PARIS : Rémy Daillet, figure d'un mouvement complotiste, soupçonné d'avoir contribué à l'organisation de l'enlèvement de la petite Mia en avril, a été interpellé samedi en Malaisie où il réside, a-t-on appris dimanche de sources proches du dossier.
Rémy Daillet, qui était sous le coup d'un mandat d'arrêt international, a été interpellé par la police malaisienne, a ajouté une des sources proches du dossier.
Cet homme, qui résidait depuis plusieurs années en Malaisie en situation irrégulière, a été arrêté par les policiers malaisiens sur cette base de séjour irrégulier, selon une source proche du dossier.
Il peut désormais être, soit expulsé vers la France par les autorités malaisiennes pour séjour irrégulier dans leur pays, soit extradé si les autorités retiennent le mandat d'arrêt international, sachant que la procédure d'expulsion est beaucoup plus rapide.
Dans un communiqué, ses avocats Philippe Fortabat Labatut et Fabrizio Nucera Giampaolo ont présenté M. Daillet comme un "dissident" et un "opposant politique contre lequel la République dite française a lancé un mandat d'arrêt international totalement illégal sur le fond et sur la forme".
Les avocats demandent au roi de Malaisie de "proclamer que les conditions du droit ne sont pas réunies et que Votre Monarchie ne livre(ra) pas M. Daillet à la République française".
La petite Mia, 8 ans, avait été enlevée mi-avril à la demande de sa mère par plusieurs hommes alors qu'elle était hébergée chez sa grand-mère maternelle dans un village des Vosges.
Sa mère n'avait plus le droit de la voir seule ni de lui parler au téléphone.
Une Alerte enlèvement avait rapidement été diffusée et d'importants moyens policiers ont permis de la retrouver cinq jours plus tard avec sa mère en Suisse.
Rémy Daillet, 54 ans, un ancien cadre du MoDem en Haute-Garonne, exclu du parti centriste en 2010, est devenu depuis une figure du mouvement complotiste.
Dans une vidéo mise en ligne après l'enlèvement de Mia, Rémy Daillet avait tenté de se défendre. Sans évoquer nommément Mia, il réfutait le terme d'enlèvement.
"La grosse presse tente de nous discréditer au maximum en m'accusant par exemple de fomenter des enlèvements", affirmait-il dans cette vidéo d'environ 5 minutes assez décousue. "Notre organisation, libre, résistante, rend des enfants kidnappés par l'Etat à des parents, à leur demande. Il n'y a donc absolument pas d'enlèvement".
Dans d'autres vidéos plus anciennes il défendait l'idée d'un coup d’État populaire et se disait opposé aux impôts, aux vaccins, aux masques ou à la 5G.
Dans le cadre de l'affaire Mia, six hommes et la mère de la fillette, proches de la mouvance anti-système et complotistes, ont été mis en examen et placés en détention provisoire.