Les combats reprennent à Abyan, les séparatistes se retirent des négociations

Un combattant fidèle au Conseil de transition sudiste séparatiste du Yémen tient le drapeau séparatiste dans la province sud d'Abyan (Photo, AFP).
Un combattant fidèle au Conseil de transition sudiste séparatiste du Yémen tient le drapeau séparatiste dans la province sud d'Abyan (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 27 août 2020

Les combats reprennent à Abyan, les séparatistes se retirent des négociations

  • Les habitants d'Aden et des provinces du sud du Yémen ont également déclarés être préoccupés par une escalade de la violence
  • Le gouvernement yéménite et le CTS (Le Conseil de transition du Sud) se blâment mutuellement pour les affrontements

AL-MUKALLA, Yémen: De grandes explosions ont secoué mercredi de nombreuses zones de la province d'Abyan, dans le sud du Yémen, alors que les forces gouvernementales et les troupes pro-indépendance du Conseil de transition du Sud (CTS) ont échangé des tirs nourris, ont déclaré des habitants et des officiers militaires.

Le CTS a annoncé mardi la suspension de sa participation aux consultations en cours sur la formation d'un nouveau gouvernement dans le cadre de l'accord de Riyad.

Peu de temps après l’annonce, des habitants de Zinjibar, la capitale d’Abyan, et d’autres zones contestées de la province, ont déclaré à Arab News que les deux parties avaient repris les combats et qu’il y avait eu de grandes explosions.

Le mois dernier, l'Arabie saoudite a fait une percée majeure dans la mise en œuvre de l'accord de Riyad en suggérant une proposition qui a conduit à la nomination d'un nouveau gouverneur et d'un nouveau chef de la sécurité pour Aden, ainsi qu’à la nomination d'un nouveau Premier ministre par le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi, en échange de l’annulation de l’autonomie par les séparatistes.

Ratifié par les deux parties, l'accord de Riyad était destiné à désamorcer les tensions entre le gouvernement et les séparatistes et à unir les forces contre les milices houthies soutenues par l'Iran.

Le gouvernement yéménite et les responsables du CTS se sont mutuellement accusés d'avoir déclenché les affrontements à Abyan et de saper les efforts visant à mettre en œuvre l'Accord de Riyad.

Mohammed Al-Naqeeb, porte-parole des forces du CTS à Abyan, a tweeté qu'ils avaient repoussé une offensive gouvernementale dans la région de Tarea. « Nos forces armées du sud sont au plus haut niveau de préparation pour toutes les éventualités, y compris une bataille à grande échelle », a déclaré Al-Naqeeb.

Les commandants de l’armée gouvernementale ont nié les affirmations du CTS, affirmant que les séparatistes avaient renforcé leurs troupes sur le terrain, bombardé les forces gouvernementales avec des armes lourdes, creusé des tranchées et construit des fortifications. « Ils ont enfreint la trêve à plusieurs reprises en bombardant nos forces et en construisant des fortifications », a déclaré un officier de l'armée d'Abyan sous couvert d'anonymat, car il n'est pas autorisé à parler aux journalistes.

Des officiers locaux affirment pour leur part que les observateurs militaires saoudiens, déployés à Abyan en juin pour surveiller la trêve entre les deux parties adversaires, intensifient les discussions avec leurs homologues yéménites pour désamorcer la situation.

Les habitants de la ville portuaire d'Aden et des provinces du sud du Yémen ont également déclarés être préoccupés par une escalade de la violence dans leurs régions, exhortant le gouvernement et le CTS à respecter les engagements de mettre fin aux hostilités.

Adani Bahadi, un habitant de Zinjibar, a déclaré que les combats entre les forces gouvernementales et les séparatistes avaient sapé la paix et la sécurité dans la ville, détruit les services publics et coûté la vie à de nombreux jeunes. « Les combats doivent cesser. L'effusion de sang doit cesser. Ce conflit a alimenté la haine parmi les Yéménites et les sudistes et a coûté la vie à de nombreux jeunes », a déclaré Bahadi à Arab News.

Pendant ce temps, des dizaines de combattants houthis ont été tués au cours des 48 dernières heures dans de violents affrontements avec les forces gouvernementales dans les provinces centrales de Marib et Al-Bayda. Le ministère de la Défense du Yémen a déclaré qu'au moins 40 Houthis avaient été tués à Al-Bayda lorsque les forces gouvernementales ont attaqué leurs positions dans la région de Qania.

Des avions de combat de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite ont bombardé des positions et des rassemblements militaires houthis à Marib, tuant au moins 16 personnes et blessant beaucoup d'autres tout en mettant le feu à leurs véhicules militaires.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".