JÉRUSALEM : L'ambassadeur de France en Israël a été convoqué jeudi au ministère israélien des Affaires étrangères à la suite de "remarques" jugées "choquantes" du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian sur un "risque d'apartheid" dans la région, selon un porte-parole du ministère israélien.
Durant cet entretien à Jérusalem, qui a été confirmé à l'AFP par une source diplomatique française, le ministre des Affaires étrangères Gaby Ashkenazy a indiqué à l'ambassadeur Eric Danon que les propos du ministre français étaient "inacceptables, sans fondement et déconnectés de la réalité".
Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait qualifié de "leçon de morale hypocrite et mensongère" les déclarations du chef de la diplomatie française. Dans un discours dont des extraits ont été transmis par ses services à la presse, le Premier ministre israélien avait fustigé le ministre Le Drian, disant exprimer "sa vive protestation" au gouvernement français. "Le ministre a déclaré qu'Israël pourrait devenir un État d'apartheid – une affirmation éhontée, fausse et sans fondement", avait déclaré en hébreu Netanyahou.
Revenant sur des violences récentes entre Israéliens et Palestiniens, et sur les tensions dans des villes mixtes israéliennes, M. Le Drian avait mis en garde dimanche contre un "risque d'apartheid" si aucun État palestinien ne voyait le jour aux côtés d'Israël.
"Si d'aventure on avait une autre solution que la solution à deux États, on aurait alors les ingrédients d'un apartheid qui durerait longtemps", avait affirmé M. Le Drian. Ajoutant que "le risque d'apartheid est fort si on continue à aller dans une logique à un État ou du statu quo. Même le statu quo produit cela".