AMMAN: Le roi Abdallah II de Jordanie a nommé l'ancien Premier ministre Samir Rifaï à la tête d'une puissante commission, chargée de refondre le système politique du Royaume.
Cet organisme composé de 92 membres, qui a été présenté jeudi, proposera des lois «modernes» sur les élections et les partis politiques, ainsi que des améliorations du système décisionnel jordanien.
Dans sa lettre à Rifaï, le roi a demandé à la commission d'élaborer les lois qui lanceront les réformes, et d'examiner les amendements constitutionnels adéquats.
Le résultat final devrait être un «cadre concis et intégré», visant à améliorer le système politique du pays, et à accroître la participation du peuple au processus décisionnel, précisait la lettre.
La commission proposera des amendements législatifs pour améliorer le fonctionnement du Parlement, et assurer la participation et l’engagement effectifs des femmes et des jeunes en politique.
«Nous sommes déterminés à effectuer un bond qualitatif dans la vie politique et parlementaire», a déclaré le roi Abdallah dans sa lettre, dont Arab News a vu une copie.
Le roi a également demandé à la commission d'utiliser ses «documents de réflexion» comme documents d'orientation dans leur volonté de rédiger une «feuille de route pour l'avenir».
Le roi Abdallah a émis sept documents de réflexion abordant divers sujets et opinions, notamment des mécanismes visant à améliorer le système politique jordanien, ainsi que le processus de démocratisation et l'éducation.
L'ancien député Jamil Nimri, qui a été nommé membre de la commission, a expliqué que le groupe représentait l'ensemble de la sphère politique: des personnalités de gauche, des centristes, des islamistes, des libéraux et des conservateurs.
Lorsqu'on lui a demandé en quoi cette commission nouvellement formée serait différente des comités similaires formés dans le passé, et avec la même mission, Nimri, situé à gauche de l’échiquier politique, a déclaré: «Ce qui la rend différente cette fois, c'est la profonde conviction de l'État que la réforme est devenue une nécessité et une affaire urgente qui ne peut être reportée.»
Au cours des manifestations du printemps arabe, un comité de dialogue national et un comité constitutionnel avaient été formés en Jordanie pour lancer un dialogue national sur les réformes politiques.
Ils avaient proposé des recommandations et des mécanismes pour améliorer le système politique du Royaume.
«Le problème avec ces comités est qu'ils étaient composés de personnalités conservatrices, et n'ont par conséquent pas réussi à mettre en place les réformes attendues», a déclaré Nimri.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com