Au Liban, la crise laisse espérer l'émergence d'un État décentralisé

Le 25 mars, le FMI a déclaré qu'un nouveau gouvernement libanais était tenu de mener des réformes économiques profondes afin de sortir le pays de la crise financière. ( Photo /AFP)
Le 25 mars, le FMI a déclaré qu'un nouveau gouvernement libanais était tenu de mener des réformes économiques profondes afin de sortir le pays de la crise financière. ( Photo /AFP)
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Publié le Mercredi 26 mai 2021

Au Liban, la crise laisse espérer l'émergence d'un État décentralisé

  • Certains experts voient une lueur d'espoir dans la fin de la dépendance à l'égard de Karpowership, navire turc générateur d'électricité
  • La crise de l'électricité pourrait contraindre le gouvernement à supprimer progressivement les subventions accordées à l'électricité et à engager des réformes

DUBAÏ: En octobre 2019, la monnaie libanaise s'est effondrée. Depuis, le pays connaît la crise économique la plus grave de son histoire récente et de plus en plus de Libanais dépendent de générateurs privés pour alimenter leurs maisons en électricité. L'alternative est de se passer d'électricité pendant plusieurs heures chaque jour.

Karpowership, une entreprise du secteur de l’énergie turque qui assure près d'un quart de l'approvisionnement en électricité du Liban, a éteint ses générateurs au début du mois au motif que le gouvernement libanais, criblé de dettes, lui devait des millions de dollars de redevances non payées.

En mars, le député libanais Fayçal al-Sayegh a prévenu que «deux bateaux à vapeur turcs loués par le ministère de l'Énergie afin de produire de l'électricité vont bientôt se retirer du Liban parce qu'ils n'ont pas reçu leur dû, qui se chiffre à près de 160 millions de dollars».

Dans ce contexte qui risque de plonger des millions de Libanais dans le noir, les autorités libanaises, à court d'argent, envisagent désormais la suspension des subventions publiques accordées aux carburants et à l'électricité à partir de la fin du mois de mai.

Les gouvernements successifs du Liban, la Banque mondiale (BM) ainsi que le Fonds monétaire international (FMI) jugent que «la réforme de l'électricité constitue un enjeu essentiel pour l'allègement de la dette, qui avoisine 150 % du produit intérieur brut (PIB)».

Les fonds nets transférés à l'Électricité du Liban, une entreprise publique, oscillent entre 1 et 1,5 milliard de dollars (1 dollar = 0,82 euro) par an, dont la majeure partie sert à acheter du carburant. Ce montant représente près du quart du déficit budgétaire de l'année 2020.

«La monnaie continuera de chuter et nous devrons acheter des devises étrangères à un taux très élevé. Nous serons confrontés à un effondrement de la monnaie toujours plus marqué, à une inflation galopante et à une pauvreté encore plus accrue»

La société S&P Global a déclaré mercredi que le coût de la restructuration des dettes des banques libanaises pourrait se situer entre 30 % et 134 % pour l'année 2021. «Le principal obstacle à la restructuration de la dette tient au fait que le Liban est actuellement dirigé par un gouvernement intérimaire qui ne détient pas le pouvoir de conclure des accords avec les créanciers», indique un rapport publié par la société. 

L'effondrement financier du Liban, le pire depuis la guerre civile de 1975-1990, a provoqué en outre des mois de bouleversements sociaux. Pour la BM, la croissance du PIB réel a baissé de quelque 20,3 % en 2020 tandis que l'inflation a atteint un taux à trois chiffres.

La monnaie du Liban poursuit sa dépréciation et l'extrême pauvreté ne cesse de s'aggraver sous l'effet du choc économique provoqué par la pandémie de coronavirus et l'explosion du port de Beyrouth survenue en août 2020.

Afin de fuir la misère et les difficultés, les jeunes Libanais marchent sur les traces de la génération précédente. Ils quittent ainsi leur pays en quête de travail et de meilleures opportunités, dans l’espoir d’envoyer chez eux une partie de leur salaire pour aider leurs familles à survivre.

