La fusion TF1/M6, «une déflagration» pour les producteurs français

La fusion «a pour objectif de pouvoir investir plus dans la production de contenus locaux. Donc, mécaniquement, cette opération apportera plus de moyens aux producteurs indépendants», a plaidé Thomas Rabe, PDG de Bertelsmann, la maison mère de M6, dans Le Figaro. (Photo, AFP)
La fusion «a pour objectif de pouvoir investir plus dans la production de contenus locaux. Donc, mécaniquement, cette opération apportera plus de moyens aux producteurs indépendants», a plaidé Thomas Rabe, PDG de Bertelsmann, la maison mère de M6, dans Le Figaro. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 23 mai 2021

La fusion TF1/M6, «une déflagration» pour les producteurs français

  • Ce rapprochement, «c'est une déflagration pour toute l'industrie dans les différents genres», fiction, animation, documentaire comme émissions dites de flux
  • Le propriétaire de TF1, estime que ce nouvel ensemble, «à même de lutter contre les Gafan est essentiel pour garantir l'indépendance à long terme de la création française de contenu»

PARIS: TF1 et M6 voient dans leur fusion une chance de renforcer l'audiovisuel français face aux géants du streaming, mais elle inquiète les producteurs qui craignent un amoindrissement de leurs débouchés et de leur poids de négociation.

Ce rapprochement, "c'est une déflagration pour toute l'industrie dans les différents genres", fiction, animation, documentaire comme émissions dites de flux (jeux, magazines, divertissements), déclare Stéphane Le Bars, délégué général de l'Union syndicale de la production audiovisuelle (USPA).

Aux antipodes, Olivier Roussat, directeur général de Bouygues, propriétaire de TF1, estime que ce nouvel ensemble, "à même de lutter contre les Gafan" (Google, Amazon, Facebook, Apple et Netflix, NDLR), "est essentiel pour garantir l'indépendance à long terme de la création française de contenu" et proposer des "contenus locaux diversifiés".

TF1 et M6 projettent de créer leur propre offre de streaming par abonnement (SVOD) ainsi qu'une plateforme commune basée sur les services existants, MyTF1 et 6Play.

La fusion "a pour objectif de pouvoir investir plus dans la production de contenus locaux. Donc, mécaniquement, cette opération apportera plus de moyens aux producteurs indépendants", a plaidé Thomas Rabe, PDG de Bertelsmann, la maison mère de M6, dans Le Figaro.

"Cela pourrait créer une dynamique, encore faut-il nous le prouver", réagit auprès de l'AFP Jérôme Caza, président du Syndicat des producteurs créateurs de programmes audiovisuels (Spect). Qui pour le moment voit plutôt "le marché se rétrécir".

Au lieu de "deux grands groupes représentant dix chaînes et environ 40% des commandes de l'audiovisuel" hertzien, les producteurs risquent de se "retrouver avec un seul guichet" et des "capacités de négociation amoindries face à un groupe en position de force", analyse-t-il.

Autre crainte du Spect, qui fédère 55 sociétés: "Si TF1/M6 décidait de produire uniquement en interne toutes les émissions de flux, pour lesquelles il n'existe pas de régulation, nous n'aurions plus que nos yeux pour pleurer".

Enfin, TF1 et M6 devront a priori céder trois chaînes de la TNT pour être autorisées à se marier.

"Quelles chaînes vont disparaître ? Quels vont être les pans d'activité impactés ?", s'interroge Stéphane Le Bars. Il cite l'exemple de la chaîne jeunesse Gulli, détenue par M6, dont le devenir "n'est pas anodin pour l'industrie de l'animation française".

Course aux contenus

Pour Philippe Bailly, président du cabinet spécialisé NPA Conseil, il n'y a "pas de fort danger de concentration à court terme pour les producteurs". "Il ne faut pas regarder le paysage seulement au niveau télé".

Avec la prochaine entrée en vigueur du décret sur les "services de médias audiovisuels à la demande" ou SMAD, qui fixe les modalités de contribution des géants internationaux du streaming à la production française, ces géants "vont verser dans le pot commun" et "les producteurs vont avoir de plus en plus de clients potentiels", anticipe-t-il.

Une contribution qui devrait peser entre 150 et 200 millions d'euros par an uniquement pour Netflix.

"Cela va irriguer une partie du secteur, peut-être quelques dizaines de sociétés de productions, (...) mais il faut arrêter de nous faire croire que c'est la ruée vers l'or", modère Jérôme Caza, rappelant qu'une série "ambitieuse" coûte 20 à 30 millions.

Reste qu'"il vaut mieux être grand et solide que petit dans ce métier", note Michel Abouchahla, président de l'hebdomadaire spécialisé Ecran Total.

"Ce mariage fait de TF1/M6 un groupe très important sur le plan européen" doté d'une plus grande "force de frappe" notamment dans l'achat de contenus, nerf de la guerre du streaming, aujourd'hui dominé par les Américains, dit-il.

Car si l'opération effraie en France, ce nouveau champion hexagonal resterait modeste face aux colosses du streaming. Dont le numéro un, Netflix, avec 208 millions d'abonnés, 6,6 milliard de dollars de revenus en 2020 et plus de 17 milliards de dollars à investir en contenus cette année.

Réunis TF1 et M6 tablent sur un chiffre d'affaires de 3,4 milliards d'euros et pèseraient moins de 5% de la production de fiction en Europe, selon une estimation de Gilles Fontaine de l'Observatoire européen de l'audiovisuel.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.