Un Picasso dans un hypermarché de l'Essonne: «amener l'art là où il n'est pas »

Une visiteuse contemple un tableau de Picasso, «L'Atelier de Modiste», exposé dans l'une des galeries du Musée d'Art Moderne du Centre Georges Pompidou, lors de l'ouverture gratuite au public le 01 janvier 2000 à Paris (Photo, AFP)
Une visiteuse contemple un tableau de Picasso, «L'Atelier de Modiste», exposé dans l'une des galeries du Musée d'Art Moderne du Centre Georges Pompidou, lors de l'ouverture gratuite au public le 01 janvier 2000 à Paris (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 09 juin 2021

Un Picasso dans un hypermarché de l'Essonne: «amener l'art là où il n'est pas »

Une visiteuse contemple un tableau de Picasso, «L'Atelier de Modiste», exposé dans l'une des galeries du Musée d'Art Moderne du Centre Georges Pompidou, lors de l'ouverture gratuite au public le 01 janvier 2000 à Paris (Photo, AFP)
  • Sorti des collections d'un des plus importants musées d'art moderne et contemporain au monde, «L'Atelier» de Pablo Picasso intrigue mercredi les clients de ce supermarché de l'Essonne venus faire leurs courses
  • L'Essonne a été choisie, pour le plus grand bonheur du président du département, François Durovray, pour qui «l'un des objectifs du territoire est d'ouvrir la culture à des personnes qui en sont éloignées»

VIGNEUX-SUR-SEINE: Un tableau de Picasso « au milieu des citrouilles et des pastèques » dans un supermarché au Sud de Paris: l'Essonne accueille des œuvres du musée national d'Art moderne avant l'ouverture en 2025 d'un  « Centre Pompidou francilien ».  

Sorti des collections d'un des plus importants musées d'art moderne et contemporain au monde, « L'Atelier » de Pablo Picasso intrigue mercredi les clients de ce supermarché de l'Essonne venus faire leurs courses, qui se demandent tous « si c'est un vrai ». Assez discrets, des pompiers, policiers et agents de sécurité de l'hypermarché veillent au grain.  

Ibrib Joanne n'en revient pas. « Ça me fait quelque chose », affirme cette secrétaire-comptable d'une voix douce, sans que son regard ne parvienne à se détacher de ce tableau aux dominantes marron, qui dépeint l'intérieur de l'atelier de Pablo Picasso dans une villa de Cannes, et qu'il a exécuté en 1955 à la mémoire de son ami Henri Matisse.  

Une modeste cimaise a été érigée devant les rayonnages, avec un espace de circulation dégagé pour que les clients de ce supermarché situé entre Vigneux-sur-Seine et Montgeron, villes de moins de 60 000 habitants à elles deux, puissent contempler l’œuvre du peintre cubiste venue jusqu'à eux.  

« On peut emmener les enfants facilement ici alors que c'est souvent difficile d'aller à Paris », témoigne Aline Vidal, retraitée de 66 ans accompagnée de ses deux petites-filles de 5 et 6 ans.  

Les activités culturelles dans l'Essonne sont « répétitives » et, là, « les enfants accrochent », se réjouit Laetitia Leleu, animatrice en centre de loisirs, accompagnant une quinzaine d'enfants qui ont posé moult questions aux médiateurs.   

« Je suis ravi que cette oeuvre soit présentée au milieu des citrouilles, des pastèques et des bières », s'enthousiasme Serge Lasvignes, le président du Centre Pompidou, « là où est la réalité, là où est la vie des gens ».   

« Ce n'est pas la collection du Centre Pompidou mais celle de la France, car elle est nationale, et nous la partageons avec tous les Français, où qu'ils soient », argumente-t-il.  

« Jouer la carte Massy »  

Cette exposition éphémère et insolite s'inscrit dans le cadre de l'implantation à Massy (Essonne) d'un « Centre Pompidou francilien » prévue pour décembre 2025.  

Ce pôle de 25 000 m² accueillera notamment la totalité des collections du Centre Pompidou dans ses réserves, soit environ 120 000 œuvres. Elles sont aujourd'hui jalousement gardées dans le nord de Paris, dans un lieu qui n'est « plus adapté », explique Julie Narbey, directrice générale du Centre Pompidou.  

Un appel à projet a été lancé pour choisir un nouveau lieu pour ces réserves. En Ile-de-France, car les oeuvres ont vocation à être prêtées, à voyager, et doivent donc rester à proximité de la capitale.  

L'Essonne a été choisie, pour le plus grand bonheur du président du département, François Durovray, pour qui « l'un des objectifs du territoire est d'ouvrir la culture à des personnes qui en sont éloignées ».  

Outre les réserves, un lieu d'exposition de 1 000 m² est prévu, et 1 500 m² seront consacrés aux activités (auditorium, salles de médiation, espaces modulables, lieu de vie convivial, etc.). Budget de l'opération: 64 millions d'euros, « largement financé par les collectivités », reconnaît Julie Nabey - dont la Région, le département, la communauté d'agglomération Paris-Saclay et la Ville de Massy.  

Depuis 2019, des actions de préfiguration sont menées en amont de l'ouverture de ce pôle, parmi lesquelles l'exposition d’œuvres des collections du musée national d'Art moderne en Ile-de-France, dans des écoles, des hôpitaux, des centres sportifs, pour « amener l'art là où il n'est pas », selon la directrice générale du Centre Pompidou.  

Fin 2023, le Centre Pompidou, situé au centre de Paris, fermera temporairement ses portes pour faire peau neuve, avec une réouverture prévue au début de l'année 2027, l'occasion pour son président Serge Lasvignes « de jouer à fond la carte Massy ». 


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com