Certains observateurs voient néanmoins dans les sombres nuages de l'effondrement économique une lueur d'espoir – qui permettrait de renforcer la tendance à la décentralisation et au secteur privé de combler le vide laissé par l'inefficacité de l'État, offrant ainsi au gouvernement une plus grande marge de manœuvre financière.

Roy Badaro est un économiste libanais indépendant et un membre de l'équipe chargée de rédiger une proposition sur la façon de supprimer progressivement les subventions accordées aux dépenses publiques. Il estime que la suspension des activités de la centrale turque Karpowership aboutira à «une électricité plus décentralisée qui prendra la forme de générateurs privés et/ou de sociétés privées qui gèrent les générateurs».

«À son tour, cette évolution engendrera une économie ainsi qu’une administration politique plus décentralisées», souligne-t-il. «Si nous ne supprimons pas les subventions aujourd'hui, nous plongerons dans une pauvreté encore plus aiguë dans les douze à dix-huit prochains mois.»

M. Badaro considère toutefois que la suppression des subventions doit se faire progressivement sans pour autant toucher d'autres produits de base comme les médicaments et le blé, du moins dans un premier temps. Sur le long terme, le système n'est pas viable, affirme-t-il.

Depuis des mois, le gouvernement libanais puise dans les dépôts des particuliers auprès des banques pour financer ses subventions. Mais ces ressources sont loin d'être inépuisables.

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En adoptant des solutions basées sur la décentralisation afin de lutter contre la flambée des prix des denrées alimentaires et dans la fourniture précaire de l'électricité, le Liban pourrait sortir de l'impasse politique, estiment les experts. (Photo / AFP)

«Cette politique consistant à retirer l'argent des déposants afin de financer les besoins et les subventions du gouvernement est manifestement désastreuse et perdure depuis des mois. Mais la fin du jeu est imminente, et nous serons à court de réserves un jour ou l'autre», explique à Arab News Adel Afiouni, ancien banquier et expert des marchés de capitaux internationaux et des économies émergentes.

«La monnaie continuera de chuter et nous devrons acheter des devises étrangères à un taux très élevé. Nous serons confrontés à un effondrement de la monnaie toujours plus marqué, à une inflation galopante et à une pauvreté encore plus accrue. Quatre-vingt-dix pour cent de la population ne pourra plus se procurer les devises fortes, hormis ceux qui comptent sur une aide ou un emploi à l'étranger afin de se financer. À présent, il est impossible de faire marche arrière et de redresser la situation.»

La banque centrale a demandé au gouvernement intérimaire de lever progressivement son système de subventions afin de rationner les réserves de devises étrangères qui s'amenuisent. L'équipe de M. Badaro a conseillé de verser une aide de 125 dollars par mois au moins sous forme de subvention salariale, «qui serait ajustée chaque mois pour tenir compte de la volatilité excessive du taux de change».

Cette proposition devra être néanmoins approuvée par le Parlement avant d'être mise en œuvre.

«La situation peut continuer à se détériorer – il est difficile de déterminer quel serait le pire scénario et il suffit de se référer à l'histoire de certains pays qui ont traversé des crises, comme le Venezuela et l'Argentine, pour constater que chaque jour écoulé sans décision correcte de la part des décideurs, la situation empire»

Les experts estiment qu'une injection d'urgence de liquidités dans le secteur bancaire libanais, provenant d'une source extérieure, donnerait un coup de fouet dont le besoin se fait cruellement sentir.

«C'est le FMI qui devrait faire cette injection d'urgence, une action qui se fait attendre et qui a été avortée, depuis un an et demi maintenant», explique M. Afiouni.

La situation difficile que traverse actuellement le Liban aurait pu être évitée si un accord avait été conclu avec le FMI. Mais les pourparlers stagnent depuis bien longtemps.

