Orly-Sud) refaite à neuf et agrandie qui va notamment accueillir les clients d'Air Caraïbes et French Bee.

"Si vous souhaitez n'avoir aucune interaction avec nos personnels, vous le pouvez, mais vous avez juste à côté des gens qui sont là pour vous assister", promet Fabien Pelous, directeur de l'expérience client à Air France.

La pandémie et ses contraintes ont accéléré la modernisation des parcours en aéroport, dans le but de les fluidifier, remarque M. Arkwright.

ADP expérimente ainsi l'enregistrement par reconnaissance faciale, explore l'idée d'ascenseurs à commandes vocales, tandis qu'à Roissy, les bannettes de certains détecteurs sont désinfectées automatiquement.

A bord: du quasi-normal, sauf pour les masques

Le trajet en avion de 2021 paraîtra plus familier aux voyageurs de 2019: tous les sièges seront occupés, le service sera assuré normalement, à quelques exceptions près, dont l'emballage ou le dressage des aliments.

Fini le papier journal en revanche: les compagnies privilégient la lecture numérique. Les masques et le gel désinfectant seront aussi de la partie.

Comme au sol, la crise aura précipité les réformes. Les adeptes du long-courrier ne retrouveront donc plus les A380 et A340 d'Air France, ou les Boeing 747 de KLM, plus assez rentables. Des A350 neufs arrivent en revanche dans les flottes.

La limitation des créneaux dans certains pays pourrait nécessiter des appareils de grande taille pour desservir des routes plus courtes, comme des Boeing 777 de plus de 450 sièges vers le Maroc, selon Air France.

 

A l'arrivée: des files d'attente plus longues

C'est la grande inquiétude des gestionnaires et des compagnies, même avec moins de voyageurs qu'en 2019: de longues files d'attente à la sortie, le temps pour les autorités de contrôler les certificats de vaccination, tests PCR, formulaires de localisation ou de quarantaine...

"Le passe sanitaire et la digitalisation sont la clé (...) pour éviter ces points d'engorgement", souligne M. Pelous, d'Air France.

Les arrivées de la zone Schengen devraient pouvoir s'effectuer de façon relativement fluide, grâce à l'adoption du certificat sanitaire européen, mais la situation sera plus difficile pour les vols de pays considérés comme à risque. Le défi sera donc d'éviter que les passagers d'un vol "rouge" bloquent ceux de vols "verts".

Des mesures appelées à durer?

L'expérience voyageur sera durablement altérée par la pandémie, estime Luis Felipe de Oliveira, directeur général de l'association mondiale des aéroports (ACI World).

Lors d'une conférence de l'organisme européen de surveillance du trafic aérien Eurocontrol, il a évoqué le "rôle clé des technologies pour remettre les aéroports en ordre de marche": "plus de biométrie aux formalités d'immigration", "le contrôle des flux de personnes" ou le "nettoyage aux ultra-violets".

Et pour lui, les masques resteront sans doute obligatoires "pour longtemps (...) au moins jusqu'à ce que le monde entier soit vacciné".

"La couche de sécurité qui a été rajoutée dans le transport aérien après le 11-Septembre n'a jamais été supprimée", constate Bertrand Mouly-Aigrot, directeur général du cabinet spécialisé Archery Strategy Consulting.

Mais "ces inspections supplémentaires, au départ très lourdes et chronophages, ont progressivement été optimisées", rappelle-t-il.

 


56 projets annoncés à Choose France, avec la perspective de 10 000 créations d'emplois

Le président français Emmanuel Macron s'exprime au siège français de Microsoft à Issy-les-Moulineaux, au sud de Paris, le 13 mai 2024 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron s'exprime au siège français de Microsoft à Issy-les-Moulineaux, au sud de Paris, le 13 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Le géant américain Microsoft apporte à lui seul 4 milliards d'euros, avec un nouveau centre de données à Mulhouse
  • Le géant canadien des frites surgelées McCain, qui accueille lundi le président Macron dans son usine de la Marne, va investir plus de 350 millions d'euros pour moderniser et augmenter la capacité de ses trois sites français

PARIS: Avec une moisson "record" selon l'Elysée de 56 projets pour 15 milliards d'euros, et la perspective de 10.000 emplois créés, les annonces du 7ème sommet Choose France lundi touchent aux domaines-phares de l'intelligence artificielle, de la décarbonation, mais aussi de la santé et de la finance

IA: Microsoft et Amazon en pointe

Sept projets portent sur ce domaine.

Le géant américain Microsoft apporte à lui seul 4 milliards d'euros, avec un nouveau centre de données à Mulhouse et l'agrandissement d'autres à Paris et Marseille. Il veut aussi former un million de Français à l'intelligence artificielle et 2.500 start-up dans leur adoption de l'IA.

