LONDRES : L’artiste britannique connu sous le nom de Banksy est devenu l’objet d’une exposition dans les territoires palestiniens occupés.
En guise de remerciement pour sa contribution à la sensibilisation et à l’augmentation du nombre de touristes, des photographies et des impressions de vingt de ses œuvres ont été exposées à Manger Square à Bethléem, qui constitue un site clé pour une grande partie des activités récentes de l’artiste.
Banksy est actif en Cisjordanie depuis plus de quinze ans et quatre de ses œuvres les plus importantes s’y trouvent.
L’artiste anonyme a récemment mis aux enchères, à la maison de vente londonienne Sotheby’s, un triptyque dont les scènes peintes sur des panneaux évoquent la crise migratoire méditerranéenne. La vente a permis de recueillir 2,2 millions de livres sterling (2,87 millions de dollars) pour un hôpital de Bethléem.
C’est également à Bethléem qu’est situé le célèbre hôtel Walled Off de Banksy, juste en face d'un mur érigé par Israël, et qui dit offrir la « pire vue de tous les hôtels au monde ».
Dans le cadre de l'exposition à Manger Square, les mots « Merci Banksy » ont été écrits sur le sable d’une plage.
« Banksy nous surprend toujours et, aujourd’hui, c’est moi qui veux le surprendre, lui montrer que nous sommes reconnaissants pour son soutien », a déclaré le coordinateur de l’exposition, Yamen Elabed, dans un message vidéo.
« Je veux juste que Banksy reçoive ce message de remerciement… Il a aidé notre économie avec le “tourisme alternatif”. »
Ayoub Ali, chauffeur de taxi à Bethléem, a indiqué au quotidien The Guardian que le travail de Banksy avait contribué à diversifier le tourisme à Bethléem, qui est une destination majeure de pèlerinage puisque c’est le lieu de naissance du Christ.
« Les touristes connaissent Bethléem parce que Jésus y est né, à l’église de la Nativité – dont je suis fier –, mais l’idée de Bansky c’est de leur montrer qu’ici, en Cisjordanie, vivent aussi 3 millions de Palestiniens », a-t-il affirmé.
La ville a souffert d’une forte diminution du nombre de touristes depuis la pandémie de coronavirus, les mesures de confinement dans le monde entier et la suspension des vols internationaux.
« Cette ville dépend du tourisme. De nombreuses de personnes se retrouvent à présent sans emploi, du fait de la fermeture des hôtels, des magasins de souvenirs, des restaurants, des agences de voyage et le manque de travail est difficile pour les guides touristiques comme moi, a déploré Elabed. Nous attendons tous impatiemment que le tourisme reprenne. »
Des masques anti-Covid à l’effigie des peintures de Banksy sont distribués aux visiteurs de l’exposition à leur arrivée.
Elabed a expliqué que l’artiste avait pris de sérieux risques pour mettre en lumière la détresse du peuple palestinien.
« C’était dangereux parce que lors des deux premiers soulèvements, il était interdit de dessiner sur les murs. De nombreuses personnes ont été blessées ou arrêtées pour y avoir fait des graffitis. Banksy a fait beaucoup pour les Palestiniens, a ajouté Elabed. Nous voulons le revoir en Palestine. »
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com