La crise migratoire à Ceuta, un «message fort» du Maroc à l'Espagne

Des soldats sahraouis défilent lors des célébrations marquant le 45e anniversaire de la déclaration de la République arabe sahraouie démocratique, dans un camp de réfugiés à la périphérie de la ville de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, le 27 février 2021. (Photo, AFP)
Des soldats sahraouis défilent lors des célébrations marquant le 45e anniversaire de la déclaration de la République arabe sahraouie démocratique, dans un camp de réfugiés à la périphérie de la ville de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, le 27 février 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 19 mai 2021

La crise migratoire à Ceuta, un «message fort» du Maroc à l'Espagne

  • L'afflux soudain de migrants à Ceuta constitue un coup de semonce du Maroc vis-à-vis de l'Espagne motivé par le dossier du Sahara occidental estiment des analystes
  • Le royaume chérifien ne décolérait pas depuis l'arrivée le mois dernier en Espagne du chef du Front Polisario

Madrid, Espagne : L'afflux soudain de quelque 8000 migrants en 24 heures dans la petite enclave espagnole de Ceuta constitue un coup de semonce du Maroc vis-à-vis de l'Espagne motivé par le dossier du Sahara occidental, priorité absolue de la diplomatie marocaine, estimaient mardi des analystes.

Le royaume chérifien ne décolérait pas depuis l'arrivée le mois dernier en Espagne du chef du Front Polisario, le mouvement indépendantiste saharoui soutenu par Alger, Brahim Ghali, hospitalisé dans le nord du pays pour y être soigné du Covid-19.

Bien que la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, ait assuré que l'Espagne avait accepté de l'accueillir « pour des raisons strictement humanitaires », Rabat avait fait part à Madrid de son « incompréhension » et de son « exaspération » et exigé « des explications ».

Ennemi juré de Rabat, le Polisario revendique l'indépendance du Sahara occidental, qui fut jusqu'en 1975 une colonie espagnole, mais que le Maroc considère comme partie intégrante de son territoire.

 

« Pas un hasard »

La question du Sahara occidental et de sa « maroquinité » est le thème qui structure toute la diplomatie marocaine, celui à l'aune duquel le royaume évalue ses relations avec les autres pays.

L'arrivée dans le plus grand secret du leader du Polisario, dont l'Espagne ne les avait même pas informées, a été ressentie par les autorités marocaines comme « une décision très hostile », déclare à l'AFP Irene Fernandez Molina, professeure de relations internationales à l'université britannique d'Exeter et experte du Maghreb. « Ca a été la cause immédiate » de la crise.

« Il y a eu ces dernières semaines plusieurs menaces quasiment ouvertes de la part de représentants marocains, selon lesquelles ils pourraient utiliser la carte du contrôle de l'immigration si l'Espagne ne revenait pas sur sa décision d'héberger Ghali », poursuit-elle.

Personne ne doute, en tout cas, que la ruée de milliers de migrants sur Ceuta n'a pas pu se faire sans le feu vert de Rabat.

« Ce n'est pas un hasard. Cinq mille personnes n'entrent pas ainsi de façon spontanée » à Ceuta, commente un autre analyste, Isaias Barreñada, professeur de relations internationales à l'Université Complutense de Madrid. C'est clairement un moyen de pression sur l'Espagne »

« Quand les relations sont bonnes, les frontières se contrôlent; quand elles se tendent, on utilise la carte migratoire pour faire pression sur l'Espagne. C'est une constante. Nous le vivons depuis des décennies », renchérit Eduard Soler, expert de l'Afrique du Nord au Centre des Affaires internationales de Barcelone.

C'est surtout du côté des Canaries, un archipel situé dans l'Atlantique, au large des côtes du Maroc, qui fait face depuis fin 2019 à une arrivée massive de migrants, dont beaucoup partent du Sahara ocidental, que les Espagnols craignaient de voir s'exercer cette « carte migratoire ». Mais la menace s'est matérialisée au nord, sur la côte méditerranéenne.

 

« Message fort »

Mme Fernandez Molina estime toutefois que la présence du chef du Polisario en Espagne n'a été qu'un « prétexte » et que l'objectif de Rabat va bien au-delà.