Amazon annonce plus de 1,2 milliard d'euros d'investissements permettant de créer plus de 3.000 emplois directs en CDI. Ils visent à renforcer son réseau logistique et soutenir le développement de l'infrastructure cloud d'Amazon Web Services (AWS).

Le Japonais Telehouse, leader mondial des data-centers à forte connectivité, allouera 1 milliard d'euros pour construire et opérer trois nouveaux data-centers éco-responsables dans le sud et en Ile-de-France (100 emplois).

Décarbonation: engrais, frites, terres rares

Onze projets sont annoncés au sommet.

FertigHy (Espagne) veut investir 1,3 milliard d'euros à Languevoisin (Somme) dans une usine d'engrais qui réduirait fortement les rejets de dioxyde de carbone.

Le géant canadien des frites surgelées McCain, qui accueille lundi le président Macron dans son usine de la Marne, va investir plus de 350 millions d'euros pour moderniser et augmenter la capacité de ses trois sites français, dans le Pas-de-Calais et la Marne.

Le groupe chimique belge Solvay consacrera 100 millions d'euros à reconvertir son usine de La Rochelle pour lancer la première phase d'une unité de production à grande échelle de terres rares, indispensables aux moteurs des voitures électriques.

Mobilité verte

Dix annonces concernent ce secteur.

En particulier, l'allemand Lilium doit investir 400 millions d'euros en Nouvelle-Aquitaine pour produire un avion régional électrique et reconditionner les batteries de cet avion. 850 emplois seraient créés.

Le groupe européen Skeleton Technologies compte investir 600 millions d'euros et créer 300 emplois pour développer à Toulouse des batteries de nouvelle génération puis les construire.

La start-up suisse KL1 compte implanter une usine de raffinage de nickel à Blanquefort (Gironde), pour 300 millions d'euros, représentant 200 emplois.

Le seul investisseur indien du sommet, Motherson, mettra 150 millions d'euros dans AD Industries (aérospatial) à Brive-la-Gaillarde (Corèze).

 


Le Programme du quartier historique de Djeddah et Cruise Saudi s’associent pour augmenter le nombre de visiteurs

Al-Balad, le quartier historique de Djeddah et site du patrimoine mondial de l’Unesco, accueillera des œuvres d’artistes régionaux et internationaux. (Agence de presse saoudienne)
Al-Balad, le quartier historique de Djeddah et site du patrimoine mondial de l’Unesco, accueillera des œuvres d’artistes régionaux et internationaux. (Agence de presse saoudienne)
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  • Depuis son lancement, le programme a accueilli plus de 300 000 croisiéristes
  • L’initiative devrait favoriser la création d’emplois, soutenir les petites entreprises et promouvoir des activités économiques à long terme

DJEDDAH: Le Programme du quartier historique de Djeddah et Cruise Saudi sont convenus de travailler ensemble pour augmenter le nombre de croisiéristes internationaux dans la ville tout en préservant son intégrité culturelle et historique.

Le programme, mis en place en 2018 sous les auspices du ministère de la Culture, supervise diverses initiatives au sein de la région dite «historique» de Djeddah dans le but de la promouvoir en tant que centre culturel.

Cruise Saudi appartient au Fonds public d’investissement et gère les services et les infrastructures en lien avec les croisières, y compris le développement de terminaux et l’organisation d’excursions à terre.

Depuis son lancement, le programme a accueilli plus de 300 000 croisiéristes.

Les deux parties ont signé un protocole d’accord pour stimuler l’activité économique et promouvoir la région, en utilisant l’expertise du secteur privé pour améliorer l’expérience des visiteurs.

L’initiative devrait favoriser la création d’emplois, soutenir les petites entreprises et promouvoir des activités économiques à long terme qui seraient bénéfiques pour l’ensemble de la communauté.

«Le secteur du tourisme connaît une période de croissance et de prospérité, ce qui contribue à renforcer la présence du Royaume sur la carte touristique mondiale, conformément à l’initiative Vision 2030», déclare Abdelaziz ben Ibrahim al-Issa, directeur général du Programme du quartier historique de Djeddah.

«Notre partenariat stratégique avec Cruise Saudi vise non seulement à stimuler la croissance économique, mais également à participer activement à la régénération du quartier. Nous nous engageons à protéger le patrimoine matériel et immatériel qui a valu au quartier son classement sur la liste de l’Unesco.»

