Après cinq jours d'intenses recherches, Mia retrouvée saine et sauve

La mère et l'enfant ont ensuite pris un taxi pour Neuchâtel où une femme, «sympathisante du mouvement», les a hébergées la nuit suivante avant de les conduire à Sainte-Croix, toujours selon le procureur de Nancy, le 18 avril 2021 (Photo, AFP)
La mère et l'enfant ont ensuite pris un taxi pour Neuchâtel où une femme, «sympathisante du mouvement», les a hébergées la nuit suivante avant de les conduire à Sainte-Croix, toujours selon le procureur de Nancy, le 18 avril 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 19 avril 2021

Après cinq jours d'intenses recherches, Mia retrouvée saine et sauve

  • Les protagonistes du rapt l'avaient «extrêmement bien préparé», à la manière d'une «opération militaire», allant jusqu'à lui donner un nom de code : «Opération Lima»
  • Pour eux, «les enfants placés sont enlevés injustement à leurs parents»

NANCY: Dénouement dans l'affaire de la petite Mia, victime d'un enlèvement commandité par sa mère: l'enfant, «en bonne santé», et sa mère ont été retrouvées dimanche en Suisse tandis que les auteurs présumés de ce rapt aux allures d'«opération militaire», selon le parquet, ont été mis en examen à Nancy.

Ces cinq hommes sont poursuivis pour «enlèvement en bande organisée d'une mineure de (moins de) quinze ans et association de malfaiteurs».

Quatre d'entre eux ont été placés en détention. Le cinquième, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudo de «Jeannot» et qui les avait conduits dans les Vosges mais sans participer à l'enlèvement proprement dit, a été placé sous contrôle judiciaire.

Mia, 8 ans, et sa mère Lola Montemaggi, 28 ans, ont été interceptées par les enquêteurs à 10H45 dans un squat, une usine désaffectée de la commune de Sainte-Croix, située dans le canton de Vaud, selon le procureur de la République de Nancy, François Pérain.

Mia avait été enlevée sans violence mardi par trois hommes alors qu'elle était hébergée chez sa grand-mère maternelle aux Poulières, un village vosgien situé à une trentaine de kilomètres d'Epinal.

Selon le procureur, les protagonistes du rapt l'avaient «extrêmement bien préparé», à la manière d'une «opération militaire», allant jusqu'à lui donner un nom de code : «Opération Lima».

L'un d'eux, surnommé «Bouga» sur les réseaux sociaux et en lien avec Lola Montemaggi par ce biais, avait mobilisé l'équipe pour «aider» la jeune femme qui ne pouvait plus voir sa fille seule depuis une décision de justice en janvier.

Il avait «acheté des talkie-walkies et des téléphones portables» tandis qu'un «budget de 3 000 euros a été dégagé pour assurer les frais courants, l’essence, les péages...» et apporter un petit pécule à la mère, toujours selon le procureur.

Les autres suspects, «plutôt insérés socialement» et qui n'étaient «pas connus de la justice» avaient pour pseudos Pitchoune, Le Corbeau, Bruno ou Basile, ce dernier étant toujours «en cours d'identification» et recherché.

«Dictature sanitaire»

Sans profession, intermittent du spectacle, handicapé vivant chez ses parents ou directeur technique dans une entreprise luxembourgeoise, tous partagent «une même communauté d’idées». «Ils sont contre l'Etat et mobilisés contre ce qu'ils appellent la dictature sanitaire». Pour eux, «les enfants placés sont enlevés injustement à leurs parents», a expliqué le magistrat.

Quatre d'entre eux, âgés de 23 à 60 ans, ont été arrêtés mercredi et jeudi à Paris, en Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis ainsi qu'en Meurthe-et-Moselle et le cinquième, âgé de 43 ans, vendredi dans le Doubs.

Les ravisseurs ont fait du camping sauvage, maquillé les plaques d'immatriculation des trois véhicules utilisés pour le rapt, présenté à la grand-mère de fausses convocations pour la convaincre de leur remettre l'enfant...

Trois d'entre eux ont franchi mardi la frontière franco-suisse à pied, marchant pendant deux heures avec la mère et la fillette qu'ils ont portée à tour de rôle.

Une fois la frontière passée, un homme surnommé Roméo a pris en charge Mia et sa mère à bord d'une Porsche Cayenne pour les conduire dans un hôtel d'Estavayer-le-Lac, dans le canton de Fribourg, où elles ont passé une nuit.

Ce ressortissant français qui réside à Fribourg a été interpellé samedi par les autorités helvétiques et fait désormais l'objet d'un mandat d'arrêt européen lancé par la justice française.

La mère et l'enfant ont ensuite pris un taxi pour Neuchâtel où une femme, «sympathisante du mouvement», les a hébergées la nuit suivante avant de les conduire à Sainte-Croix, toujours selon le procureur de Nancy.

Prise en charge par «une délégation composée d'un assistant social et d'une psychologue», Mia devait être rapidement remise à sa grand-mère.

Pression médiatique

Pour la préserver ainsi que sa famille de la «pression médiatique», son retour devrait intervenir ailleurs qu'aux Poulières, ont confié les enquêteurs.

Quant à Lola Montemaggi, interpellée sans résistance, elle a été placée en garde à vue par les autorités suisses et devait faire également l'objet d'un mandat d'arrêt.

L'arrestation de la jeune femme par des enquêteurs suisses cagoulés arrivés à bord de deux fourgons, a été très rapide, elle-même restant très calme alors que Mia hurlait, ont indiqué des témoins à un photographe de l'AFP.

Son extradition, ainsi que celle du ressortissant français, peuvent être bouclées à brève échéance s'ils ne s'y opposent pas, selon Jean-Luc Mooser, procureur du canton de Fribourg.

Au total, «près de deux cents gendarmes» sont intervenus «à un titre ou un autre» dans cette enquête, a souligné le procureur qui a vivement remercié les autorités suisses pour leur «investissement hors normes».

«C'est un énorme soulagement. C'est la fin de nuits d'angoisse et de crainte pour la vie de notre petite fille, notamment en raison des engagements extrémistes des ravisseurs», ont réagi les grands parents paternels de Mia par l'intermédiaire de leur avocat, Guillaume Fort.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.