Carla Fracci, légende italienne du ballet, meurt à 84 ans

Carla Fracci. (Photo, AFP)
Carla Fracci. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 28 mai 2021

Carla Fracci, légende italienne du ballet, meurt à 84 ans

  • C'est la prestigieuse institution milanaise, la Scala, qui a annoncé « avec émotion la nouvelle de sa disparition »
  • Plusieurs compagnies internationales lui ont rendu hommage comme l'American Ballet Theatre qui a évoqué « le souvenir indélébile qu'a laissé son art sur les scènes du monde entier »

ROME : L'Italienne Carla Fracci, l'une des plus grandes ballerines du XXe siècle qui s'est illustrée aux côtés de légendes comme Rudolf Noureev et Mikhaïl Barychnikov, est décédée jeudi à l'âge de 84 ans chez elle, à Milan où elle avait débuté sa carrière à la Scala.

C'est d'ailleurs la prestigieuse institution milanaise qui a annoncé « avec émotion la nouvelle de sa disparition », ajoutant: « le Théâtre, la ville et la danse perdent une figure historique, légendaire, qui a laissé une marque très forte dans notre identité et a apporté une contribution fondamentale au prestige de la culture italienne dans le monde ».

Fracci, qui a interprété plus de 200 personnages au cours de sa carrière, s'était illustrée dans les rôles romantiques, notamment celui de « Giselle », dans le ballet éponyme.

Plusieurs compagnies internationales lui ont rendu hommage comme l'American Ballet Theatre (ABT) qui a évoqué « le souvenir indélébile qu'a laissé son art sur les scènes du monde entier » ou encore l'English national Ballet qui l'a qualifiée « d'inspiration et de légende pour notre art ».

La star russe du Mariinsky de Saint-Pétersbourg, la ballerine Diana Vishneva, a salué celle qui a « inspiré des millions et touché leur cœur » avec sa danse.

La nouvelle de son décès a suscité une pluie d'hommages aussi dans son pays. « La plus grande. Divine et éternelle (...) L'Italie de la culture reconnaissante à jamais, immense #CarlaFracci », a ainsi réagi sur Twitter le ministre de la Culture Dario Franceschini, tandis que le Premier ministre Mario Draghi a salué « un exemple de passion » et « une grande Italienne ».

« Avec Maria Taglioni (1804-1884), Carla Fracci a été la personnalité plus importante de l'histoire de la danse à la Scala », a souligné de son côté son directeur, le Français Dominique Meyer, rappelant qu'en janvier elle y était venue pour une ultime masterclass afin de préparer les élèves à la reprise de « Giselle », resté comme l'un des sommets de ses interprétations.

Le directeur du corps de ballet Manuel Legris, français également, a salué en elle « une source d'inspiration pour toutes les générations de danseuses ».

Mal payée  

Connue dans la péninsule italienne simplement comme « La Fracci », cette élégante femme brune toujours vêtue de blanc avait été nommée étoile au sein de la célèbre institution milanaise en 1958.

C'est en 1946, à l'âge de neuf ans, que la fillette issue d'un milieu modeste est admise à l'école de ballet de la Scala, où elle étudie la danse notamment sous la houlette d'Esmée Bulnes et Vera Volkova, ce qui lui permet de bénéficier d'une double tradition classique, milanaise et pétersbourgeoise.

A la fin de sa formation en 1954, elle est engagée dans la troupe de la Scala. C'est à partir de là qu'elle croise entre autres Luchino Visconti, Maria Callas, Leonard Bernstein... Sa rencontre avec le chorégraphe sud-africain John Cranko lui ouvre les portes d'une carrière internationale.

Mais ce personnage haut en couleurs décide en 1963 de quitter la Scala où elle se considère sous-employée et mal payée.

Succès populaire

Avec l'aide de son mari, le metteur en scène Beppe Menegatti, elle devient donc indépendante. Appréciée de chorégraphes comme John Cranko ou Roland Petit, elle se distingue par ses interprétations très personnelles pour restituer l'émotion des personnages féminins qu'elle incarne sur les planches.

Elle participe aussi à des créations originales, par exemple sur des œuvres de Mario Pistoni en 1966, ou de Roland Petit en 1996, ou à des reconstitutions de danse d'Isadora Duncan par Millicent Hodson, en 1990.

Dans les années 1970, ses interventions au Festival de Vérone (Nord) rencontrent un succès populaire. Elle prend d'ailleurs la direction des Ballets des Arènes de Vérone de 1995 à 1997, puis du Ballet de l'Opéra de Rome en 2002.

En 2004, elle avait été nommée Ambassadrice de bonne volonté de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). « Avec son élégance et son engagement artistique, Carla Fracci a honoré notre pays », a estimé le président de la République italienne Sergio Mattarella.

 


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
Short Url
  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
Short Url
  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
Short Url
  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).