Le 25 mars, le FMI a déclaré qu'un nouveau gouvernement libanais était tenu de mener des réformes économiques profondes afin de sortir le pays de la crise financière.

«Il convient de former un nouveau gouvernement de toute urgence. Son mandat doit être suffisamment solide afin d’appliquer les réformes nécessaires», avait alors déclaré Gerry Rice, porte-parole du FMI. «Les défis auxquels le Liban et les Libanais font face sont considérables, et ce programme de réformes est absolument nécessaire.»

Faute d'intervention étrangère et de consensus politique autour d'une solution viable, le Liban continue de sombrer dans l'abîme. Les experts estiment que la situation pourrait empirer avant de s'améliorer.

«La situation peut continuer à se détériorer – il est difficile de déterminer quel serait le pire scénario et il suffit de se référer à l'histoire de certains pays qui ont traversé des crises, comme le Venezuela et l'Argentine, pour constater que chaque jour écoulé sans décision correcte de la part des décideurs, la situation empire», confie un analyste politique libanais à Arab News sous couvert d'anonymat.

«En l’absence d'un plan directeur concerté visant à redresser la situation, de l’arrivée de dollars frais injectés dans le pays et de la suppression progressive des subventions, les tensions au sein de la société vont croître et nous passerons du modèle argentin au modèle vénézuélien, puis au modèle somalien.»

«Aujourd'hui, aucune partie n'est tenue de rendre des comptes au Liban. Pour lutter contre la corruption, la seule solution est de nettoyer en profondeur le secteur public. Si la politique continue d'être centralisée, le Liban restera corrompu.

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Les gouvernements successifs du Liban, la Banque mondiale (BM) ainsi que le Fonds monétaire international (FMI) jugent que «la réforme de l'électricité constitue un enjeu essentiel pour l'allègement de la dette, qui avoisine 150 % du produit intérieur brut (PIB)».

 

Par ailleurs, les experts ne parviennent pas à déterminer la forme exacte que prendra l'effondrement. Nombre d'entre eux estiment cependant que le système, qui obéit de plus en plus au clientélisme, devra impérativement exploser avant de pouvoir se relever. 

«Je ne suis pas sûr que nous ayons déjà touché le fond», souligne M. Badaro. «Un événement important se produira bientôt. Il nous faut un événement qui pourrait changer la donne et bouleverser le tableau au Liban, et nous espérons que cet événement surviendra avant la fin de l'année. Viendra alors la renaissance. Nous devrons alors inventer un nouveau système.»

Dans ce climat de désespoir et d'incertitude, une chose est sûre: Le Liban, accablé par la crise, devra vivre de nombreux mois d'obscurité, au sens propre comme au sens figuré, avant d'espérer un redressement de la situation.

«Oui, l'obscurité risque de gagner en intensité», indique M. Badaro. «Mais ce n'est pas la suspension des activités de la société turque qui est à l'origine de l'obscurité au Liban. C'est plutôt l'obscurité de nos esprits.»

«Quand un État est établi, il a besoin avant tout de valeurs morales. Celles-ci font défaut parmi nos dirigeants. Nous devons éclairer l'esprit des gens si nous souhaitons faire les choses différemment, aussi bien  au niveau politique qu’au niveau social.»

M. Afiouni partage cet avis et estime que les obstacles sont de nature politique, dans la mesure où la passivité des autorités paralyse le pays ainsi que son économie.

«La triste réalité est que nous continuerons de couler tant qu'un gouvernement ne sera pas formé; un gouvernement suffisamment compétent et expérimenté pour gérer la crise», affirme M. Afiouni dans un entretien avec Arab News.

«En l'absence d'un gouvernement compétent, il n'est pas possible de freiner l'effondrement du Liban.»

