Avec Biden, Poutine veut améliorer la relation russo-américaine abîmée

Habituellement flanqué de dirigeants mondiaux, Vladimir Poutine est apparu seul cette année au forum de Saint-Pétersbourg, le chancelier autrichien et l'émir du Qatar ne le rejoignant que par visio-conférence, pandémie oblige. Jadis surnommé le « Davos russe », la taille réduite du forum (2-5 juin) en 2021 illustre autant le risque sanitaire que la détérioration de l'image de Moscou dans l'arène internationale. (Photo, AFP)
Habituellement flanqué de dirigeants mondiaux, Vladimir Poutine est apparu seul cette année au forum de Saint-Pétersbourg, le chancelier autrichien et l'émir du Qatar ne le rejoignant que par visio-conférence, pandémie oblige. Jadis surnommé le « Davos russe », la taille réduite du forum (2-5 juin) en 2021 illustre autant le risque sanitaire que la détérioration de l'image de Moscou dans l'arène internationale. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 05 juin 2021

Avec Biden, Poutine veut améliorer la relation russo-américaine abîmée

  • Le maître du Kremlin a qualifié de « mystère » le fait que les Etats-Unis aient imposé des sanctions à Moscou ces dernières années
  • Ces sanctions sont dues à une kyrielle de crises : cyberattaques répétées, ingérences électorales, conflit en Ukraine ou l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny

SAINT-PETERSBOURG : Le président russe Vladimir Poutine a affirmé vendredi espérer que son sommet avec son homologue Joe Biden aboutisse à une amélioration des relations russo-américaines, tout en jugeant Washington seul responsable des tensions croissantes depuis des années.

"Nous devons trouver un moyen de réguler ces relations qui sont actuellement à un niveau très mauvais", a déclaré M. Poutine au Forum économique de Saint-Pétersbourg.

S'il a retenu les coups contre les Occidentaux, il a néanmoins renvoyé à Washington la responsabilité de l'état déplorable de leurs relations.

Il a qualifié de "mystère" le fait que les Etats-Unis aient imposé des sanctions à Moscou ces dernières années. Celles-ci sont dues à une kyrielle de crises : cyberattaques répétées, ingérences électorales, conflit en Ukraine ou l'empoisonnement et l'emprisonnement de l'opposant Alexeï Navalny.

Selon lui, les relations russo-américaine sont "l'otage de considérations politiques internes aux Etats-Unis".

"J'espère que cela prendra fin un jour", a-t-il affirmé, ajoutant que "les intérêts fondamentaux dans le domaine au moins de la sécurité, de la stabilité stratégique et de la réduction des armes dangereuses" devaient primer.

"Nous n'avons pas de désaccord avec les Etats-Unis, eux ont un seul désaccord : ils veulent endiguer notre développement, ils le disent publiquement, et tout le reste (des tensions) découle de cette position", a-t-il poursuivi.

Il a aussi balayé les critiques occidentales à l'égard du manque de démocratie en Russie, évoquant la manière dont sont réprimées les manifestations aux Etats-Unis, citant le 6 janvier lorsque des manifestants sympathisants de Donald Trump ont envahi le Congrès, ou en Europe où "des balles en caoutchouc crèvent les yeux" des protestataires.

Ces propos interviennent le jour où le président russe a promulgué un loi bannissant des élections les membres d'organisations jugées "extrémistes".

A trois mois des législatives de septembre, cette législation est considérée par les détracteurs du Kremlin comme visant les partisans d'Alexeï Navalny, le parquet ayant demandé à la justice de qualifier son mouvement d'"extrémiste".

Plus tôt, Vladimir Poutine a aussi donné un nouveau coup de canif au billet vert, se disant favorable à ce que les pays européens paient pour le gaz russe en euros plutôt qu'en dollars, la Russie affichant l'objectif de "dédollariser" son économie en prévision de nouvelles sanctions.

Vladimir Poutine et Joe Biden auront de nombreux dossiers à aborder pendant leur premier sommet, les contentieux n'ayant fait que de se multiplier.

Ces deux dernières semaines, Washington a notamment soupçonné des hackeurs russes dans des cyberattaques ayant visé aux Etats-Unis le géant mondial de la viande JBS et l'opérateur d'un immense oléoduc.

Vendredi, M. Poutine a assuré que Moscou ne se cachait pas derrière ces attaques, évoquant des accusations "absurdes" et "drôles". "Les services américains compétents doivent trouver l'extorqueur. Ce n'est certainement pas la Russie", a-t-il dit à la chaîne Pervy Kanal.

La Russie a répondu par de nombreuses contre-sanctions aux mesures américaines, et les deux puissances n'ont plus depuis des semaines d'ambassadeurs dans leurs capitales respectives.

Le maître du Kremlin a affirmé vendredi ne pas attendre une "percée" diplomatique de sa rencontre avec M. Biden, mais a espéré qu'elle se déroule dans "un esprit positif".

"Nous évoquerons des questions où nous avons des intérêts communs, questions qui d'ailleurs sont assez nombreuses, et ce n'est déjà pas si mal", a-t-il noté, saluant en Joe Biden un homme "expérimenté" et "pondéré".

Selon l'analyste Chris Weafer, de la firme de conseil stratégique Macro-Advisory, le message "positif" à tirer du sommet à venir est qu'"il n'y a pas de détérioration supplémentaire. Mais les attentes sont très faibles".

Habituellement flanqué de dirigeants mondiaux - le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre indien Narendra Modi et le président chinois Xi Jinping étant les derniers - Vladimir Poutine est apparu seul cette année au forum de Saint-Pétersbourg, le chancelier autrichien et l'émir du Qatar ne le rejoignant que par visio-conférence, pandémie oblige.

Jadis surnommé le "Davos russe", la taille réduite du forum (2-5 juin) en 2021 illustre autant le risque sanitaire que la détérioration de l'image de Moscou dans l'arène internationale.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.