RIYAD: Une délégation française représentant Medef International, arrivée en Arabie saoudite pour une visite de trois jours, s’est dite pleine d’espoir pour l’avenir du Royaume et les opportunités d’investissement qui se présentent dans les secteurs émergents. Elle s’est également félicitée du renforcement des relations bilatérales.
Avec des investissements directs de plus de 4,37 milliards de dollars, la France est l’un des plus gros investisseurs en Arabie saoudite.
«Nous sommes vraiment convaincus que l’Arabie saoudite est un marché très prometteur pour les entreprises françaises», a déclaré à Arab News Laurent Germain, président du Conseil d’entreprises France-Arabie Saoudite de Medef International.
«L’économie saoudienne est robuste et les prévisions de croissance pour les dix prochaines années sont très prometteuses.»
Germain – qui visite le Royaume pour la quatrième fois – ajoute que les secteurs du numérique et de la santé avaient particulièrement attiré l’attention de la France, les qualifiant de «nouvelle économie». Il a confié que les entreprises françaises s’étaient engagées à augmenter et à diversifier leurs investissements dans l’économie saoudienne.
«Nous avons en France beaucoup de start-up et de PME [petites et moyennes entreprises] spécialisées dans les technologies à haute valeur ajoutée, et l’objectif est qu’elles aient davantage accès au marché saoudien», a-t-il ajouté.
L’année dernière, la délégation du Medef a vu l’arrivée de 100 représentants de 80 entreprises françaises, disposant d’une «solide» expertise dans de nombreux secteurs, dont le tourisme, la santé et le divertissement.
Laurent Germain a été reçu par le Dr Khaled al-Yahya, secrétaire général du Conseil des chambres de commerce saoudiennes (CSC), lors de cette visite de trois jours pendant laquelle il a pu s’entretenir avec des ministres saoudiens, des entités gouvernementales et des entreprises françaises basées dans le Royaume.
Pour Germain, «ce qui était clair dans les discussions, c’est que tous les ministères ont maintenant une stratégie claire et des objectifs précis. D’ici à 2030, le ministère du Tourisme veut attirer 100 millions de visiteurs par an et le ministère de l’Énergie a pour objectif que les énergies renouvelables représentent 50% de la production énergétique… Maintenant chaque ministère a un plan d’action. Et ce dont nous avons discuté, c’est comment les entreprises françaises peuvent aider ces différentes institutions à atteindre ces objectifs».
La CSC travaille aux côtés du Medef International pour renforcer le rôle du secteur privé étranger en développant une stratégie en harmonie avec la Vision 2030.
François Touazi, vice-président du Conseil d’entreprises France-Arabie Saoudite de Medef International, affirme de son côté: «Nous sommes également ici pour faire le point. Malgré la pandémie, l’Arabie saoudite a été très active, et nous avons été très impressionnés par tous les projets qui ont été annoncés – The Line, par exemple, les plans de transition vers l’hydrogène – nous sommes très enthousiastes de faire partie de cette nouvelle aventure.»
La transition vers les énergies renouvelables est une nouvelle étape pour l’Arabie saoudite, elle fait partie de sa stratégie de développement durable dans le cadre de la Vision 2030.
«C’est un secteur où les entreprises françaises, comme les deux géants Électricité de France (EDF) et Engie, entre autres, ont une grande expertise», a déclaré Germain.
«Mais nous avons aussi des PME et des start-up très avancées en la matière, et la combinaison des deux peut apporter une offre très intéressante au marché saoudien. Je pense que nous avons très clairement identifié les différents secteurs dans lesquels les appels d’offres seront lancés, or c’est essentiel pour les entreprises de connaître les projets, les délais, les appels d’offres et leur date de sortie, pour pouvoir se préparer, afin d’être efficaces.
Le Medef a récemment signé un accord-cadre avec le ministère saoudien des Investissements pour renforcer les relations bilatérales d’investissement et soutenir les partenariats à long terme dans les secteurs émergents, notamment le tourisme, la santé et les loisirs.
«Grâce aux réunions que nous avons eues au cours de ce voyage, nous avons une vision claire de ce que vont être les projets, à quelles dates les appels d’offres vont être lancés, et quels sont les critères qu’ils comportent, afin que les entreprises françaises puissent y répondent», a-t-il déclaré.
Munies de ces précieuses informations, la délégation de retour en France pourra renseigner les entreprises privées et ainsi leur permettre de remporter des appels d’offres et de s’implanter sur le marché saoudien.
«Les financements des projets de Vision 2030 ont été confirmés, cela donne de la visibilité aux entreprises françaises et les motive à investir davantage sur le marché saoudien», a déclaré Germain.
La formation d’une délégation saoudienne pour se rendre en France afin de rencontrer ses homologues et d’encourager les PME est en cours, selon Faiz Alelweet, vice-président du Conseil des affaires franco-saoudien.
Concernant les relations franco-saoudiennes, notamment sur le point de savoir si elles pourraient être affectées par le résultat de la présidentielle de l’année prochaine, Germain a déclaré: «La France reconnaît tout le potentiel que l’Arabie saoudite a dans la région, mais aussi dans le monde», et elle «est consciente du rôle d’acteur-clé du Royaume au sein du G20. Les prévisions de croissance en Arabie saoudite sont très fortes, il y a une volonté politique de diversification économique et c’est une formidable opportunité pour les entreprises françaises. Voilà pourquoi il y aura une continuité quel que soit celle qui remportera l’élection».
La mission se rendra également à Djeddah pour des entretiens avec des responsables et des chefs d’entreprise.