LONDRES: Plus de citoyens ont été déplacés en Syrie que dans tout autre pays en 2020, selon les chiffres publiés par le Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC) du Conseil norvégien pour les réfugiés.
La Syrie, pays ravagé par la guerre, compte 6,6 millions de déplacés internes. Un rapport de l'IDMC révèle que les déplacements internes relatifs à des conflits l'année dernière étaient principalement motivés par les «niveaux persistants de violence en République démocratique du Congo (RDC), en Syrie et en Éthiopie».
Après la Syrie, les pays qui comptent le plus de personnes déplacées internes (PDI) à cause d’un conflit sont la RDC (5,3 millions) et la Colombie (4,9 millions).
Les données de l’IDMC indiquent que le nombre de personnes déplacées dans le monde a atteint le niveau le plus élevé jamais enregistré, avec au moins 55 millions à la fin de l’année dernière.
Il y a plus de deux fois plus de personnes déplacées internes que de réfugiés, ajoute l'IDMC.
Les chiffres sont les plus élevés jamais enregistrés, avec 5 millions de personnes déplacées de plus qu'en 2019. Ce nombre n'a cessé d'augmenter au cours de la dernière décennie.
Quelque 48 millions de personnes ont été déplacées en raison des conflits et de la violence, alors que 7 millions l’ont été en raison de catastrophes naturelles, 2020 étant l'année la plus chaude jamais enregistrée.
L'IDMC note que des données incomplètes signifient que le nombre de déplacés internes des catastrophes climatiques est calculé à la baisse.
«Chaque année, des millions de personnes sont forcées de fuir leurs maisons à cause des conflits et de la violence», explique le rapport.
«Les catastrophes naturelles et les effets du changement climatique provoquent régulièrement des déplacements internes nouveaux et secondaires, et sapent la sécurité et le bien-être des populations», poursuit L'IDMC.
«L’ampleur des déplacements dans le monde augmente, et la plupart se produisent à l’intérieur des frontières», selon l’organisme.
La directrice de l'IDMC, Alexandra Bilak, estime «particulièrement inquiétant que ces chiffres élevés soient enregistrés dans le contexte sanitaire actuel, car les restrictions de mouvement ont entravé la collecte de données, et moins de personnes se sont tournés vers les abris d'urgence par peur de l'infection».
«Dans ce monde fragilisé par la pandémie de la Covid-19, une volonté politique consistante et un investissement dans des solutions locales revêt une importance particulière», estime Bilak.
Le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, Jan Egeland, est choqué de constater que chaque seconde de l'année dernière, un individu a été contraint de fuir sa demeure. Nous échouons dans la protection des personnes les plus vulnérables des conflits et des catastrophes».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com