Danemark: des milliers de manifestants en soutien à des Syriens menacés d'expulsion

Sabriya al-Fayyad et sa famille ont fui Daraya en raison du conflit en Syrie et se sont installés au Danemark. À partir de la mi-2020, Copenhague a décidé de réexaminer les cas d'environ 500 réfugiés syriens, en jugeant que «la situation actuelle à Damas n'est plus de nature à justifier un permis de séjour ou l'extension d'un titre de séjour ». (Photo, AFP)
Sabriya al-Fayyad et sa famille ont fui Daraya en raison du conflit en Syrie et se sont installés au Danemark. À partir de la mi-2020, Copenhague a décidé de réexaminer les cas d'environ 500 réfugiés syriens, en jugeant que «la situation actuelle à Damas n'est plus de nature à justifier un permis de séjour ou l'extension d'un titre de séjour ». (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 20 mai 2021

Danemark: des milliers de manifestants en soutien à des Syriens menacés d'expulsion

  • Le plaidoyer télévisé d'une adolescente menacée d'expulsion à quelques mois du bac a eu raison de la relative indifférence qui entourait jusque-là la question au Danemark
  • « L'objectif de la manifestation est vraiment de montrer au gouvernement qu'un large groupe (...) a vraiment honte du repli qu'on voit actuellement en terme de droit des réfugiés »

COPENHAGUE : Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mercredi à travers le Danemark en soutien à des Syriens qui se sont vu retirer leur permis de séjour du fait d'une situation jugée « sûre » à Damas et ses environs, une décision soutenue par une vaste majorité parlementaire.

Début avril, le plaidoyer télévisé d'une adolescente menacée d'expulsion à quelques mois du bac a eu raison de la relative indifférence qui entourait jusque-là la question dans le petit pays scandinave.

A Copenhague, la place de l'hôtel de ville était bondée, a constaté une journaliste de l'AFP mais des manifestations étaient organisées dans plus d'une vingtaine d'autres villes du royaume, où quelque 10% des 5,8 millions d'habitants est d'origine étrangère.

« L'objectif de la manifestation est vraiment de montrer au gouvernement qu'un large groupe (...) a vraiment honte du repli qu'on voit actuellement en terme de droit des réfugiés », a expliqué à l'AFP l'un des organisateurs, Tim Whyte, secrétaire-général d'ActionAid Danemark, l'un des organisateurs du rassemblement.

Brandissant des pancartes en forme de coeur où il était notamment inscrit « solidarité » ou « on a de la place », les manifestants – majoritairement masqués en raison de la crise sanitaire –  étaient réunis face à l'imposant hôtel de ville de Copenhague. 

« Je suis là car je pense que ça n'a aucun sens de renvoyer des réfugiés syriens en Syrie en l'état dans lequel le pays est actuellement », a dit Marie-Louise Møller, une consultante de 50 ans.

L'été dernier, Copenhague a décidé de réexaminer les dossiers de Syriens originaires de la capitale syrienne sous contrôle du régime de Bachar al-Assad, un réexamen étendu depuis aux personnes originaires des alentours de Damas, au motif que « la situation actuelle à Damas n'est plus de nature à justifier un permis de séjour ou l'extension d'un permis de séjour ».

Depuis, 248 personnes, qui n'avaient à l'origine obtenu qu'un permis temporaire, se sont vu retirer leur permis selon les chiffres de l'Agence des migrations.

Une fois les possibilités d'appel épuisées, les déboutés, ont jusqu'à trois mois pour quitter volontairement le pays avant d'être placés en centre administratif de rétention à défaut d'être expulsés vers la Syrie en l'absence de relations diplomatiques entre Copenhague et Damas.

« Le Danemark et la Hongrie sont les seuls pays européens qui veulent renvoyer des Syriens et ce n'est pas possible pour l'instant mais nous craignons que les Syriens soient motivés à rentrer alors que la Syrie n'est absolument pas sûre pour le moment », s'est inquiétée Lisa Blinkenberg, responsable de la question chez Amnesty Danemark.

Légalement, les permis de résidence temporaire sont donnés sans limite de temps en cas de « situation particulièrement grave dans le pays d'origine caractérisée par des violences arbitraires et des agressions contre des civils ». Mais ils peuvent être de facto révoqués lorsque la situation n'est plus jugée comme telle.


Algérie: sept personnes en garde à vue après la noyade de cinq écoliers

La promenade du front de mer de la plage des Sablettes, à cinq kilomètres à l'est du centre-ville d'Alger (Photo, AFP).
La promenade du front de mer de la plage des Sablettes, à cinq kilomètres à l'est du centre-ville d'Alger (Photo, AFP).
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  • La mort, samedi, de ces enfants âgés de huit à douze ans, avait provoqué une onde de choc en Algérie
  • Les écoliers étaient venus de Médéa, dans le centre de l'Algérie, avec plus de 60 autres enfants et des accompagnateurs afin de se promener aux «Sablettes»

ALGER: Sept personnes ont été placées en garde à vue lundi en Algérie dans le cadre d'une enquête ouverte après la noyade de cinq écoliers lors d'une sortie scolaire dans la capitale, a annoncé la Cour d'Alger.