Lars Clasen, PDG de Cruise Saudi, soutient: «Ce partenariat est essentiel dans la régénération stratégique et la durabilité du quartier. Grâce à cette alliance, nous nous engageons à présenter aux touristes de Cruise Saudi une expérience inspirante au moyen du patrimoine enrichi du quartier.»

«Le quartier historique de Djeddah est l’une de nos destinations les plus populaires en termes d’excursions terrestres et nous constatons à quel point les voyageurs internationaux aiment explorer ses sites historiques uniques à travers les visites et les expériences que nous proposons.»

«Ce protocole d’entente représente notre vision commune et marque une nouvelle étape passionnante, ouvrant la voie à des efforts de collaboration pour attirer davantage de visiteurs vers cette destination enchanteresse tout en protégeant son patrimoine et son authenticité.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le groupe Emirates annonce un bénéfice annuel record de 5,1 milliards de dollars

L'emblème d'Emirates Airlines est représenté le 22 novembre 2023 sur un Airbus A 380-800 alimenté à 100 % de carburant d'aviation durable (Photo, AFP).
L'emblème d'Emirates Airlines est représenté le 22 novembre 2023 sur un Airbus A 380-800 alimenté à 100 % de carburant d'aviation durable (Photo, AFP).
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  • Des investissements de 2,4 milliards de dollars ont été réalisés en 2023-2024
  • La performance de la plus grande compagnie aérienne du Moyen-Orient intervient dans un contexte régional

DUBAÏ: Le groupe Emirates, basé à Dubaï et propriétaire de la compagnie aérienne la plus importante du Moyen-Orient, a annoncé lundi un bénéfice net annuel record de 5,1 milliards de dollars, en hausse de 71% par rapport à l'année précédente.

Le fleuron de l'émirat du Golfe a "placé la barre très haut en réalisant une nouvelle performance record" sur l'exercice 2023-2024 clos fin mars, s'est félicité son PDG, Cheikh Ahmed ben Saeed Al Maktoum, dans un communiqué, en soulignant "la forte demande de transport aérien et de services liés aux voyages dans le monde".

Le groupe avait déjà dégagé un profit record l'année dernière, de 3 milliards de dollars, après deux années de fortes pertes dues à la crise du Covid-19.

En pleine pandémie, Emirates avait enregistré des pertes annuelles record de 5,5 milliards de dollars en 2020-2021, ramenées à 1,1 milliard de dollars l'exercice suivant. Ces pertes ont été effacées par les bénéfices cumulés ces deux dernières années, a souligné le communiqué.

A elle seule, la compagnie aérienne a engrangé 4,7 milliards de dollars de profits cette année, en hausse de 63% sur un an. Le groupe détient également Dnata, une entreprise de services à l'aéroport de Dubaï, dont les bénéfices ont été multiplié par quatre, à 400 millions de dollars.

La situation financière du groupe "nous place aujourd'hui dans une position solide" et "nous permet d'investir pour offrir des produits et des services encore meilleurs et une plus grande valeur ajoutée", a ajouté son patron.

Des investissements de 2,4 milliards de dollars ont été réalisés en 2023-2024 dans "de nouveaux avions, installations, équipements, entreprises et technologies de pointe pour soutenir ses plans de croissance", selon le communiqué.

Emirates devrait recevoir 10 nouveaux avions Airbus de type A350 en 2024-2025, mais la compagnie est confrontée aux retards de livraisons de l'avionneur américain Boeing auquel elle a commandé au total 205 appareils 777X.

«Environnements volatils»

La performance de la plus grande compagnie aérienne du Moyen-Orient intervient dans un contexte régional marqué par plus de sept mois de guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Cheikh Ahmed ben Saeed Al Maktoum a néanmoins dit s'attendre "à ce que la demande des clients pour le transport aérien et les voyages reste forte dans les mois à venir", malgré les risques liés notamment aux "environnements volatils provoqués par des changements socio-politiques".

Pour soutenir la croissance de son transport aérien, Dubaï a annoncé la construction d'un nouveau terminal de passagers à l'aéroport Al-Maktoum, pour un montant de plus de 34,8 milliards de dollars.

Cet aéroport situé à une cinquantaine de km du centre de Dubaï accueille depuis 2010 une petite partie du trafic, mais sa capacité est appelée à croître pour atteindre 260 millions de passagers par an.

Il doit prendre la relève de l'aéroport international de Dubaï (DXB), dont la capacité maximale est de 120 millions de passagers, et dont la situation, au centre de l'émirat empêche toute extension.

Selon cheikh Ahmed ben Saeed Al-Maktoum, qui est également le président de Dubaï Aviation City Corporation, la première phase du projet sera achevée d'ici 10 ans, et permettra "d’accueillir 150 million de passagers par an".