 

Twitter: @rebeccaaproctor


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Baheej dévoile un projet de développement du front de mer à Yanbu

Cette collaboration entre Asfar, une société saoudienne d’investissement touristique détenue par le Fonds public d’investissement, et l’alliance Tamimi-AWN vise à développer la zone riveraine de la Commission royale à Yanbu. (Photo fournie)
Cette collaboration entre Asfar, une société saoudienne d’investissement touristique détenue par le Fonds public d’investissement, et l’alliance Tamimi-AWN vise à développer la zone riveraine de la Commission royale à Yanbu. (Photo fournie)
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  • Selon un communiqué, chaque aspect du projet vise à proposer des expériences touristiques mémorables et durables
  • Les visiteurs auront bientôt l’occasion d’explorer Yanbu, cette ville dont l’histoire remonte au xvie siècle

RIYAD: Le secteur touristique saoudien continue de se développer. En effet, Baheej Tourism Development Co. a dévoilé un nouveau projet de développement du front de mer à Yanbu.

Cette collaboration entre Asfar, une société saoudienne d’investissement touristique détenue par le Fonds public d’investissement, et l’alliance Tamimi-AWN vise à développer la zone riveraine de la Commission royale à Yanbu.

Le projet initial couvrira 32 000 m². Il dispose de trois éléments clés: une plage, un centre d’activation touristique et un hôtel. Son dévoilement complet est prévu pour 2027.

Un quatrième atout devrait être bientôt annoncé.

Selon un communiqué, chaque aspect du projet a pour objectif de proposer des expériences touristiques mémorables et durables.

Les visiteurs auront bientôt l’occasion d’explorer Yanbu, cette ville dont l’histoire remonte au xvie siècle et qui est célèbre pour son patrimoine architectural ainsi que pour ses plages de sable fin.

Baheej considère Yanbu comme un lieu emblématique qui met en valeur la culture, l’histoire et la beauté naturelle de l’Arabie saoudite, offrant ainsi une destination unique aux touristes.

Nora al-Tamimi, PDG de Baheej, décrit le développement du projet en trois phases et met l’accent sur l’engagement communautaire, la durabilité et l’impact environnemental minimal.

Mme Al-Tamimi confie: «Nous pensons que les destinations ne sont pas seulement construites, mais découvertes, et l’engagement de Baheej réside dans la découverte des joyaux cachés de l’Arabie saoudite. Nos collaborations stratégiques visent à organiser des expériences sans précédent qui valorisent la riche culture, l’histoire et les merveilles naturelles de l’Arabie saoudite.»

Elle ajoute: «L’infrastructure contemporaine de la ville de Yanbu, son environnement captivant et ses paysages côtiers attrayants en font une porte d’entrée exceptionnelle vers la Riviera de la mer Rouge. Nous prévoyons le dévoilement complet de notre destination et de ses composantes d’ici à la fin de l’année 2027.»

En analysant les risques et les possibilités d’investissement, le projet tend à positionner Yanbu comme une destination touristique recherchée aux niveaux local et international, explique Mme Al-Tamimi.

Le rôle de Baheej consistera à intégrer la culture locale et à promouvoir la protection de la planète, à renforcer l’attractivité de Yanbu et à soutenir le développement régional.

Cette approche a pour ambition de transformer le secteur hôtelier de Yanbu en alliant patrimoine communautaire et gestion de l’environnement.

Fondée en 2023, la société Baheej a pour vocation de créer des expériences touristiques accessibles qui répondent aux normes internationales tout en restant contextuelles et durables.

Ces initiatives font partie d’une stratégie plus large dont l’objectif est de transformer les villes saoudiennes en destinations prospères et respectueuses de l’environnement.

