Vision 2030: La France et l’Arabie saoudite renforcent leurs liens commerciaux

François Touazi (à gauche), vice-président du Conseil d’entreprises France-Arabie Saoudite de Medef International, Faiz Alelweet (au centre), vice-président du Conseil des affaires franco-saoudien, Laurent Germain (à droite), président du Conseil d’entreprises France-Arabie Saoudite de Medef International  (Photo fournie)
François Touazi (à gauche), vice-président du Conseil d’entreprises France-Arabie Saoudite de Medef International, Faiz Alelweet (au centre), vice-président du Conseil des affaires franco-saoudien, Laurent Germain (à droite), président du Conseil d’entreprises France-Arabie Saoudite de Medef International (Photo fournie)
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Publié le Mardi 01 juin 2021

Vision 2030: La France et l’Arabie saoudite renforcent leurs liens commerciaux

  • Avec des investissements directs de plus de 4,37 milliards de dollars, la France est l’un des plus gros investisseurs en Arabie saoudite
  • Une délégation française représentant Medef International, arrivée en Arabie saoudite pour une visite de trois jours, se félicite du renforcement des relations bilatérales

RIYAD: Une délégation française représentant Medef International, arrivée en Arabie saoudite pour une visite de trois jours, s’est dite pleine d’espoir pour l’avenir du Royaume et les opportunités d’investissement qui se présentent dans les secteurs émergents. Elle s’est également félicitée du renforcement des relations bilatérales.

Selon Laurent Germain, à la tête de la délégation, «l’économie saoudienne est robuste et les prévisions de croissance pour les dix prochaines années sont très prometteuses». (Photo, AFP)
Selon Laurent Germain, à la tête de la délégation, «l’économie saoudienne est robuste et les prévisions de croissance pour les dix prochaines années sont très prometteuses» (Photo, AFP)

Avec des investissements directs de plus de 4,37 milliards de dollars, la France est l’un des plus gros investisseurs en Arabie saoudite.

«Nous sommes vraiment convaincus que l’Arabie saoudite est un marché très prometteur pour les entreprises françaises», a déclaré à Arab News Laurent Germain, président du Conseil d’entreprises France-Arabie Saoudite de Medef International.

 «L’économie saoudienne est robuste et les prévisions de croissance pour les dix prochaines années sont très prometteuses.»

Germain – qui visite le Royaume pour la quatrième fois ajoute que les secteurs du numérique et de la santé avaient particulièrement attiré l’attention de la France, les qualifiant de «nouvelle économie». Il a confié que les entreprises françaises s’étaient engagées à augmenter et à diversifier leurs investissements dans l’économie saoudienne.

 «Nous avons en France beaucoup de start-up et de PME [petites et moyennes entreprises] spécialisées dans les technologies à haute valeur ajoutée, et l’objectif est qu’elles aient davantage accès au marché saoudien», a-t-il ajouté.

L’année dernière, la délégation du Medef a vu l’arrivée de 100 représentants de 80 entreprises françaises, disposant d’une  «solide» expertise dans de nombreux secteurs, dont le tourisme, la santé et le divertissement.

Laurent Germain a été reçu par le Dr Khaled al-Yahya, secrétaire général du Conseil des chambres de commerce saoudiennes (CSC), lors de cette visite de trois jours pendant laquelle il a pu s’entretenir avec des ministres saoudiens, des entités gouvernementales et des entreprises françaises basées dans le Royaume.

Pour Germain, «ce qui était clair dans les discussions, c’est que tous les ministères ont maintenant une stratégie claire et des objectifs précis. D’ici à 2030, le ministère du Tourisme veut attirer 100 millions de visiteurs par an et le ministère de l’Énergie a pour objectif que les énergies renouvelables représentent 50% de la production énergétique… Maintenant chaque ministère a un plan d’action. Et ce dont nous avons discuté, c’est comment les entreprises françaises peuvent aider ces différentes institutions à atteindre ces objectifs».

La CSC travaille aux côtés du Medef International pour renforcer le rôle du secteur privé étranger en développant une stratégie en harmonie avec la Vision 2030.

François Touazi, vice-président du Conseil d’entreprises France-Arabie Saoudite de Medef International, affirme de son côté: «Nous sommes également ici pour faire le point. Malgré la pandémie, l’Arabie saoudite a été très active, et nous avons été très impressionnés par tous les projets qui ont été annoncés – The Line, par exemple, les plans de transition vers l’hydrogène nous sommes très enthousiastes de faire partie de cette nouvelle aventure.»

La transition vers les énergies renouvelables est une nouvelle étape pour l’Arabie saoudite, elle fait partie de sa stratégie de développement durable dans le cadre de la Vision 2030.

 «C’est un secteur où les entreprises françaises, comme les deux géants Électricité de France (EDF) et Engie, entre autres, ont une grande expertise», a déclaré Germain.

