ALEPOCHORI: Attisées par le vent violent, les flammes continuent vendredi, pour le deuxième jour consécutif, à ravager le massif montagneux surplombant le golfe de Corinthe, en Grèce, entraînant des centaines d'évacuations.
Toute la nuit de jeudi à vendredi, les secours ont poursuivi leur lutte contre ce premier feu de forêt important de la saison qui a déjà détruit près de 20 km2 de pinèdes, selon la Protection civile grecque.
Dès la levée du jour vendredi, douze avions et trois hélicoptères ont repris les opérations et 278 pompiers, appuyés par 89 véhicules anti-incendie, ont été déployés sur les lieux, selon les pompiers.
Aucune victime n'a été signalée, mais 17 villages et hameaux ainsi que deux monastères ont été évacués, selon les pompiers. Au total, «ce sont des centaines de personnes» qui ont été mises à l'abri par précaution, a précisé jeudi soir le ministre adjoint de la protection civile, Nikos Hardalias.
«Nous menons un combat dans des conditions difficiles», a déclaré M. Hardalias.
Interrogé vendredi matin sur la chaîne de télévision publique ERT, le chef des pompiers Stefanos Kololouris a affirmé que l'objectif était désormais que «le front ne s'étende pas davantage vers Megara», ville côtière à une quarantaine de kilomètres d'Athènes.
L'incendie s'est déclaré mercredi soir près de Schinos, un village mitoyen de la station balnéaire de Loutraki, à environ 90 km à l'ouest d'Athènes.
Les flammes ont fait rage toute la nuit dans une zone côtière abritant de nombreuses résidences secondaires, endommageant et détruisant des habitations, avant de gagner les montagnes escarpées de Geraneia, au nord de l'isthme de Corinthe.
Des évacuations ont été ordonnées dès jeudi après-midi par précaution, de part et d'autre des monts Geraneia, zone d'habitat sauvage traversée que l'incendie traversait en direction de la ville côtière de Megara.
«Nous sommes sur le pied de guerre», a déclaré jeudi soir le maire de Megara, Grigoris Stamoulis. «Malheureusement, l'incendie n'est pas maîtrisé dans la forêt en raison des vents violents».
La Protection civile a envoyé toute la nuit de jeudi à vendredi des SMS demandant aux habitants «d'évacuer immédiatement» par la route côtière «pour des raisons préventives».
Fumée âcre jusqu'à Athènes
Une épaisse fumée âcre s'est propagée au-dessus de la capitale, jusque sur des îles des Cyclades et celle d'Icarie dans la mer Egée, selon l'Observatoire national d'Athènes.
Le ministère de la Santé grec a recommandé «d'éviter l'exercice physique en extérieur et de limiter son temps dehors» dans les zones touchées par le nuage.
«Il s'agit du premier feu d'importance de 2021», a déclaré le porte-parole des pompiers Vassilis Vathrakogiannis sur la chaîne Skai TV.
En pleine nuit, des villageois aveuglés par la fumée avaient été mis à l'abri à Alepochori, un village côtier du golfe de Corinthe.
«C'était la panique»
«J'ai été réveillée par le bruit des avions. J'ai sursauté et mon mari m'a avertie qu'il y avait un feu... C'était la panique», confie à l'AFP Irini Lianou, une habitante.
Des renforts ont été acheminés des quatre coins du pays pour contenir le sinistre.
Mais les vents se sont renforcés jusqu'à 7 sur l'échelle de Beaufort, qui compte 12 degrés. Et «la forêt est tellement dense, elle n'avait jamais brûlé auparavant», a déploré Yiorgos Gionis, le maire de Loutraki, sur Alpha TV.
La Grèce est confrontée chaque été à de violents incendies de forêt, attisés par la sécheresse, les vents forts et une température dépassant souvent les 30 degrés.