Baheej prévoit également de lancer des projets supplémentaires dans d’autres villes d’ici à la fin de l’année 2024.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Entre Taïwan et la Chine, une rapide traversée en ferry pour faire du shopping

Des visiteurs prennent des photos de la ville chinoise de Xiamen depuis les îles Kinmen contrôlées par Taiwan, à Kinmen, le 17 mai 2024. (Photo par I-Hwa Cheng AFP)
Des visiteurs prennent des photos de la ville chinoise de Xiamen depuis les îles Kinmen contrôlées par Taiwan, à Kinmen, le 17 mai 2024. (Photo par I-Hwa Cheng AFP)
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  • En passant l'immigration, les voyageurs ne peuvent manquer un panneau où est inscrit: «Une famille de part et d'autre du détroit, travaillant ensemble pour réaliser nos rêves»
  • La mort en février de deux pêcheurs chinois, après le chavirage de leur embarcation poursuivie par les garde-côtes taïwanais, a donné lieu à une montée des tensions entre Pékin et Taipei

KINMEN, Taïwan : Avant de prendre le ferry qui les ramènera chez eux, les Taïwanais chargés de leurs emplettes faites sur les marchés animés de Xiamen, en Chine continentale, doivent passer au rayon X leurs bagages remplis de nourriture, d'alcool ou encore de matériaux de construction.

A peine cinq kilomètres séparent le continent de l'île taïwanaise de Kinmen, où ils débarqueront une demi-heure plus tard. Mais ils se retrouveront en réalité à mille lieux des centres commerciaux haut-de-gamme et des gratte-ciels modernes de la mégapole chinoise Xiamen.

En passant l'immigration, les voyageurs ne peuvent manquer un panneau où est inscrit: «Une famille de part et d'autre du détroit, travaillant ensemble pour réaliser nos rêves».

La Chine considère Taïwan comme l'une de ses provinces qu'elle a promis de reprendre par la force si nécessaire.

Les navires des garde-côtes chinois ont fait de fréquentes apparitions dans les eaux proches de Kinmen ces derniers mois, avant l'investiture lundi du nouveau président de Taïwan Lai Ching-te, que Pékin a qualifié de «dangereux séparatiste».

Pourtant, le fossé qui se creuse entre Pékin et Taipei et la menace d'un conflit si la Chine tient sa promesse de s'emparer de l'archipel de 23 millions d'habitants semblent être la dernière des préoccupations des passagers taïwanais.

«La Chine est un grand marché, elle offre plus de produits et une plus grande variété de choses, et les choses sont beaucoup moins chères», confie Huang Chuang-yuan, qui tient un restaurant de fruits de mer à Kinmen, et qui fait partie des nombreux habitués à faire la navette.

Huit ferries circulent chaque jour entre les deux rives, et l'année dernière, 700.000 personnes ont fait le voyage entre Kinmen et la Chine continentale.

«C'est très pratique de s'y rendre et le ferry ne dure que 30 minutes», explique à l'AFP le chef taïwanais Ji De-wei, qui a récemment ouvert un restaurant sur l'île taïwanaise, tandis que trois de ses employés chargent ses achats dans un petit camion.

Si «les choses ne sont pas moins chères», il y a «plus de choix», ajoute le cuisinier de 45 ans, qui déclare faire l'aller-retour tous les mois pour s'approvisionner en produits.

D'autres passagers, comme Gail Lin, font le trajet davantage pour la visite que pour faire des courses: en Chine, «les choses sont très modernes», s'exclame-t-elle, déplorant qu'à Kinmen «les choses soient un peu dépassées».

- «Rien ne peut arriver» -

Le président élu taïwanais, qui prendra ses fonctions lundi, s'est décrit par le passé comme un «artisan pragmatique de l'indépendance de Taïwan». Il a depuis adouci son discours, affirmant désormais qu'un processus d'indépendance n'est pas nécessaire car l'île a, selon lui, de facto ce statut.

Mais la mort en février de deux pêcheurs chinois, après le chavirage de leur embarcation poursuivie par les garde-côtes taïwanais, a donné lieu à une montée des tensions entre Pékin et Taipei.

Le 9 mai, une flotte chinoise de sept navires et cinq embarcations de garde-côtes chinois a été détectée autour de l'archipel par leurs homologues taïwanais.

