ROME : L'Italie va collaborer avec le gouvernement libyen sur de nouveaux projets énergétiques, ont annoncé lundi à Rome les dirigeants des deux pays, qui ont aussi abordé la thématique migratoire.
"Nous avons abordé la possibilité d'une collaboration dans le domaine des énergies renouvelables. Il existe de grandes opportunités", a déclaré le Premier ministre Mario Draghi lors d'un point de presse conjoint avec son homologue libyen Abdelhamid Dbeibah.
Il s'agissait de leur deuxième rencontre après la visite de M. Draghi en avril en Libye, son premier déplacement à l'étranger depuis sa prise de fonctions.
"Nous sommes revenus à d'excellentes relations bilatérales", a estimé Abdelhamid Dbeibah, affirmant vouloir "réactiver tous les accords pour augmenter les échanges commerciaux avec l'Italie", ex-puissance coloniale et dont les entreprises sont historiquement très présentes en Libye, notamment dans le secteur énergétique avec son champion national Eni.
Le Premier ministre libyen a participé lundi matin à un forum économique italo-libyen en présence du chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maio. "Notre objectif est d'arriver à (une production de) 3-4 milliards de barils/jour (...) et pour cela vous êtes le meilleur partenaire", a-t-il dit à cette occasion.
"Nous voulons que nos entrepreneurs puissent construire des relations privilégiées avec le gouvernement d'unité nationale et accéder aux opportunités qui émergent grâce à la transition en cours dans le pays", a de son côté souligné M. Di Maio, qui a réaffirmé la volonté de Rome de rouvrir rapidement son consulat à Bengazi, dans l'est de la Libye, fermé depuis 2013.
Les deux chefs de gouvernement ont également abordé le dossier migratoire, alors que la Libye est l'un des principaux points de passage des migrants africains vers l'Europe.
"J'estime que c'est un devoir moral mais aussi un intérêt de la Libye d'assurer le plein respect des droits humains des réfugiés et migrants", a lancé M. Draghi à son homologue, qui a jugé pour sa part que "le problème de l'immigration ne se résout pas seulement dans la zone méditerranéenne mais en allant à ses racines, là d'où part l'immigration".
"Ce n'est pas seulement une responsabilité libyenne, maltaise ou italienne mais commune", a-t-il ajouté.