 «Mais nous avons aussi des PME et des start-up très avancées en la matière, et la combinaison des deux peut apporter une offre très intéressante au marché saoudien. Je pense que nous avons très clairement identifié les différents secteurs dans lesquels les appels d’offres seront lancés, or c’est essentiel pour les entreprises de connaître les projets, les délais, les appels d’offres et leur date de sortie, pour pouvoir se préparer, afin d’être efficaces.

Le Medef a récemment signé un accord-cadre avec le ministère saoudien des Investissements pour renforcer les relations bilatérales d’investissement et soutenir les partenariats à long terme dans les secteurs émergents, notamment le tourisme, la santé et les loisirs.

 «Grâce aux réunions que nous avons eues au cours de ce voyage, nous avons une vision claire de ce que vont être les projets, à quelles dates les appels d’offres vont être lancés, et quels sont les critères qu’ils comportent, afin que les entreprises françaises puissent y répondent», a-t-il déclaré.

Munies de ces précieuses informations, la délégation de retour en France pourra renseigner les entreprises privées et ainsi leur permettre de remporter des appels d’offres et de s’implanter sur le marché saoudien.

 «Les financements des projets de Vision 2030 ont été confirmés, cela donne de la visibilité aux entreprises françaises et les motive à investir davantage sur le marché saoudien», a déclaré Germain.

La formation d’une délégation saoudienne pour se rendre en France afin de rencontrer ses homologues et d’encourager les PME est en cours, selon Faiz Alelweet, vice-président du Conseil des affaires franco-saoudien.

Concernant les relations franco-saoudiennes, notamment sur le point de savoir si elles pourraient être affectées par le résultat de la présidentielle de l’année prochaine, Germain a déclaré: «La France reconnaît tout le potentiel que l’Arabie saoudite a dans la région, mais aussi dans le monde», et elle «est consciente du rôle d’acteur-clé du Royaume au sein du G20. Les prévisions de croissance en Arabie saoudite sont très fortes, il y a une volonté politique de diversification économique et c’est une formidable opportunité pour les entreprises françaises. Voilà pourquoi il y aura une continuité quel que soit celle qui remportera l’élection».

La mission se rendra également à Djeddah pour des entretiens avec des responsables et des chefs d’entreprise.


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Le Parlement libanais approuve un projet de loi sur le secret bancaire

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
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  • La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise
  • Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière

BEYROUTH: Le Parlement libanais a approuvé jeudi un projet de loi sur la levée du secret bancaire, une réforme clé réclamée par le Fonds monétaire international (FMI), au moment où des responsables libanais rencontrent à Washington des représentants des institutions financières mondiales.

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise imputée à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a désormais besoin de fonds pour la reconstruction.

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière.

Ces organismes pourront avoir accès à des informations telles que les noms des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

Le Liban applique depuis longtemps des règles strictes en matière de confidentialité des comptes bancaires, ce qui, selon les critiques, rend le pays vulnérable au blanchiment d'argent.

En adoptant ce texte, le gouvernement avait précisé qu'il s'appliquerait de manière rétroactive pendant 10 ans. Il couvrira donc le début de la crise économique, lorsque les banquiers ont été accusés d'aider certaines personnalités à transférer d'importantes sommes à l'étranger.

Le feu vert du Parlement coïncide avec une visite à Washington des ministres des Finances, Yassine Jaber, et de l'Economie, Amer Bisat, ainsi que du nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid, pour des réunions avec la Banque mondiale et le FMI.

M. Jaber a estimé cette semaine que l'adoption des amendements donnerait un "coup de pouce" à la délégation libanaise.

En avril 2022, le Liban et le FMI ont conclu un accord sous conditions pour un programme de prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord avec Beyrouth après des discussions avec M. Jaber. Le nouveau gouvernement libanais s'est engagé à mettre en oeuvre d'autres réformes et a également approuvé le 12 avril un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.


Syrie: Londres lève ses sanctions contre les ministères de la Défense et de l'Intérieur

Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
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  • "Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor
  • Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier

LONDRES: Le Royaume-Uni a annoncé jeudi avoir levé ses sanctions contre les ministères syriens de l'Intérieur et de la Défense ainsi que contre des agences de renseignement, qui avaient été imposées sous le régime de Bachar al-Assad.

"Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor.

Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier.

Ces autorités, issues de groupes rebelles islamistes, ont pris le pouvoir le 8 décembre.

Le Royaume-Uni avait début mars déjà levé des sanctions à l'égard de 24 entités syriennes ou liées à la Syrie, dont la Banque centrale.

Plus de trois cents individus restent toutefois soumis à des gels d'avoirs dans ce cadre, ainsi qu'une quarantaine d'entités, selon le communiqué du Trésor.

Les nouvelles autorités syriennes appellent depuis la chute d'Assad en décembre dernier à une levée totale des sanctions pour relancer l'économie et reconstruire le pays, ravagé après 14 années de guerre civile.