AMMAN : Le roi Abdallah II de Jordanie a mis fin lundi à la session actuelle du Parlement, une décision qui, de l’opinion de certains analystes, n’est pas liée aux dernières émeutes déclenchées par un député.
Le décret royal a ordonné la prorogation de la session extraordinaire à partir du jeudi 10 juin.
Des affrontements ont eu lieu ce week-end entre des partisans du député Osama Al-Ajarmeh et la police dans la banlieue de Naour, à Amman.
Accusé d’avoir déclenché les émeutes qui ont fait quatre blessés parmi les rangs des policiers, M. Al-Ajarmeh s’est fait expulser du Parlement dimanche.
Naour, fief de la tribu des Ajarmeh, avait retrouvé le calme lundi, et aucune violence n’a été signalée.
La Chambre a tenu une brève session extraordinaire dimanche, durant laquelle la majorité des députés ont voté en faveur de l’expulsion de M. Al-Ajarmeh.
Dans un nombre de vidéos récentes, le député profère des insultes à l’égard du roi Abdallah II et les institutions de l’État. Il menace de créer un «parti de droite radicale jordanien». La potentielle formation, d’après lui, serait composée de tribus et d’anciens militaires pour «purifier Amman de l’élite libérale» qu’il accuse d’être à l’origine des malheurs du pays.
Sur les 130 membres de la chambre basse, 108 députés ont voté en faveur de l’expulsion de M. Ajarmeh.
Selon les experts parlementaires, le décret royal prorogeant le 19e Parlement n’est qu’une simple exigence constitutionnelle procédurale, et ne fait que coïncider avec les événements.
«En vertu de la constitution, une session du Parlement ne devrait pas durer plus de six mois», explique le reporter parlementaire Majed Al-Amir. La session actuelle a débuté le 10 décembre, de sorte que le délai de six mois sera échu le 10 juin.
Le chroniqueur politique Khaled Qudah fait écho à ces propos, et décrit la décision du roi de proroger le Parlement comme une «procédure de routine ainsi qu’une exigence constitutionnelle».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com