ALGER : Le journaliste algérien Khaled Drareni, condamné le 10 août à trois ans de prison et dont de nombreuses organisations ont réclamé la libération, sera rejugé en appel le 8 septembre, a annoncé l'un de ses avocats.
Le procès en appel de Khaled Drareni, poursuivi pour « incitation à un attroupement non armé » et « atteinte à l'unité nationale », « aura lieu le 8 septembre » à Alger, a indiqué Me Abdelghani Badi.
Le journaliste sera jugé par « visioconférence » depuis le centre pénitentiaire de Koléa, près d'Alger, où il est incarcéré depuis le 29 mars, a-t-il précisé.
En première instance, M. Drareni, qui dirige le site d'information en ligne Casbah Tribune et travaille comme correspondant en Algérie de la chaîne de télévision française Tv5 Monde et de Reporters sans frontière (RSF), a été condamné à trois ans de prison ferme.
Il est poursuivi pour sa couverture le 7 mars à Alger d'une manifestation du « Hirak », le soulèvement populaire qui a secoué l'Algérie pendant plus d'un an jusqu'à sa suspension il y a quelques mois en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.
Depuis sa condamnation, les appels à libérer le journaliste, devenu un symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie, se sont multipliés.
Une campagne internationale de solidarité a été lancée par des défenseurs des droits de la presse et de la protection des journalistes. L'Union européenne s'est dite « préoccupée » et des manifestations en faveur de sa libération ont été organisées à Paris, New York et Genève.
Lundi, quelque 150 personnes --en majorité des journalistes-- se sont mobilisées devant la Maison de la Presse à Alger pour exiger la libération de M. Drareni, au moment où le tribunal de Constantine (nord-est) prononçait une peine de deux ans de prison ferme à l'encontre d'un autre journaliste, Abdelkrim Zeghileche.
Poursuivi pour « atteinte à l'unité nationale » et « outrage au chef de l'Etat », M. Zeghileche est en détention depuis le 24 juin.
La justice algérienne a multiplié ces derniers mois les poursuites judiciaires et les condamnations de militants du « Hirak », d'opposants politiques, de journalistes et de blogueurs.