A ses yeux, la crise trouve son origine dans la décision des Etats-Unis en décembre, alors que Donald Trump était encore à la Maison Blanche, de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

Depuis lors, « il y a eu une pression vraiment très forte (du Maroc) sur des pays comme l'Espagne et la France pour qu'ils changement leur position » et suivent l'exemple américain, affirme-t-elle.

Mais en tant qu'ancienne puissance coloniale, l'Espagne s'est toujours efforcée de rester neutre.

Vis-à-vis de l'Espagne, « le Maroc a une carte très forte à jouer, celle du contrôle de l'immigration », poursuit Mme Fernandez Molina. Car sans la collaboration de Rabat, tout espoir d'endiguer l'immigration clandestine vers l'Espagne est illusoire.

L'objectif ultime de Rabat serait donc d'utiliser cette affaire Ghali pour contraindre l'Espagne à modifier sa position dans un sens plus favorable aux intérêts marocains. Et pour cela, le Maroc aurait voulu appuyer là où ça fait mal.

Ce qui s'est passé depuis lundi matin à Ceuta représente un « message fort » de la part de Rabat, résume M. Barreñada: « sans la collaboration du Maroc dans le contrôle migratoire, l'Espagne a un problème, l'Espagne doit donc prêter attention aux exigences du Maroc ».


Riyad: un sommet arabe pour répondre au projet de Trump sur Gaza

Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
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  • La réunion a porté sur les efforts conjoints en faveur de la cause palestinienne et sur l'évolution de la situation à Gaza

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a accueilli vendredi à Riyad une réunion de dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte.

La réunion a porté sur les efforts conjoints pour soutenir la cause palestinienne et les développements à Gaza, ainsi que sur d'autres questions régionales et internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al-Nahyan, le roi Abdallah de Jordanie, le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, l'émir du Koweït, Cheikh Meshal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, et le prince héritier et premier ministre de Bahreïn, Salman bin Hamad Al-Khalifa, ont assisté à la réunion.

Les dirigeants se sont félicités de la tenue du sommet arabe d'urgence au Caire le 4 mars.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu dit que le Hamas a rendu à Israël le corps d'une femme de Gaza à la place de Shiri Bibas

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
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  • Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée
  • Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré vendredi que le Hamas avait remis la veille le corps d'une "femme de Gaza" à la place de celui de l'otage israélienne Shiri Bibas, en violation de l'accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

"Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil", a dit M. Netanyahu dans un communiqué.

"Nous agirons avec détermination pour ramener Shiri à la maison ainsi que tous nos otages -- les vivants et les morts -- et nous veillerons à ce que le Hamas paie le prix fort pour cette violation cruelle et perverse de l'accord", a déclaré M. Netanyahu dans une déclaration vidéo, en fustigeant le mouvement islamiste palestinien.

Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée.

Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens, citant les conclusions de l'institut médico-légal.

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme.

M. Netanyahu a déclaré vendredi matin que le corps "d'une femme de Gaza" avait été placé dans un cercueil à la place de celui de Shiri Bibas.

"La cruauté des monstres du Hamas est sans limites. Ils ont non seulement enlevé le père, Yarden Bibas, la jeune mère, Shiri, et leurs deux petits enfants. Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ils ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil."

La famille Bibas a été enlevée lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Les images, filmées et diffusées par les commandos du Hamas lors de l'enlèvement de Shiri Bibas, 34 ans, et de ses fils Ariel alors âgé de quatre ans et Kfir de huit mois et demi, devant leur maison à la lisière de la bande de Gaza, ont fait le tour du monde.

Ils sont devenus le visage des otages, le symbole de l'effroi qui a saisi Israël le 7-Octobre.

Yarden Bibas, le père d'Ariel et Kfir, et l'époux de Shiri, a été libéré le 1er février lors d'un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier à Gaza.

 


Le ministre saoudien des AE rencontre ses homologues en marge de la réunion du G20 

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
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  • Le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy
  • Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré séparément ses homologues du Royaume-Uni, de la Chine, de l'Australie et de la France à Johannesburg jeudi.

En marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qui se tient pour la première fois en Afrique, le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy.

Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun.

Le Prince Faisal et son homologue australienne Penny Wong ont passé en revue les moyens de renforcer et de développer les liens communs.

Le Prince Faisal a également discuté avec le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, des développements régionaux et des efforts déployés pour parvenir à la stabilité et à la paix dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com