LA-CHAPPELLE-SUR-ERDRE : Les habitants de la Chapelle-sur-Erdre, localité de l'ouest de la France où une policière municipale a été grièvement blessée au couteau ont déposé samedi des cartes et des fleurs sur le lieu de l'agression, beaucoup saluant la douceur, l'engagement et le professionnalisme de la fonctionnaire.
Les investigations se sont poursuivies samedi, notamment sur les lieux de la fusillade survenue vendredi et où l'agresseur a été neutralisé, a constaté l'AFP.
Fiché pour radicalisation, Ndiaga Dieye, 39 ans, est mort de ses blessures après son arrestation, dernière d'une longue série d'attaques contre les forces de l'ordre en France.
Multirécidiviste condamné à 19 reprises, il a passé presque la moitié de sa vie en prison, où il a été diagnostiqué schizophrène et s'est radicalisé.
Depuis sa dernière libération le 22 mars, après avoir purgé sa peine, il avait retrouvé un emploi et un logement, grâce à une association d'insertion de cette commune de la banlieue de Nantes (ouest).
De nationalité française, Ndiaga Dieye respectait une obligation de soins et n'avait plus fait parler de lui jusqu'à sa récidive vendredi, quand il a frappé au couteau la policière municipale, à moins d'un kilomètre de chez lui. Séquestrant une jeune femme pendant 2H30 durant sa fuite, il a ensuite tiré sur les gendarmes, en blessant deux avant d'être abattu.
"C'est un échec du système judiciaire. Il a commencé à faire de la prison à 17 ans, il a été ultra condamné tout le temps et ça n'a pas marché", déplore auprès de l'AFP son avocat Me Vincent de la Morandière.
Le procureur de Nantes Pierre Sennès a indiqué vendredi que l'enquête était susceptible d'être confiée au parquet national antiterroriste en fonction du résultat des investigations en cours.
"Je suis encore très bouleversée. Je suis très attristée pour elle, parce qu'elle ne méritait pas ça. Elle est très, très gentille, elle est douce, (...) même quand elle parle, elle parle doucement", raconte Inès, 77 ans, habituée à croiser la policière.
"On s'attaque à des gens comme ça qui nous protègent. Par qui va-t-on être protégés si on porte atteinte à ces gens-là ?", s'inquiète-t-elle.
"Elle est policière municipale depuis 20 ans (...) avec forcément un engagement fort, un grand professionnalisme, une capacité à agir avec fermeté, une capacité d'écoute et de dialogue importante", ajoute Fabrice Roussel, le maire de cette ville au nord de Nantes.
La victime, Katell Lereec, née en 1974, est mère d'un garçon majeur et vit en couple dans une commune voisine, explique le maire.
Elle a été recrutée "en tant qu'emploi jeune à la fin des années 1990 sur des missions de médiation sociale", avant de passer le concours de la police municipale, précise l'élu.
"Elle va bien, nous avons eu des nouvelles par son collègue Thierry, on a hâte de la revoir", explique, rassurée, la coiffeuse qui tient un salon situé juste derrière les locaux de la police municipale.
"C'est une fille formidable, elle a eu de la chance", se réjouit pour sa part Laurence, 54 ans, qui a partagé sa chambre avec la policière il y a plusieurs années lors d'un séjour au ski.
"C'est une femme dynamique, fière de son métier", abonde un gendarme qui l'a connue, ajoutant que "c'est une sportive, une surfeuse".
Cette agression intervient quelques semaines après deux drames qui ont endeuillé la police française, alors que la sécurité s'impose comme l'un des principaux thèmes de campagne des élections régionales, dans un mois, et de l'élection présidentielle, dans un an.