PARIS : La consommation des ménages en France a lourdement chuté en avril, de 8,3% par rapport à mars, sous l'effet de "la mise en place du troisième confinement", a rapporté vendredi l'Insee.
La baisse est principalement imputable aux achats de biens fabriqués, qui se sont effondrés de 18,9%, tandis que les dépenses en énergie n'ont reculé que de 0,6% et l'alimentaire de 0,2%, a détaillé l'Institut national des statistiques.
Les dépenses des ménages français sont ainsi restées en avril inférieures de 9,5% à leur niveau du quatrième trimestre 2019, avant l'épidémie de Covid-19.
Mais le recul de la consommation a été nettement moins fort que durant les deux premiers confinements : les dépenses des ménages avaient dévissé de 31,4% en avril 2020, la consommation avait été en berne de 13,6% au mois de novembre.
En raison de la fermeture des commerces de vêtements, les dépenses en habillement/textile ont diminué de moitié (-50,2%) en avril dernier, tandis que celles d'autres biens fabriqués ont perdu 13,6%.
Les achats de bien durables ont diminué de 11,3%, avec un fort repli des biens d'équipement de logement (-20,7%) comme les meubles et les appareils électroménagers.
Enfin, la forte baisse, de 10%, de la consommation de carburants liée aux restrictions de déplacement a été "en grande partie contrebalancée par une augmentation de la consommation de gaz et électricité (+6,1%) du fait de la vague de froid début avril", a précisé l'Insee.
Accélération de l'inflation
L'inflation a continué d'accélérer en France en mai sur un an, atteignant 1,4% après 1,2% en avril, toujours poussée par une accélération des prix de l'énergie, selon des chiffres provisoires de l'Insee publiés vendredi.
Alors que les prix de l'alimentation reculent, ceux de l'énergie flambent de 11,8% en mai, indique l'Institut national de la statistique dans un communiqué, le mois de mai ayant été marqué par la réouverture des commerces à compter du 19.
Dans l'alimentaire, les prix reculent de 0,2%, le recul étant même de 3% pour les produits frais qui avaient flambé pendant le premier confinement du printemps 2020.
Les prix des produits manufacturés sont stables (0,0%) tandis que ceux des services augmentent de 1%.
Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,3% en mai, selon cette estimation provisoire de l'Insee, qui précise que "la crise sanitaire de la Covid-19 a affecté la qualité des données : les relevés de prix dans les points de vente physiques ont été suspendus à partir de fin mars 2021 au fur et à mesure des confinements des territoires" et "certains produits ont été indisponibles à l’achat".
En raison d'une hausse de la demande, liée à la levée des restrictions partout dans le monde à la faveur de l'avancée de la vaccination, les prix du pétrole tutoient actuellement leur sommet annuel.
Jeudi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a frôlé les 70 dollars, tandis que celui de WTI a terminé jeudi à 66,85 dollars.