PARIS: Comme chaque vendredi, c’est jour de marché sur la place Monge, au cœur de Paris. Fruits, légumes, poissons, viandes, épices et vêtements sont exposés sur les étals, pour le plus grand bonheur des chalands qui viennent s’y ravitailler.
Mais ce vendredi matin, la place est d’autant plus animée que les cafés, fermés depuis le 30 octobre dernier afin de lutter contre la propagation de la pandémie de Covid-19, ont enfin pu relever leurs rideaux et rouvrir leurs terrasses, donnant aux rues parisiennes comme un petit air de fête et un parfum de liberté.
«Je peux avoir un café allongé, s’il vous plaît?», demande le poissonnier en entrant dans le Bistrot du marché, un grand sourire aux lèvres, délaissant ainsi pour un instant ses truites et saumons.
Le Bistrot du marché est le repaire des commerçants du marché, qui a lieu sur cette place parisienne trois jours par semaine. Le café compte aussi beaucoup d’habitués, qui profitent de l’ambiance familiale qui y règne. «On revit. Vous voyez, j’ai les yeux qui pétillent,» se réjouit de son côté Linda Lopez, la patronne des lieux, heureuse de la réouverture de son café, fermé depuis le mois de novembre, comme les 180 000 bars et restaurants de France.
Après six mois de fermeture, les cafés et restaurants ont été autorisés mercredi 19 mai 2021 à servir leurs clients, mais en extérieur seulement, avec une bonne aération et autour de tables de six personnes maximum. Les terrasses rouvrent ainsi à 50 % de leur capacité d'accueil et jusqu'à 21 heures seulement, le couvre-feu ayant été repoussé de deux heures.
Il s’agit de la deuxième étape du plan de déconfinement en quatre phases annoncé fin avril par le président français. Le 9 juin, les cafés et restaurants seront autorisés à accueillir en intérieur, avec des jauges moins strictes et un couvre-feu repoussé à 23 heures, qui devrait disparaître totalement le 30 juin, si la situation le permet.
Un sentiment de retour à la normale pour les Français, alors que la pandémie a fait quelque 108 000 morts dans le pays depuis un an et deux mois.
«C'est bien qu'on retrouve la vie française. On a le droit de profiter du moment mais ce n'est pas la bamboche du jour au lendemain. Il faut rester très rigoureux sur la question des variants», a averti de son côté Emmanuel Macron, en visite dans l’Aube mercredi.
Attablée devant son café au Bistrot du marché, son ordinateur et des notes dispersées devant elle, Vanie profite de la «joie et la bonne humeur de prendre un café, assise, en terrasse». «Ça fait six mois que j’attends de pouvoir refaire ça, tranquillement», dit la jeune étudiante dans un grand éclat de rire, habituée à travailler dans ce café tous les matins depuis cinq ans.
À la table voisine, trois dames d’une soixantaine d’années, un chien sous la table, savourent la joie retrouvée de partager les petites choses de la vie autour d’un café et d’un croissant... tant qu’il fait encore beau.