Pourtant, Meng-hsuan Lin, une autre passagère âgée de 28 ans, espère que davantage de citoyens chinois pourront visiter Taïwan, et notamment Kinmen, après l'entrée en fonction de Lai Ching-te.

«Kinmen est l'endroit le plus sûr. Rien ne peut arriver», estime-t-elle.


Aramco : accords avec trois entreprises américaines pour des solutions énergétiques à faible émission de carbone

Les accords conclus avec Aeroseal, Spiritus et Rondo ont été signés en présence du ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, et de son homologue américaine, Jennifer Granholm. (Photo fournie)
Les accords conclus avec Aeroseal, Spiritus et Rondo ont été signés en présence du ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, et de son homologue américaine, Jennifer Granholm. (Photo fournie)
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  • Ces accords ont été conclus après que les deux responsables sont convenus d'une feuille de route pour la coopération entre les deux pays dans ce secteur
  • Aramco et Rondo ont décidé d'explorer le déploiement de batteries thermiques dans les installations mondiales de l’entreprise saoudienne afin de réduire les coûts opérationnels

RIYAD : Le géant de l'énergie Saudi Aramco a signé des protocoles d'accord avec trois entreprises américaines pour promouvoir le développement de solutions potentiellement à faible émission de carbone.

Les accords conclus avec Aeroseal, Spiritus et Rondo ont été signés en présence du ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, et de son homologue américaine, Jennifer Granholm.

Ces accords, conclus après que les deux responsables sont convenus d'une feuille de route pour la coopération entre les deux pays dans ce secteur, ont porté sur la gestion du carbone, l'hydrogène propre, l'énergie nucléaire, ainsi que l'électricité et les énergies renouvelables, l'innovation et la résilience de la chaîne d'approvisionnement du secteur de l'énergie.

Ali al-Meshari, vice-président principal de la technologie, de la supervision et de la coordination chez Aramco, a déclaré : «Aramco a exprimé son ambition d'atteindre la neutralité carbone pour les émissions de gaz à effet de serre de Scope 1 et Scope 2 sur l'ensemble de ses actifs exploités à 100% d'ici 2050. Nous voyons des opportunités pour potentiellement développer une nouvelle activité énergétique à faible émission de carbone. Les technologies innovantes déployées à grande échelle peuvent contribuer à réduire les coûts de réduction des émissions de carbone, et nous investissons dans leur développement à travers nos programmes de R&D, de capital-risque et de déploiement technologique. Nous estimons que les technologies d'Aeroseal, Spiritus et Rondo ont le potentiel de se déployer à l'échelle mondiale, en particulier au Moyen-Orient.»

Après une phase d'essai réussie de la technologie d'Aeroseal en Arabie saoudite, Aramco et l’entreprise sont convenus d'explorer des opportunités pour accélérer le déploiement de cette technologie dans le parc immobilier de l'entreprise et ailleurs. Ils prévoient également de mener des tests conjoints sur les conduits et les enveloppes des bâtiments à l'échelle nationale afin d'identifier les opportunités les plus prometteuses, ainsi que de commercialiser la technologie dans de nouveaux domaines d'application, tels que les gazoducs.

L'accord avec Spiritus a conduit Aramco à envisager des opportunités dans le domaine du captage direct de l'air, l'approche de la société américaine pouvant potentiellement résoudre d'importants défis en termes de coûts.

Aramco et Rondo ont décidé d'explorer le déploiement de batteries thermiques dans les installations mondiales de l’entreprise saoudienne afin de réduire les coûts opérationnels et de soutenir les initiatives de réduction des émissions.

Les sociétés ont entamé des études d'ingénierie en vue du premier déploiement à grande échelle des batteries thermiques de Rondo. Ce projet pourrait contribuer à la réduction des émissions provenant des installations d'Aramco. Par la suite, une expansion jusqu'à une capacité de 1 gigawatt par heure est envisagée.