PARIS: Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a déclaré dimanche s'attendre à un « combat difficile » au sein du G20 pour convaincre les « autres grandes puissances » comme la Chine de ratifier l'accord sur un impôt mondial minimum sur les multinationales annoncé la veille par les pays du G7.
« La prochaine étape, c'est le G20, qui aura lieu à Venise en Italie début juillet (les ministres des Finances du G20 s'y retrouvent les 9 et 10 juillet NDLR). Là il va falloir convaincre les autres grandes puissances, notamment asiatiques, je pense en particulier à la Chine. Reconnaissons-le, ça va être un combat difficile. J'ai bon espoir que nous le gagnerons parce que le G7 justement donne cette impulsion politique extrêmement puissante », a déclaré Bruno Le Maire lors d'un entretien avec Europe 1/CNews/Les Echos.
Les ministres des Finances du G7 (Royaume-Uni, France, Italie, Canada, Japon, Allemagne, Etats-Unis) ont annoncé samedi un accord sur un impôt mondial sur les sociétés d' « au moins 15% » et sur une meilleure répartition des recettes fiscales provenant des multinationales, particulièrement les géants du numérique, à l'issue d'une réunion de deux jours à Londres.
Cet accord du groupe des sept grandes puissances a été encouragé par le revirement américain sur la question fiscale depuis l'arrivée au pouvoir de Joe Biden.
Il s'inscrit aussi dans l'esprit des travaux engagés au sein de l'OCDE sur les grandes entreprises de technologie, souvent américaines, qui payent des impôts dérisoires malgré des énormes profits, en se domiciliant dans des pays où le taux d'impôt sur les sociétés est très faible, voire nul.
« Ce sont des recettes fiscales qui peuvent être considérables et justes, elles ne vont pas pénaliser un pays ou un autre. Elles seront universelles et c'est ce qui fera leur efficacité », a souligné dimanche Le Maire.
Il a estimé que pour les géants du numérique, cela pourrait rapporter à la France « quelque chose de plus important que les 400 millions d'euros que nous touchons avec la taxe nationale » adoptée en 2019, a indiqué Bruno Le Maire. « Cela peut être entre 500 millions d'euros et un milliard d'euros » par an.
Concernant la taxation minimale des entreprises multinationales, « la base est beaucoup plus large parce que ça touche un très grand nombre d'entreprises. On est sur plusieurs dizaines de milliards d'euros à l'échelle européenne et plusieurs milliards d'euros à l'échelle de la France », a-t-il ajouté.