Six mois après l'ouverture de ce procès-fleuve, la cour d'assises spéciale de Paris se plonge depuis plusieurs jours sur la logistique entourant les attaques djihadistes
Le 4 septembre 2015, un homme se présente dans un magasin «Les Magiciens du feu» dans une commune du Val d'Oise
Une foule des grands jours est venue assister à l'interrogatoire de l'accusé « numéro un » des attentats du 13-Novembre, Salah Abdeslam, mutique pendant les cinq ans d'enquête, puis éruptif et provocateur au début du procès.
Pendant plus de sept heures, celui qui s'estime « diabolisé » ne renie pas son adhésion à l'organisation Etat islamique, et assure qu'il n'est « pas un danger pour la société ».
«Les personnes qui n'ont tué personne, on ne peut pas les condamner comme si on avait les têtes de l'Etat islamique, ce n'est pas possible», a-t-il déclaré
Parlant de manière générale de candidats aux opérations suicides, Salah Abdeslam a ajouté: «Il va forcément y avoir un moment où on se dit, ‘est-ce que je le fais ou pas’»
Le procès des attentats du 13-Novembre en France a repris jeudi devant la cour d'assises spéciale de Paris
L'audience a repris à 12h55 (11H55 GMT) avant d'être immédiatement suspendue pour faire constater par un huissier le refus de comparaître d'un autre accusé, le Suédois Osama Krayem
Le récit de ce parcours s'arrête à août 2015 - d'autres auditions sont prévues ultérieurement pour évoquer les faits à partir de cette date
En moins de 45 minutes, le policier antiterroriste fait le récit haché des relations de Salah Abdeslam avec d'autres protagonistes du dossier, passe rapidement sur son audition en février 2015
Salah Abdeslam, 32 ans et seul membre encore en vie des commandos djihadistes qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et à Saint-Denis, est le premier à être interrogé
L'accusé, volubile depuis l'ouverture du procès après un silence quasi constant pendant l'enquête, ne fuit pas les questions même s'il n'offre que de brèves réponses, courtoises
Nouvelle phase de ce procès hors normes, les quatorze accusés présents à l'audience - six autres, dont cinq sont présumés morts, sont jugés par défaut - seront interrogés sur leur personnalité
"C'est une étape incontournable et essentielle du procès", remarque Adrien Sorrentino, l'un des avocats de la défense
Après la vidéo, l'enquêteur a montré les conséquences de la fusillade en une photo: une dizaine de corps recouverts de draps colorés au pied des tables. Dans la salle d'audience, des sanglots éclatent
Sur l'écran apparaît alors un schéma de la position des 13 corps, identifiés des lettres A à M. Six autres clients sont décédées dans un poste médical improvisé dans un bar voisin, deux autres à l'hôpital