Il est accusé de «complicité» de génocide et de crimes contre l'humanité pour avoir «aidé et assisté sciemment» des militaires et des miliciens en assurant à plusieurs reprises leur transport sur les lieux de massacres
Le procès qui s'est ouvert devant la cour d'assises de Paris, après dix ans de procédure est prévu pour durer jusqu'au 17 décembre, avec l'audition d'une cinquantaine de témoins
Claude Muhayimana, 60 ans, était en 1994 chauffeur de l'hôtel Guest House à Kibuye, sur les rives du lac Kivu
Il est accusé de «complicité» de génocide et de crimes contre l'humanité pour avoir «aidé et assisté sciemment» des miliciens «en assurant leur transport» sur les lieux de massacres
Son ascension politique avait pris un véritable essor en 1981, quand il était devenu le directeur de la campagne présidentielle de François Mitterrand qui, en mai, accédait à l'Élysée
En 1998, il a présidé la mission d'information parlementaire sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda
L'ancien directeur de l'Hôtel des Mille Collines à Kigali était jugé pour son soutien au Front de libération nationale (FLN)
Après l'annonce de sa culpabilité, sa fille adoptive Carine Kanimba avait dénoncé depuis la Belgique un verdict «décidé» par le président Paul Kagame, l'accusant d'avoir «kidnappé» son père
La justice rwandaise l'accuse d'être le cerveau d'attaques menées par le Front de libération nationale (FLN), groupe rebelle considéré comme terroriste par Kigali
Le journaliste américain Philip Gourevitch, qui l'a rencontré, le décrit comme «un homme aux manières douces, solidement bâti et d'apparence plutôt ordinaire»
Paul Rusesabagina a été rendu célèbre par ce film hollywoodien sorti en 2004, qui raconte comment l'ancien directeur de l'hôtel des Mille Collines à Kigali, un Hutu modéré, a sauvé plus de 1.000 personnes au cours du génocide de 1994
Féroce critique du régime du président Paul Kagame, il est aujourd'hui visé par neuf chefs d'accusation, dont celui de terrorisme, pour son soutien présumé au Front de libération nationale
Le président français Emmanuel Macron avait annoncé le 27 mai le retour d'un ambassadeur français au Rwanda, lors d'une visite dans la capitale Kigali marquant une normalisation des relations entre les deux pays
Il avait alors reconnu les responsabilités de la France dans le génocide des Tutsi de 1994, qui a fait au moins 800 00 morts