«À ce drame hors norme a répondu une enquête hors norme (...) avec la tache de répondre à des questions politiques, sociologiques, humaines», a admis l'avocate générale Camille Hennetier
Tour à tour et pendant trois jours, ils devront démontrer quelles sont, selon eux, les responsabilités de chacun des 20 accusés - six d'entre eux, dont cinq hauts cadres de l'organisation Etat islamique présumés morts en Syrie, sont jugés en leur absence
Ce procès hors norme par sa durée, son nombre de parties civiles et sa charge émotionnelle touche à sa fin, plus de six ans après la nuit de terreur qui a fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis
Douze des quatorze accusés encourent la réclusion à perpétuité, parmi lesquels le seul membre en vie des commandos jihadistes, Salah Abdeslam
«Je vais rentrer dans ce café, je vais commander une boisson, je vais regarder les gens autour de moi et je me suis dit non, je vais pas le faire»
Le Français de 32 ans avait exercé son droit au silence lors de son précédent interrogatoire le 30 mars expliquant mercredi ne pas s'être «senti écouté»
Son dernier interrogatoire doit se concentrer sur son emploi du temps le soir du 13 novembre 2015, alors que Paris sombre dans l'effroi et la sidération
Le communiqué de revendication de l'organisation Etat islamique (EI) mentionne une attaque dans le XVIIIe arrondissement de la capitale, et il est le seul membre des commandos à s'y être rendu
Trois extraits audio recueillis par un dictaphone resté ouvert pendant l'attaque - l'entrée des assaillants au Bataclan, des échanges entre la police et des assaillants et enfin l'assaut final - seront diffusés à l'audience
Des avocats ont fait part de leur refus de la diffusion d'images et de son au nom de la dignité des victimes. D'autres ont indiqué qu'ils n'y étaient pas opposés mais sous condition en demandant notamment le huis clos
A la reprise des débats, l'une des avocates de Salah Abdeslam, Me Olivia Ronen, a demandé à la cour de «donner acte» des incidents qui avaient perturbé l'audience de mardi
Après plus d'une heure de délibéré, la cour a rejeté la demande de Me Ronen en estimant qu'il n'y avait pas eu d'atteinte aux droits de la défense
Salah Abdeslam est le seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis
Devant une salle d'audience remplie, le Français de 32 ans avait même devancé de quelques semaines le calendrier de la cour d'assises spéciale de Paris