Aux États-Unis, les anti-vax exploitent une base de données gouvernementale

Une assistante médicale administre un vaccin Moderna dans une clinique mise en place par Healthcare Network le 20 mai 2021 à Immokalee, en Floride. Le réseau de la santé a mis en place le site de vaccination pour les populations particulièrement difficiles à atteindre. (Joe Raedle / Getty Images / AFP)
Une assistante médicale administre un vaccin Moderna dans une clinique mise en place par Healthcare Network le 20 mai 2021 à Immokalee, en Floride. Le réseau de la santé a mis en place le site de vaccination pour les populations particulièrement difficiles à atteindre. (Joe Raedle / Getty Images / AFP)
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Publié le Vendredi 21 mai 2021

Aux États-Unis, les anti-vax exploitent une base de données gouvernementale

  • L'un des exemples de manipulation les plus flagrants s'est déroulé dans l'État de Virginie, où le VAERS a été utilisé pour signaler la mort prétendue d'une fillette de deux ans
  • L'information s'est répandue sur les réseaux sociaux, un article affirmant que le décès était intervenu durant "des expériences de vaccin sur les enfants"

WASHINGTON : Depuis le début de la pandémie de Covid-19 aux États-Unis, la désinformation a représenté l'un des obstacles les plus importants dans la lutte contre la maladie, incitant les Américains à la considérer comme bénigne et à ignorer les mesures destinées à atténuer ses risques.

Maintenant que les pouvoirs publics tentent de mettre fin à l'épidémie avec une campagne de vaccination nationale, la propagation de fausses nouvelles continue et semble même avoir encore un coup d'avance.

Certains exploitent en effet le Système de signalement d'effets indésirables des vaccins (VAERS), une base de données publique officielle du gouvernement américain, et tentent de saper la confiance du public vis-à-vis des injections, déformant les statistiques et les présentant comme preuves que les vaccins tuent régulièrement.

L'un des exemples de manipulation les plus flagrants s'est déroulé dans l'État de Virginie, où le VAERS a été utilisé pour signaler la mort prétendue d'une fillette de deux ans, moins d'une semaine après avoir reçu une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech.

Bien qu'infondée, l'information s'est répandue sur les réseaux sociaux, un article affirmant que le décès était intervenu durant "des expériences de vaccin sur les enfants".

Mais les Centres américains de lutte et de prévention des maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique, ont déclaré à l'AFP que le signalement avait été "complètement falsifié".

Une "intox"

Ce dernier affirme ainsi que la fillette de deux ans avait reçu le vaccin le 25 février 2021, soit plus d'un mois avant le début des essais cliniques de Pfizer-BioNTech sur les enfants de cet âge. Il indique également qu'elle avait été hospitalisée pendant 17 jours, alors que le décès était censé s'être produit six jours après l'administration du vaccin.

Les autorités de santé de Virginie ont déclaré n'avoir "trouvé aucune preuve que cet événement se soit produit", et les CDC, qui gèrent le VAERS et examinent les décès supposément liés aux vaccins contre le Covid-19, ont déclaré que l'information s'était avérée être une "intox", et avait "donc été retirée du VAERS".

Mais entre la publication du rapport et son retrait, les dégâts avaient déjà été faits.

D'autres exemples sont venus contribuer au flot d'affirmations mensongères anti-vaccins qui circulent en ligne.

Les statistiques du VAERS ont ainsi été présentées de manière erronée sur Facebook et Instagram comme des preuves que les vaccins contre le Covid-19 avaient entraîné des milliers de morts, une affirmation réfutée par les enquêtes des autorités de santé américaines.

Les données ont également été déformées pour faire croire que les vaccins pouvaient provoquer des fausses couches et représentaient un danger pour les enfants allaités par des mères vaccinées.

La propagation de telles affirmations "contribue indéniablement à ce que les gens hésitent à se faire vacciner, ce qui conduit à des taux de vaccination plus bas, qui en retour amènent à ce que des gens tombent malades", soutient Susan Ellenberg, professeure de biostatistiques à l'université de Pennsylvanie.

"Sujets à des biais"

Avant d’accéder aux données du VAERS, tout utilisateur doit reconnaître avoir lu et compris les mentions légales du système.

Celles-ci stipulent que "les rapports du VAERS seuls ne peuvent pas être utilisés pour déterminer si un vaccin a causé ou contribué à un effet indésirable ou une maladie".

"Les rapports peuvent contenir des informations incomplètes, inexactes, fortuites, ou invérifiables. La plupart des rapports soumis au VAERS le sont de manière volontaire, ce qui signifie qu'ils sont sujets à des biais", précisent-elles.

Mais alors, pourquoi utiliser un tel système? "L'Agence américaine du médicament et les CDC ont estimé il y a un certain nombre d'années que si ces données n'étaient pas rendues publiques, cela entraînerait encore plus d'inquiétudes et de théories du complot autour de l'innocuité des vaccins", souligne Susan Ellenberg.

"Malgré la possibilité de certains abus, je pense qu'il est préférable d'avoir cette transparence. Ce que les gens peuvent imaginer est inévitablement pire que la réalité", ajoute-t-elle.

N'importe qui peut soumettre un rapport au VAERS sur des décès ou d'autres "effets indésirables" consécutifs à une vaccination, une possibilité censée permettre aux chercheurs, et pas au grand public, d'identifier des tendances inquiétantes.

Mais la soumission et la propagation de rapports falsifiés soulignent la vulnérabilité du système.

Le manque d'information du grand public sur le fonctionnement du VAERS, et ses limites, représente ainsi une brèche dans laquelle les propagateurs de fausses informations se sont engouffrés.

Walter Orenstein, professeur et directeur associé du Centre vaccinal Emory, soutient qu'il est nécessaire "d'éduquer le public sur ce qu'est le VAERS, et ce qu'il n'est pas, comment il peut être utile, et comment l'utiliser".

"Le problème, évidemment, est que les gens qui croient aux théories du complot... ne croiront pas en cela", déplore-t-il.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.