«Je vais le dire avec mon cœur, ce Brexit est une tragédie», déclarait lundi le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton. Car, quel que soit le résultat des négociations, «la Grande-Bretagne sera perdante»
«Cette pandémie rend le choc du Brexit presque supportable alors qu'il y a quelques mois on voyait vraiment un cataclysme», souligne Jean-Luc Proutat, économiste chez BNP Paribas
La négociation, qui devait reprendre lundi à Bruxelles, continue de bloquer notamment sur l'accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques, un sujet au faible poids économique, mais un enjeu politique des deux côtés de la Manche
Les négociateurs ont d'ores et déjà dépassé la date butoir fixée par le Parlement européen, qui attendait un texte avant «dimanche minuit» pour pouvoir le ratifier à temps
Ville portuaire vivant dans le bourdonnement des ferries, Warrenpoint se trouve à la frontière avec la République d'Irlande
Après le référendum de juin 2016 où les Britanniques ont décidé à 52% de quitter l'Union européenne, les discussions entre Londres et Bruxelles ont immédiatement buté sur l'épineuse question de la frontière irlandaise
Bruxelles proposerait de renoncer à environ 20% des 650 millions à l'issue d'une période de transition de sept ans, Londres en revendiquant 60% sur une période de 3 ans, selon des sources européennes
Sans accord commercial, les échanges entre l'UE et Londres se feront selon les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas, avec de lourdes conséquences pour des économies déjà secouées par la pandémie
Les pêcheurs du port néerlandais d'IJmuiden ramènent leur dernier butin de l'année attrapé dans les eaux territoriales britanniques
Sans accord, les pêcheurs néerlandais ne seront plus en mesure de sillonner les eaux britanniques à la recherche de poisson, comme ils le font depuis des siècles