La mort, samedi, de ces enfants âgés de huit à douze ans, avait provoqué une onde de choc en Algérie, dont le président Abdelmadjid Tebboune a envoyé un message de condoléances aux familles.

Les écoliers étaient venus de Médéa, dans le centre de l'Algérie, avec plus de 60 autres enfants et des accompagnateurs afin de se promener aux "Sablettes", une station de loisirs à Alger.

Encadrement  

A la suite de ce drame, une enquête a été ouverte pour déterminer "si les conditions légales et réglementaires de protection des enfants concernés par de telles activités ont été respectées, et déterminer la responsabilité de toute personne dont l'implication dans cet incident aura été prouvée," a indiqué le procureur général près la Cour d'Alger dans un communiqué.

"Les résultats préliminaires de l'enquête préliminaire ont conduit à l'arrestation de sept personnes qui ont été placées en garde à vue dans l'attente de la finalisation des procédures d'enquête", selon la même source.


Gaza: l'opération militaire israélienne à Rafah, un «recul» pour les négociations sur une trêve

S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
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  • «Nous sommes presque dans une impasse», a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar
  • L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah

DOHA: L'opération militaire d'Israël à Rafah a "fait reculer" les négociations avec le Hamas palestinien, a déploré mardi le Premier ministre du Qatar, médiateur dans les discussions pour une trêve dans la bande de Gaza, soulignant que les pourparlers étaient "presque dans une impasse".

"Au cours des dernières semaines en particulier, nous avions constaté un certain élan, mais malheureusement, les choses n'ont pas évolué dans la bonne direction, et en ce moment, nous sommes presque dans une impasse", a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar.

"Bien sûr, ce qui s'est passé à Rafah nous a fait reculer", a-t-il ajouté.

Le Qatar, qui accueille le bureau politique du Hamas à Doha depuis 2012, est engagé -- aux côtés de l'Egypte et des Etats-Unis -- dans une médiation discrète depuis plusieurs mois entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée.

Des frappes ont aussi visé Rafah, où près de 1,4 million de Palestiniens s'entassent. Si la grande majorité de cette population avait trouvé refuge à Rafah pour tenter d'échapper aux frappes et aux combats des derniers mois, une partie d'entre eux désormais fuit désormais cette ville adossée à la frontière fermée de l'Egypte.

"Il n'y a aucune clarté sur la manière d'arrêter la guerre du côté israélien. Je ne pense pas qu'ils envisagent cela comme une option (...), même quand nous parlons d'un accord et de l'éventualité d'un cessez-le-feu," a encore dit le Premier ministre du Qatar.

Israël signale "par ses déclarations qu'il restera là-bas (à Gaza, NDLR), qu'il poursuivra la guerre. Et il n'y a aucune clarté sur ce à quoi Gaza ressemblera après cela", a-t-il ajouté.


Premier employé international de l'ONU tué à Gaza, lors d'une attaque 

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  • Le secrétaire général est "profondément attristé d'apprendre la mort d'un membre du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies (DSS) et les blessures d'un autre lorsque que leur véhicule de l'ONU a été frappé
  • Il n'a à ce stade pas précisé la nationalité de l'employé décédé et du blessé, et n'a pu donner de détails sur les circonstances

NATIONS-UNIES: Un membre des services de sécurité de l'ONU a été tué lundi lors d'une attaque contre son véhicule à Gaza, a indiqué un porte-parole, précisant qu'il s'agissait du premier employé international des Nations unies tué dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre.

Le secrétaire général est "profondément attristé d'apprendre la mort d'un membre du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies (DSS) et les blessures d'un autre lorsque que leur véhicule de l'ONU a été frappé, alors qu'ils se rendaient à l'hôpital européen de Rafah ce (lundi) matin", a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint d'Antonio Guterres.

Il s'agit de "la première victime internationale" de l'ONU depuis le début de l'offensive israélienne à Gaza en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre, a-t-il précisé, rappelant que quelque 190 employés palestiniens de l'ONU y ont été tués, principalement du personnel de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Le secrétaire général "condamne toutes les attaques contre le personnel de l'ONU et appelle à une enquête complète", a-t-il ajouté.

Il n'a à ce stade pas précisé la nationalité de l'employé décédé et du blessé, et n'a pu donner de détails sur les circonstances.

"Je n'ai pas tous les détails" mais "je crois qu'il s'agissait d'un convoi en mouvement, et que le véhicule du DSS a été touché", a-t-il indiqué, précisant que tous les véhicules étaient identifiés comme appartenant à l'ONU.

Le DSS assure notamment la sécurité des agences et programmes de l'ONU dans plus de 130 pays.